Solidarité avec les 2 soignantes agressées au CHU de Reims

22 mai 2023

Le SNPI tient à expri­mer son plus pro­fond sou­tien et sa soli­da­rité envers notre consœur infir­mière et la secré­taire médi­cale bles­sées à l’arme blan­che au CHU de Reims. Cet acte de vio­lence est inac­cep­ta­ble et nous condam­nons fer­me­ment toute forme d’agres­sion à l’encontre des pro­fes­sion­nels de la santé.

Nous expri­mons notre pro­fonde sym­pa­thie envers ces deux col­lè­gues, ainsi qu’envers tous les soi­gnants qui ont été cho­qués et affec­tés par cet événement trau­ma­ti­sant. "Ces vio­len­ces ne font pas partie des ris­ques du métier. Toute vio­lence est inac­cep­ta­ble." pré­cise Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC)

Chaque jour, des dizai­nes d’infir­miè­res et infir­miers sont mal­heu­reu­se­ment vic­ti­mes d’agres­sions dans les hôpi­taux, avec 35 cas recen­sés quo­ti­dien­ne­ment, prin­ci­pa­le­ment aux urgen­ces, en psy­chia­trie et en géria­trie. Ces chif­fres alar­mants sou­li­gnent l’urgence de pren­dre des mesu­res effi­ca­ces pour assu­rer la sécu­rité de ceux qui pren­nent soin des autres.

L’hôpi­tal est par nature un lieu où l’angoisse, la ten­sion et l’émotion sont tou­jours très pré­sen­tes, ce qui peut par­fois conduire à des actes de vio­lence. Pourtant, ces actes sont d’autant plus into­lé­ra­bles dans un envi­ron­ne­ment où le per­son­nel hos­pi­ta­lier a pour mis­sion prin­ci­pale d’aider et de sou­te­nir les patients et leurs pro­ches. Les agres­sions vio­len­tes sont une source d’incom­pré­hen­sion pro­fonde et peu­vent engen­drer de réel­les dif­fi­cultés pro­fes­sion­nel­les chez les soi­gnants.

Pour le syn­­di­­cat natio­­nal des pro­­fes­­sion­­nels infir­­miers SNPI, il n’est pas admis­­si­­ble que des per­­son­­nels de santé soient insul­­tés et mal­­trai­­tés. En réac­tion à de telles situa­tions, plu­sieurs options s’offrent à nous : une atti­tude ferme, un reca­drage verbal, un sou­tien médi­cal et psy­cho­lo­gi­que, l’émission d’une lettre de mise en garde, le dépôt d’une main cou­rante, le dépôt d’une plainte abou­­tis­­sant à une condam­­na­­tion devant une juri­­dic­­tion pénale et au paie­­ment de dom­­ma­­ges-inté­­rêts à la suite d’une cons­­ti­­tu­­tion de partie civile.

Nous appe­lons les auto­ri­tés com­pé­ten­tes à agir de manière déci­sive pour pré­ve­nir et com­bat­tre ces actes de vio­lence. Des mesu­res concrè­tes doi­vent être mises en place pour assu­rer la sécu­rité du per­son­nel hos­pi­ta­lier, telles que l’amé­lio­ra­tion des dis­po­si­tifs de sur­veillance, le ren­for­ce­ment des for­ma­tions spé­ci­fi­ques à la ges­tion des situa­tions de vio­lence et aux métho­des de déses­ca­lade de la vio­lence, ainsi que des sanc­tions dis­sua­si­ves à l’encontre des agres­seurs.

Violence à l’hôpi­tal : les atten­tes du SNPI

"La sécu­rité au tra­vail doit être garan­tie à tous les per­son­nels hos­pi­ta­liers pré­cise Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) Les direc­tions d’établissements doi­vent tout mettre en œuvre pour sanc­tua­ri­ser l’hôpi­tal. Elles sont res­pon­sa­bles d’orga­ni­ser les condi­tions d’un exer­cice pro­fes­sion­nel serein."

Les salles d’attente des urgen­ces sont par défi­ni­tion des lieux dans les­quels la ten­sion peut vite monter et où des pas­sa­ges à l’acte (verbal ou phy­si­que) sont pos­si­bles. Il faut donc réflé­chir avec le per­son­nel à l’orga­ni­sa­tion maté­rielle des salles d’attente (cir­cuit des patients et des accom­pa­gnants, télé­vi­seurs, dif­fu­sion d’infor­ma­tions, indi­ca­tion des temps d’attente, etc.). Une affi­che doit infor­mer les usa­gers des consé­quen­ces d’un com­por­te­ment déviant.

Les per­son­nels, notam­ment fémi­nins, met­tent sou­vent en avant un sen­ti­ment d’insé­cu­rité lorsqu’ils pren­nent ou quit­tent leur poste : il faut donc tra­vailler à l’orga­ni­sa­tion d’une pré­sence de vigi­les aux moments clés d’uti­li­sa­tion des par­kings, à l’aug­men­ta­tion des zones de vidéo­sur­veillance, etc.

Mais la mise en place de dis­po­si­tifs d’alerte, qui peu­vent s’avérer défec­tueux, ou de camé­ras de vidéo­sur­veillance, même s’ils ras­su­rent, ne peu­vent pas régler à eux seuls le pro­blème et sont alors un gadget comme un cou­ver­cle sur une mar­mite.

Les for­ma­tions peu­vent aussi donner des clés aux pro­fes­sion­nels pour faire face aux vio­len­ces ver­ba­les voire phy­si­ques pour se pro­té­ger et accom­pa­gner une déses­ca­lade. Cette com­pé­tence s’acquiert aussi avec la com­pa­gnon­nage, la par­tage d’expé­rience entre pro­fes­sion­nels, comme cela se fait en psy­chia­trie, pour pou­voir exer­cer son métier de soi­gnant en toute auto­no­mie et sécu­rité.

L’inten­sité de la vio­lence ou sa fré­quence use phy­si­que­ment et psy­cho­lo­gi­que­ment les pro­fes­sion­nels, d’où l’impor­tance d’une forte cohé­sion d’équipe, d’un sou­tien psy­cho­lo­gi­que, hié­rar­chi­que…

Beaucoup de pro­fes­sion­nels connais­sent peu ou mal la pro­tec­tion pénale dont ils béné­fi­cient. La notion de perte de temps et de crainte du pro­ces­sus judi­ciaire sont ame­nées. Or une pour­suite judi­ciaire est conseillée même dans le sec­teur de la santé men­tale. En effet, la sanc­tion pénale peut faire partie de la thé­ra­pie et redonne un cadre au patient.

Pour le SNPI, les per­son­nels qui ont subi une agres­sion carac­té­ri­sée doi­vent dépo­ser une plainte le plus rapi­de­ment pos­si­ble auprès des auto­ri­tés de police afin d’obte­nir des pour­sui­tes par le pro­cu­reur de la répu­bli­que. La direc­tion doit également porter plainte, et adres­ser un cour­rier au pro­cu­reur de la République pour mar­quer le sou­tien de l’établissement à la démar­che enga­gée.

En effet, les évènements de vio­lence signa­lés par les établissements ont donné lieu à trop peu de dépôts de plainte, du fait d’un manque d’impli­ca­tion des direc­tions. Le SNPI vous incite à porter plainte, afin d’obte­nir des condam­na­tions :
- Agression au CHU de Nîmes : prison ferme
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Agression-au-CHU-de-Nimes-prison.html
- Violences : huit mois de prison pour avoir frappé l’infir­mière du CHU de Nantes
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Violences-huit-mois-de-prison-pour-avoir-frappe-l-infir­miere-du-CHU-de-Nantes.html
- Sarthe, il gifle l’infir­mière des Urgences : 6 mois de prison ferme plus 4 mois avec sursis
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Il-gifle-l-infir­miere-des-Urgences.html

- Santé : le per­son­nel soi­gnant est-il fré­quem­ment agressé ?
https://www.fran­cet­vinfo.fr/sante/hopi­tal/sante-le-per­son­nel-soi­gnant-est-il-fre­quem­ment-agresse_5841269.html
- Infirmière tuée à Reims : "35 infir­miè­res sont agres­sées chaque jour à l’hôpi­tal, que ce soit aux urgen­ces, en psy­chia­trie ou en Ehpad", alerte le Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers
https://www.fran­cet­vinfo.fr/france/grand-est/marne/reims/infir­miere-tuee-a-reims-35-infir­mie­res-sont-agres­sees-chaque-jour-a-l-hopi­tal-que-ce-soit-aux-urgen­ces-en-psy­chia­trie-ou-en-ehpad-alerte-le-syn­di­cat-natio­nal-des-pro­fes­sion­nels-infir­miers_5842466.html
- "Les agres­sions sont quo­ti­dien­nes, de l’enfant de 10 ans à la vieille dame démente"
https://www.fran­cet­vinfo.fr/sante/hopi­tal/crise/les-agres­sions-sont-quo­ti­dien­nes-de-l-enfant-de-10-ans-a-la-vieille-dame-demente-temoi­gnent-des-soi­gnants-apres-la-mort-d-une-infir­miere-au-chu-de-reims_5842721.html
- Infirmière tuée au CHU de Reims : ce que l’on sait de l’enquête
https://www.fran­ce­bleu.fr/infos/faits-divers-jus­tice/infir­miere-tuee-au-chu-de-reims-ce-que-l-on-sait-de-l-enquete-8971340
- Infirmière tuée à Reims : "Ce drame illus­tre l’effon­dre­ment de la psy­chia­trie en France"
https://actu.fr/societe/infir­miere-tuee-a-reims-ce-drame-illus­tre-l-effon­dre­ment-de-la-psy­chia­trie-en-france_59634670.html

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