Déranger une infirmière augmente de plus de 12 % les risques d’erreur

18 mai 2010

Chaque inter­rup­tion du tra­vail des infir­miers ou des infir­miè­res s’accom­pa­gne d’une aug­men­ta­tion de plus de 12 % des ris­ques d’échec de la pro­cé­dure thé­ra­peu­ti­que en cours ou d’erreurs médi­ca­les. C’est la conclu­sion d’une étude menée par l’équipe aus­tra­lienne de Johanna Westbrook.

Publié très récem­ment dans les Archives of Internal Medicine, ce tra­vail a de quoi inquié­ter... et sur­tout inci­ter les patients et leurs famil­les à ne pas déran­ger en per­ma­nence ces pro­fes­sion­nels de santé lorsqu’ils sont en pleine acti­vité.

Les cher­cheurs ont voulu tester l’hypo­thèse selon laquelle des inter­rup­tions pen­dant l’admi­nis­tra­tion de médi­ca­ments aug­men­taient les erreurs. Ils ont donc observé une cen­taine d’infir­miers en train de pré­pa­rer ou d’admi­nis­trer des médi­ca­ments dans six ser­vi­ces de grands CHU de Sydney, en Australie, entre sep­tem­bre 2006 et mars 2008.

Les erreurs de pro­cé­dure et les inter­rup­tions de tâches ont été notées.
 Selon les auteurs, les échecs de pro­cé­dure sont sur­tout liés à une mau­vaise lec­ture de l’étiquette, une mau­vaise iden­ti­fi­ca­tion du patient, au sto­ckage du médi­ca­ment dans un lieu inap­pro­prié et à un défaut d’ins­crip­tion sur le regis­tre adé­quat.
 Les erreurs cli­ni­ques concer­nent l’admi­nis­tra­tion d’un mau­vais pro­duit, à mau­vaise dose, avec une mau­vaise for­mule ou par une mau­vaise voie.

Mais les résul­tats de cette enquête mon­trent clai­re­ment une rela­tion entre les inter­rup­tions, les échecs de pro­cé­dure et les erreurs cli­ni­ques. Selon les cher­cheurs, chaque inter­rup­tion dans le tra­vail est asso­ciée à une aug­men­ta­tion de 12,1 % des échecs de pro­cé­dure et de 12,7 % des erreurs cli­ni­ques.

Or les soi­gnants suivis ont été déran­gés pen­dant 53,1 % des admi­nis­tra­tions de médi­ca­ments. "Les infir­miers expé­ri­men­tés ne sont pas pro­té­gés contre la sur­ve­nue d’erreurs cli­ni­ques et même l’expé­rience est asso­ciée à des taux plus élevés d’échecs de pro­cé­dure", pré­cise le Quotidien du méde­cin , qui pré­sente ce tra­vail.

Par ailleurs, la gra­vité des erreurs aug­mente avec la fré­quence des inter­rup­tions lors de l’admi­nis­tra­tion d’un seul médi­ca­ment. Sans inter­rup­tion, les auteurs esti­ment que le risque d’erreur sévère est de 2,3 % ; avec quatre inter­rup­tions, il atteint 4,7 %.

Source : http://www.lepoint.fr/actua­li­tes-scien­ces-sante/2010-05-10/etude-ne-deran­gez-pas-un-infir­mier-en-plein-tra­vail/1055/0/453119

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Des médicaments dans l’eau, et personne pour les filtrer ?

L’eau du robinet contient aujourd’hui plus de résidus médicamenteux que de pesticides. Et tout (…)

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)