Baromètre 2013 du CISS sur les droits des malades

29 avril 2013

L’infor­ma­tion sur les soins à par­faire

Si les usa­gers du sys­tème de santé sont glo­ba­le­ment satis­faits de leur niveau d’infor­ma­tion sur les situa­tions cou­ran­tes concer­nant leur santé, leur sen­ti­ment d’être bien informé est tou­te­fois notoi­re­ment moins élevé lorsqu’on s’inté­resse aux aspects pra­ti­ques de la démar­che de soins :
 le coût de ses soins et médi­ca­ments et leur prise en charge (près de 3/10 se sen­tent mal infor­més),
 les moda­li­tés d’accès à son dos­sier médi­cal (35% se sen­tent mal infor­més),
 les recours et les démar­ches en cas de pro­blème grave lié aux soins (39% se sen­tent mal infor­més), d’ailleurs seuls 37% des usa­gers du sys­tème de santé disent avoir déjà entendu parler de l’un des deux dis­po­si­tifs de recours que sont les Commissions d’indem­ni­sa­tion des acci­dents médi­caux (CRCI) ou des Commissions des rela­tions avec les usa­gers dans les établissements de santé (CRUQPC).

On com­prend ainsi que leur satis­fac­tion de prime abord repose sur la confiance accor­dée aux pro­fes­sion­nels de santé et au pre­mier rang des­quels le méde­cin trai­tant (94% lui font confiance, et même 97% chez les per­son­nes en affec­tion longue durée -ALD-), mais qu’elle s’estompe natu­rel­le­ment lorsqu’il s’agit de thé­ma­ti­ques sur les­quel­les les
méde­cins ne sont pas les plus à même de se faire les relais de l’infor­ma­tion.

Focus Internet : un outil perçu comme utile, mais souf­frant d’un gros défaut de confiance

Dans ce contexte, si les ser­vi­ces de santé dis­po­ni­bles via Internet peu­vent être perçus comme utiles par près de la moitié des usa­gers du sys­tème de santé (48%), ils n’ins­pi­rent confiance qu’à 33% d’entre eux en tant que source d’infor­ma­tion, et même seu­le­ment 24% concer­nant les ser­vi­ces de santé qu’on peut y trou­ver (comme par exem­ple la consul­ta­tion de méde­cins en ligne ou les car­nets de santé électroniques).

Pourtant, en termes d’accès à l’infor­ma­tion, notam­ment pour celle dont on voit qu’elle est plus dif­fi­ci­le­ment relayée par les pro­fes­sion­nels de santé, Internet devrait pou­voir être un relais impor­tant auprès du public. Il appa­raît donc urgent de pou­voir cer­ti­fier, de façon lisi­ble pour le grand public, l’infor­ma­tion en santé dis­po­ni­ble sur Internet.

Certains droits mal connus, mais sur­tout encore trop sou­vent mal appli­qués concer­nant l’infor­ma­tion sur le coût des soins ou l’accès au dos­sier médi­cal

Comme en matière d’infor­ma­tion, les droits des mala­des dans leur accep­tion la plus géné­rale, tel que celui d’accé­der aux soins ou de voir sa dou­leur sou­la­gée, sont res­sen­tis comme assez bien connus et appli­qués.

Toutefois, cer­tains droits souf­frent encore d’une méconnais­sance par près du ¼ des usa­gers du sys­tème de santé quant à leur exis­tence même, en par­ti­cu­lier ceux cor­res­pon­dant aux situa­tions où l’avis et la volonté per­son­nels de la per­sonne malade sont par­ti­cu­liè­re­ment déter­mi­nants :
 24% disent ne pas avoir connais­sance du droit à refu­ser ou inter­rom­pre un trai­te­ment,
 25% ne pas savoir qu’il est pos­si­ble d’enga­ger un recours en cas de pro­blème grave lié aux soins,
 res­pec­ti­ve­ment 28% et 31% ne pas connaî­tre leur droit à dési­gner une per­sonne de confiance pour être accom­pa­gné tout au long d’une prise en
 et/ou pro­po­si­tion d’assu­rance avec
exclu­sion de garan­ties (19%, et 35% chez les per­son­nes en ALD) ;
 et/ou pro­po­si­tion d’assu­rance avec sur­prime
(18%, et 28% chez les per­son­nes en ALD).

Et, parmi ces per­son­nes qui disent avoir été confron­tées à ces situa­tions, 46% décla­rent ne pas connaî­tre le dis­po­si­tif de la conven­tion AERAS (s’assu­rer et emprun­ter avec un risque aggravé de santé).

18 avril, jour­née euro­péenne des droits des patients : focus sur la nou­velle direc­tive com­mu­nau­taire concer­nant les soins trans­fron­ta­liers

Assez tech­ni­que, cette direc­tive béné­fi­cie malgré tout d’une noto­riété chez près de 4 Français sur 10. Elle est
natu­rel­le­ment plus connue par les per­son­nes plus direc­te­ment concer­nées par les ques­tions de santé, en par­ti­cu­lier
celles attein­tes d’une ALD qui sont 55% à décla­rer en avoir entendu parler.

Surtout, les Français accueillent très posi­ti­ve­ment cette nou­velle pos­si­bi­lité offerte à tous les patients de l’UE
d’accé­der aux soins dans un autre pays de l’Union tout en étant rem­boursé dans leur pays d’ori­gine :
 79% y voient bien sûr une avan­cée dans l’accès aux soins pour cer­tains patients en par­ti­cu­lier, et
notam­ment pour ceux atteints d’une mala­die rare ;
 mais ils sont aussi res­pec­ti­ve­ment 77% et 70% à y voir une avan­cée dans l’accès aux soins pour les
patients en géné­ral et pour eux-mêmes en par­ti­cu­lier.

Un rappel très oppor­tun du fait que la cons­truc­tion euro­péenne n’est pas portée par la seule logi­que économique et
finan­cière, et que nos conci­toyens sont très sen­si­bles aux mesu­res prises par les ins­tan­ces euro­péen­nes dans
d’autres domai­nes tels que ceux de la santé et du social.

Dans un envi­ron­ne­ment dont on voit qu’il requiert une démar­che volon­ta­riste pour l’infor­ma­tion des
mala­des et la pleine appli­ca­tion de leurs droits, ce baro­mè­tre consa­cre la place de nos asso­cia­tions comme
orga­ni­sa­tions de réfé­rence pour repré­sen­ter et défen­dre les inté­rêts des mala­des et de l’ensem­ble des
usa­gers du sys­tème de santé
 : elles occu­pent la pre­mière place du pal­ma­rès 2013 en étant atten­dues dans
ce rôle par 52% des Français (+12 points par rap­port à 2012), et même par 62% des per­son­nes attein­tes
d’une ALD. Une légi­ti­mité que la puis­sance publi­que doit reconnaî­tre et valo­ri­ser, notam­ment comme moyen
d’action com­plé­men­taire auprès des usa­gers du sys­tème de santé, par rap­port aux lacu­nes iden­ti­fiées en termes
d’infor­ma­tion et d’appli­ca­tion de leurs droits.

Accéder au rap­port d’enquête du baro­mè­tre en vous ren­dant sur cette page du site du CISS :
http://www.leciss.org/sites/default/files/130419_BarometreCissDroitsMalades-2013_2.pdf

Sondage LH2 pour le CISS, réa­lisé les 22 et 23 mars 2013 par télé­phone auprès d’un échantillon de 1003 per­son­nes, repré­sen­ta­tif de la
popu­la­tion fran­çaise âgée de 15 ans et plus

CISS : ADMD - AFD - AFH - AFM - AFPric - AFVS - AIDES - Alliance du Coeur - Alliance Maladies Rares - ANDAR- APF - Autisme France - AVIAM - Epilepsie France - Familles Rurales - FFAAIR - FNAIR - FNAPSY - FNAR - FNATH - France Alzheimer- France Parkinson - FSF - Générations Mouvement - La CSF - Le LIEN - Ligue Contre le Cancer - Médecins du Monde - ORGECO - SOS Hépatites - Transhépate - UAFLMV - UNAF - UNAFAM - UNAFTC - UNAPEI - UNISEP - UNRPA - Vaincre la Mucoviscidose - VMEH

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Malades et précaires : cibles prioritaires du plan d’économies Bayrou

Franchises doublées, ALD rabotées, arrêts maladie dans le viseur : le SNPI dénonce un projet (…)

Soignants pressurés : travailler plus sans gagner plus, encore une fois

Travailler plus, sans être mieux payé. C’est la logique brutale qui se cache derrière la (…)

Protection sociale : les exonérations creusent le déficit, pas les soins

Le déficit de la Sécurité sociale existe, oui. Mais il est faible. Ce qui est grave, ce sont les (…)

Infirmières reléguées, soins déshumanisés : la vision inquiétante du MEDEF

Déficits, vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques  : les constats du (…)

Infirmières retraitées en mission : l’État punit celles qu’il applaudissait hier

Les infirmières ont porté le système à bout de bras pendant la pandémie. Les infirmières (…)

Cadres infirmiers : les piliers invisibles d’un hôpital qui vacille

Ils tiennent les services à bout de bras. Absents des projecteurs médiatiques, oubliés des (…)