Etats Généraux de l’Offre de Soins (EGOS)

14 avril 2008

Nos collègues libérales de la FNI et de l’ONSIL dénoncent une vision réductrice de notre profession.

EGOS 2 : la FNI inter­pelle bruyam­ment la minis­tre de la Santé

Lors de la der­nière conven­tion CNPS, Madame la Ministre de la Santé a pré­cisé : « Nous devons être capa­bles d’éviter les faux débats pour poser les vraies ques­tions » et conclu son dis­cours par une cita­tion de Nelson Mandela que les infir­miers, aujourd’hui, ne peu­vent que repren­dre à leur compte : « ce qui se fera pour moi sans moi se fera contre moi »

La FNI dénonce des moda­li­tés de concer­ta­tions réduc­tri­ces et pré­fa­bri­quées :
- confi­den­tiel­les et par­tia­les par l’inter­mé­diaire de l’UNPS dont ce n’est pas la mis­sion ... ne tenant pas compte des cri­tè­res de repré­sen­ta­ti­vité des orga­ni­sa­tions pro­fes­sion­nel­les ...
- seg­men­tées de manière arbi­traire par vos ser­vi­ces, et can­ton­nant les infir­miers dans « l’ambu­lance ... » alors qu’ils cons­ti­tuent, avec les phar­ma­ciens, le pre­mier recours pour les mala­des à la sortie d’hos­pi­ta­li­sa­tion et dans le main­tien à domi­cile des patients en situa­tion de dépen­dance
- issues d’un pro­gramme imposé d’audi­tions choi­sies par la DHOS ne souf­frant d’aucune autre pro­po­si­tion émanant d’une orga­ni­sa­tion pro­fes­sion­nelle .... Bien loin d’un esprit « réso­lu­ment pros­pec­tif »

Malgré de nom­breux cour­riers et contri­bu­tions émanant de notre part, force est de cons­ta­ter que, pour ce qui concerne l’avenir des infir­miers et donc la qua­lité des soins, le fil conduc­teur de cette consul­ta­tion qua­li­fiée d’« élargie » relève clai­re­ment de la dis­cri­mi­na­tion :

Discriminatoire ... le choix auto­ri­taire d’un cli­vage hié­rar­chi­que, réu­nis­sant d’abord les méde­cins et ensuite les autres acteurs de santé de proxi­mité, en totale déconnec­tion avec les rela­tions de col­la­bo­ra­tion inter­pro­fes­sion­nelle que nous vivons au quo­ti­dien

Discriminatoire ... la res­ti­tu­tion des EGOS 2 ne pre­nant pas en compte les déci­sions issues des débats pro­fes­sion­nels et impo­sant de manière par­tiale un « pay­sage de pre­mier recours » amputé des prin­ci­paux acteurs de la per­ma­nence des soins, du main­tien à domi­cile des per­son­nes en situa­tion de dépen­dance et du suivi du projet thé­ra­peu­ti­que que sont les infir­miers

Discriminatoire ... la res­ti­tu­tion des EGOS 2 inté­grant des conclu­sions qui n’ont pas été dis­cu­tées dans les grou­pes, per­met­tant à nou­veau le pas­sage en force d’une vision de la for­ma­tion et des évolutions juri­di­ques de la pro­fes­sion déconnec­tées des réa­li­tés de ter­rain, sans cohé­rence avec les évolutions euro­péen­nes et loin de faire consen­sus dans la pro­fes­sion

Discriminatoire ... la posi­tion à peine dis­si­mu­lée d’une appro­che pro­fon­dé­ment moyen­âgeuse vis-à-vis d’une pro­fes­sion en grande majo­rité fémi­nine, ren­voyée par les prin­ci­paux ini­tia­teurs de ces EGOS à une condi­tion de « tra­vailleu­ses manuel­les dévouées » ....

Madame Bachelot ne nous laisse pas le choix de rester sans réagir à de telles conclu­sions qui vont à l’encontre du bon sens, de la qua­lité et de la sécu­rité des soins.

Notre orga­ni­sa­tion se voit donc dans l’ardente obli­ga­tion de réagir de manière plus « bruyante » à des moda­li­tés de concer­ta­tions qui n’ont laissé aucune place aux vrais débats pour ne pas déro­ger à la pensée unique du moment.

Notre syn­di­cat se don­nera les moyens d’aler­ter l’opi­nion publi­que et la repré­sen­ta­tion natio­nale sur le rôle que les infir­miè­res de proxi­mité assu­rent dans la per­ma­nence des soins sans aucune contre­par­tie finan­cière et bien au-delà de ce qui leur est demandé, afin que chacun puisse pren­dre la mesure de la varia­ble d’ajus­te­ment humaine que nous repré­sen­tons au quo­ti­dien pour pren­dre en charge, sans file d’attente, les mala­des sor­tant d’hos­pi­ta­li­sa­tion.

La plus impor­tante réforme de notre sys­tème de santé depuis la loi de 1958 méri­tait mieux qu’une pseudo concer­ta­tion à deux vites­ses ... ren­dant plus compte des dif­fi­cultés du minis­tère de la Santé à s’adap­ter que des pro­fes­sion­nels de santé à coo­pé­rer.

Pour une néces­saire sécu­rité et qua­lité des soins de pre­mier recours et une évolution des pro­fes­sions capa­bles de répon­dre à ces enjeux, nous vou­lons de « vrais débats pour poser de vraies ques­tions » dans le res­pect de la repré­sen­ta­tion pro­fes­sion­nelle.

EGOS : L’ONSIL DENONCE LA MASCARADE

L’ONSIL tient à expri­mer son pro­fond désac­cord avec la façon dont ont étés conduits ces Etats Généraux de l’Offre de Soins (EGOS) et annonce d’ores et déjà que pour notre orga­ni­sa­tion ils ne sont en aucune façon clô­tu­rés.

De quoi parle-t-on ?

- Une repré­sen­ta­tion syn­di­cale ampu­tée de ses droits ;
- La pro­fes­sion d’infir­mière, seule pro­fes­sion à ne pas avoir été audi­tion­née en tant que telle ;
- Des conclu­sions des EGOS annon­cées par dépê­che APM la veille du jour où elles auraient dues êtres dis­cu­tées par les pro­fes­sion­nels ;
- Un cli­vage inac­cep­ta­ble méde­cins / autres pro­fes­sions de santé ;
- Des soins de pre­miers recours où n’appa­rais­sent pas les Infirmiers libé­raux, qui sont pour­tant en pre­mière ligne tous les jours ;
- Des pro­po­si­tions émanant de grou­pes tra­vaux cen­su­rées lors des comp­tes rendus ;
- Une vision pas­séiste de l’infir­mière can­ton­née à exé­cu­ter des " tâches ", à qui l’on refuse toute pos­si­bi­lité de for­ma­tion uni­ver­si­taire.

Il est clair dès à pré­sent que ces Etats Généraux, pour­tant lar­ge­ment ini­tiés par les infir­miers libé­raux, ne sont qu’une mas­ca­rade digne de la " croi­sière s’amuse " et on voit bien au-delà les véri­ta­bles enjeux :
- L’occa­sion unique de pro­mou­voir les mai­sons de santé telles que décri­tes dans le rap­port du plan de sep­tem­bre 2005 dit " POLES ", avec à terme le sala­riat pour les infir­miers libé­raux ;
- Le rôle de coor­di­na­tion des soins dévolu au seul méde­cin géné­ra­liste, y com­pris pour les retours d’hos­pi­ta­li­sa­tion, avec en fili­grane la notion sug­gé­rée que, puisqu’il fait le tra­vail de l’infir­mière, il peut la sala­rier ;
- L’occa­sion au tra­vers de ces EGOS de reve­nir sur le déman­tè­le­ment de notre pro­fes­sion en réin­tro­dui­sant la " ré-ingé­né­rie des diplô­mes ", vaste chan­tier de démo­li­tion (boy­cotté par l’ONSIL et la FNI) et d’éclatement de notre pro­fes­sion au tra­vers de la VAE infir­mière, avec pour corol­laire la créa­tion de nou­veaux métiers ;
- Le main­tien de sujets tels que la redé­fi­ni­tion du contour des métiers, qui n’a jamais été à l’ordre du jour de cette pseudo concer­ta­tion.

La liste de notre méconten­te­ment n’étant pas exhaus­tive, elle est tou­te­fois suf­fi­sante pour expli­quer qu’aujourd’hui, notre pro­fes­sion n’a d’autre solu­tion que de mener une action extrême pour se faire enten­dre.

Ces Etats géné­raux méri­taient bien mieux en guise de conclu­sion que cette pseudo concer­ta­tion des­ti­née, comme annon­cée par la minis­tre de la santé, à nour­rir un projet de loi majeur.

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