Groupe unité pour le LMD : lettre du 24 septembre 2008

27 septembre 2008

Lettre ouverte à Madame Roselyne Bachelot, Ministre de la santé, de la jeunesse et des sports, d’un groupe qui rassemble des associations, des syndicats infirmiers et des confédérations syndicales, dont le SNPI CFE-CGC.

Madame la Ministre,

Suite à une audience accor­dée à notre groupe par le cabi­net de la minis­tre de l’ensei­gne­ment supé­rieur le 9 cou­rant sur l’inté­gra­tion des études infir­miè­res dans le dis­po­si­tif LMD, nous avons été alar­més par les répon­ses appor­tées. D’une part celles-ci ne pren­nent pas en compte les pro­po­si­tions de notre plate-forme en matière de réforme de la filière de for­ma­tion infir­mière sur le modèle Licence Master Doctorat, d’autre part elles ne cor­res­pon­dent pas aux enga­ge­ments pris dans ce domaine par le Président de la République et vous-même. C’est pour­quoi nous avons l’hon­neur de sol­li­ci­ter de votre part une audience sur ce projet de réforme.

En effet, les orien­ta­tions qui se des­si­nent sem­blent augu­rer une appro­che a minima de l’uni­ver­si­ta­ri­sa­tion de la filière infir­mière ne fai­sant pas du déve­lop­pe­ment de la recher­che infir­mière une prio­rité.

Notre ana­lyse du contexte actuel de la santé et de l’évolution des besoins en soins nous amène à penser qu’une telle réforme ne peut être tour­née sur le passé mais bien au contraire doit anti­ci­per sur l’avenir afin de pré­pa­rer au mieux les infir­miè­res et infir­miers, quel que soit leur domaine d’acti­vité, à faire face aux défis de santé publi­que aux côtés des autres pro­fes­sions de santé. La tra­di­tion doit faire place aux savoirs dans le domaine de la santé afin de repen­ser les inter­ven­tions de soins et les modè­les d’orga­ni­sa­tion de l’offre de soins infir­miers dans un objec­tif de recher­che d’effi­ca­cité et dans un souci d’effi­cience. Les recom­man­da­tions de la Haute Autorité de Santé nous pous­sent d’ailleurs dans ce sens en prô­nant une pra­ti­que fondée sur des don­nées pro­ban­tes elles-mêmes issues de la recher­che cli­ni­que.

Alors que la France pré­side actuel­le­ment l’Union Européenne, com­ment tolé­rer plus long­temps que le groupe pro­fes­sion­nel infir­mier fran­çais, repré­sen­tant ½ mil­lion de pro­fes­sion­nels, soit tenu en marge du mou­ve­ment de déve­lop­pe­ment aca­dé­mi­que mis en œuvre qua­si­ment par­tout ailleurs en Europe. La pra­ti­que infir­mière repose sur l’obli­ga­tion éthique et déon­to­lo­gi­que de pro­po­ser l’inter­ven­tion la plus per­ti­nente au patient. Au XXIème siècle, cet impé­ra­tif ne peut se dis­so­cier d’une mise en conjonc­tion de la cli­ni­que, de la for­ma­tion et de la recher­che.

Enfin, ouvrir les pos­si­bles en matière de pers­pec­ti­ves de car­rière est une stra­té­gie pro­met­teuse en matière d’attrac­ti­vité mais aussi de fidé­li­sa­tion de la filière infir­mière per­met­tant notam­ment d’accroî­tre la durée de vie pro­fes­sion­nelle des infir­miè­res très courte aujourd’hui.

A ce jour compte tenu du retard pris, il est pour nous très impor­tant d’abou­tir à un projet ambi­tieux dans ce dos­sier d’uni­ver­si­ta­ri­sa­tion des for­ma­tions infir­miè­res au sein du dis­po­si­tif L, M et D.

Dans l’attente de votre réponse à ce nou­veau cour­rier, nous vous prions de bien vou­loir croire, Madame la Ministre, en l’expres­sion de notre consi­dé­ra­tion dis­tin­guée.

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