Violence envers les infirmiers

14 septembre 2013

Communiqué de l’ONI

Suite à l’accu­mu­la­tion des actes de vio­lence à l’encontre du per­son­nel hos­pi­ta­lier ces der­niè­res semai­nes, l’Ordre des infir­miers a demandé aux pro­fes­sion­nels leur point de vue sur la ques­tion via une enquête réa­li­sée sur Internet.

Les chif­fres sont éloquents : 81% des infir­miers se décla­rent préoc­cu­pés et 38% se disent fré­quem­ment ou quo­ti­dien­ne­ment vic­ti­mes de vio­len­ces ver­ba­les.

Parmi les mesu­res de lutte plé­bis­ci­tées par les infir­miers pour endi­guer cette vio­lence : une meilleure for­ma­tion à la ges­tion de l’agres­si­vité (85%).

Face aux nom­breu­ses mani­fes­ta­tions d’insé­cu­rité dont sont vic­ti­mes les per­son­nels hos­pi­ta­liers, l’Ordre natio­nal des infir­miers a décidé de les consul­ter via une enquête menée en ligne entre le 25 août et le 4 sep­tem­bre 2013. Avec 978 répon­ses enre­gis­trées, les résul­tats révè­lent la forte inquié­tude des infir­miers, libé­raux comme sala­riés du public et du privé.

« Les résul­tats de l’enquête confir­ment ce que nous crai­gnions et que nous dénon­çons depuis plu­sieurs années. Les actes d’inci­vi­lité, et pire encore les vio­len­ces à l’égard des pro­fes­sion­nels de santé, ins­tau­rent un climat délé­tère sur les lieux de tra­vail, pour­tant dédiés à la prise en charge sani­taire de tous les citoyens. Nous ne pou­vons accep­ter que les infir­miers rem­plis­sent leurs mis­sions d’inté­rêt géné­ral avec la crainte quo­ti­dienne d’être agres­sés. J’invite mes confrè­res et consoeurs à sys­té­ma­ti­que­ment décla­rer ces agres­sions afin que ce phé­no­mène soit connu et trai­té1. » pré­cise Didier Borniche, pré­si­dent de l’Ordre natio­nal des infir­miers.

81% des infir­miers se décla­rent en effet préoc­cu­pés par la vio­lence poten­tielle sur leurs lieux de tra­vail. 38% se disent fré­quem­ment vic­ti­mes de vio­len­ces ver­ba­les, 20% sont régu­liè­re­ment confron­tés à des mena­ces ou inti­mi­da­tions et 8% à des vio­len­ces phy­si­ques. 15% d’entre eux sont quo­ti­dien­ne­ment ou fré­quem­ment vic­ti­mes de har­cè­le­ment moral.

Les infir­miers appel­lent à une meilleure for­ma­tion et une adap­ta­tion des locaux.

Les résul­tats de l’enquête font également la lumière sur les pro­po­si­tions des infir­miers pour lutter contre cette vio­lence. Ils sont 85% à plé­bis­ci­ter une meilleure for­ma­tion à la ges­tion de l’agres­si­vité, et 80% à sou­hai­ter une meilleure adap­ta­tion des lieux de tra­vail. S’ils sont majo­ri­tai­res (79%) à deman­der une pré­sence accrue d’agents de sécu­rité dans les hôpi­taux, seuls 36% d’entre eux voient dans la pré­sence de poli­ciers une réponse adap­tée.

« Nous tenons tout par­ti­cu­liè­re­ment à per­met­tre aux infir­miers d’expri­mer leur point de vue. L’Ordre est leur ins­ti­tu­tion, tra­vailler ensem­ble à défen­dre notre pro­fes­sion est une prio­rité. Nous par­ta­geons plei­ne­ment la volonté des infir­miers de voir leur for­ma­tion les pré­pa­rer à la ges­tion quo­ti­dienne de tous les patients, quel­les que soient les situa­tions. C’est une thé­ma­ti­que de for­ma­tion qui pour­rait uti­le­ment s’ins­crire dans le déve­lop­pe­ment pro­fes­sion­nel continu des infir­miers. Nous nous réjouis­sons de voir la minis­tre de la Santé agir dans cette direc­tion. Des mesu­res concrè­tes doi­vent être prises dès les pro­chai­nes semai­nes. » conclut Didier Borniche.

L’Ordre natio­nal des infir­miers rap­pelle à cette occa­sion qu’il joue un rôle d’accom­pa­gne­ment des vic­ti­mes en leur offrant écoute, assis­tance juri­di­que, pro­po­si­tion d’avocat et en se cons­ti­tuant partie civile afin de les sou­te­nir dans les plain­tes qu’ils dépo­sent à l’encontre des agres­seurs.
http://alerte.cnoi.fr/

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)