Vaccination H1N1 : l’Ordre défend la qualité des soins

25 septembre 2009

Dans son communiqué du 24.09.08, l’Ordre National des Infirmiers invite la profession à participer activement à la campagne de vaccination et demande une révision de la planification logistique, en refusant les pratiques dégradées demandées par l’administration. Contrairement à l’Ordre des médecins, l’ONI n’incite pas les IDE à la vaccination pour eux même, et n’affiche aucune position quand à l’inocuité ou non du vaccin, "qui est de la compétence du HCSP."

"L’Ordre National des Infirmiers, entend appor­ter sa pleine contri­bu­tion à l’orga­ni­sa­tion de la cam­pa­gne de vac­ci­na­tion contre la grippe A/H1N1. Il sous­crit au prin­cipe édicté par les recom­man­da­tions du Haut Conseil de la Santé Publique, HCSP, qu’un « élément impor­tant condi­tion­nant l’impact de ces mesu­res est la rapi­dité de mise en place de cha­cune des stra­té­gies » et que « toutes les per­son­nes qui dési­rent être vac­ci­nées devraient l’être ».

L’Ordre invite donc toutes les infir­miè­res et infir­miers en acti­vité ou retrai­tés à par­ti­ci­per à cette action de pré­ven­tion et à se porter volon­tai­res pour faire partie des équipes des cen­tres de vac­ci­na­tions et des équipes mobi­les.

Il sou­haite en revan­che, que cette cam­pa­gne s’entoure de toutes les règles de sécu­rité et de qua­lité des soins. Il n’envi­sage aucune orga­ni­sa­tion à minima que ne sau­rait jus­ti­fier la situa­tion pré­sente.
Dans ce contexte, l’ONI consi­dère qu’il n’a pas à se pro­non­cer sur l’exper­tise concer­nant la sécu­rité du vaccin, qui est de la com­pé­tence du HCSP.

Il ne cau­tionne pas, en revan­che, la pla­ni­fi­ca­tion logis­ti­que de la vac­ci­na­tion telle qu’elle est prévue actuel­le­ment dans la cir­cu­laire du 21 août 2009, et notam­ment :
- Le manque de lisi­bi­lité des mis­sions de l’infir­mier inté­gré dans un voca­ble géné­ri­que de « autres para­mé­di­caux » qui est source de confu­sion pour l’orga­ni­sa­tion des soins, tant au sein des cen­tres de vac­ci­na­tion, qu’au sein des équipes mobi­les.
- Le choix de scin­der la pré­pa­ra­tion du vaccin entre plu­sieurs inter­ve­nants, impli­quant, de fait, que celui qui pré­pare n’est pas celui qui injecte.
- Le choix du Ministère de la Santé et des Sports de faire appel pour cette cam­pa­gne aux étudiants en soins infir­miers de 3ème année dans le cadre d’un stage de 4 mois sous la res­pon­sa­bi­lité d’un infir­mier.

Si la cir­cu­laire se veut ras­su­rante sur la cou­ver­ture assu­ran­tielle des inter­ve­nants, elle ne peut occulter la res­pon­sa­bi­lité pro­fes­sion­nelle indi­vi­duelle de l’infir­mier que ces dis­po­si­tions impli­quent. Elles enga­ge­raient, en effet, les infir­miers dans des situa­tions où ils auraient à répon­dre de négli­gen­ces qui ne seraient pas de leur fait, eu égard à la frag­men­ta­tion des actes de soins et à la qua­li­fi­ca­tion insuf­fi­sante des étudiants en soins infir­miers.

L’Ordre ne peut, tant d’un point de vue éthique que déon­to­lo­gi­que, cau­tion­ner une orga­ni­sa­tion met­tant les infir­miers en posi­tion de pra­ti­quer des actes clai­re­ment contrai­res aux Bonnes Pratiques Infirmières en usage, et peu en rap­port avec un niveau de qua­lité et de sécu­rité des soins que le contexte sani­taire et humain de cette cam­pa­gne de vac­ci­na­tion exige.

Il n’est pas non plus envi­sa­gea­ble pour l’Ordre que des étudiants en soins infir­miers soient réqui­si­tion­nés pour une période aussi impor­tante à une tâche qui ne relève en rien d’une situa­tion de for­ma­tion propre à l’acqui­si­tion de com­pé­ten­ces et qui ne pour­rait être vali­dée comme telle.

L’Ordre dans le cadre de ses mis­sions « veille à main­te­nir les prin­ci­pes éthiques et à déve­lop­per la com­pé­tence indis­pen­sa­bles à l’exer­cice de la pro­fes­sion. Il contri­bue à pro­mou­voir la santé publi­que et la qua­lité des soins ».

Les infir­miers fidè­les aux règles qui régis­sent la pro­fes­sion et aux valeurs qui la por­tent agis­sent « en toute cir­cons­tan­ces dans l’inté­rêt du patient », dans tous les lieux de vie. La cam­pa­gne vac­ci­nale contre la grippe A/H1N1 qui va tou­cher l’ensem­ble de la popu­la­tion doit donc mobi­li­ser lar­ge­ment les infir­miers."

Communiqué du Conseil National, le 24 sep­tem­bre 2009
(en télé­char­ge­ment en haut à droite)

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