HAS Élargissement des compétences infirmières en vaccination
29 janvier 2022
Dans sa recommandation du 27.01.22, la HAS recommande que les infirmiers soient autorisés à prescrire les vaccins obligatoires aux personnes âgées de 16 ans et plus. "Il était temps, car la France est lanterne rouge, les autres pays du monde plaçant les infirmières en première ligne pour la vaccination de la population."
"Alors que les 700.000 infirmières sont déjà parfaitement formées à la vaccination, et que la loi votée par les parlementaires reconnaît leurs compétences légales, une administration rétrograde a publié ensuite un décret et un arrêté réduisant l’exercice infirmier autonome sur la vaccination à une seule pathologie, la grippe, et seulement pour les personnes âgées ou malades chroniques" précise Thierry Amouroux,, porte-parole du SNPI, Syndicat National des Professionnels Infirmiers.
" Suite au mouvement infirmier de novembre 2016, le gouvernement s’était engagé à abroger ces textes pour permettre à l’infirmière, dans le cadre de son rôle autonome, d’exercer ses compétences auprès de l’ensemble de la population et des pathologies (à condition dans tous les cas qu’un médecin ait déjà prescrit une première vaccination). C’était du vent, et nous espérons qu’avec ce positionnement de la HAS, le gouvernement va enfin reconnaitre nos compétences."
"Car si nous sommes compétents pour les plus fragiles, il est totalement incohérent de nous l’interdire pour des adultes en bonne santé !" dénonce Thierry Amouroux "En 2022, nous n’avons toujours pas le droit de revacciner de nous-même l’entourage du patient, ce qui réduit d’autant la portée de la vaccination."
En tant que plus large groupe de professionnels de santé, présents dans tous les secteurs de la vie auprès des populations, les infirmières sont les plus à même de conseiller, informer, éduquer sur la vaccination, aussi bien que d’administrer les vaccins. "Faute de laisser leur vraie place aux infirmières, la France demeure la lanterne rouge des pays occidentaux. Depuis des années, nous pouvons vacciner en toute autonomie nos patients contre la grippe, et dernièrement contre le COVID19, mais nous n’avions pas le droit de le faire pour les 11 vaccins obligatoires, ce qui était totalement incohérent."
La HAS liste les vaccins qui pourraient être concernés : diphtérie-tétanos-coqueluche-poliomyélite, papillomavirus humains, pneumocoque, hépatite B, hépatite A, méningocoques A, C, W, Y et grippe. Seraient donc exclus, les vaccins contre le méningocoque B et la rage, et les vaccins dit "vivants atténués", dont le vaccin rougeole-oreillons-rubéole (ROR) et celui contre la tuberculose (BCG). "La encore, nous avons du mal à comprendre pourquoi l’infirmière française ne serait pas compétente sur la vaccination ROR et le BCG, alors que dans le monde des milliards de personnes ont déjà été vaccinées par des infirmières" regrette Thierry Amouroux.
Communiqué HAS :
Dans le cadre de l’amélioration de l’offre vaccinale et de l’amélioration du parcours vaccinal des personnes, le Directeur Général de la Santé (DGS) a saisi la Haute Autorité de Santé (HAS) afin de définir l’élargissement des compétences en matière de vaccination aux infirmiers pour les vaccins destinés aux adolescents (plus de 16 ans) et adultes.
La HAS recommande que les infirmiers soient autorisés à prescrire et administrer les vaccins non vivants inscrits au calendrier vaccinal aux personnes âgées de 16 ans et plus, à l’exception des personnes immunodéprimées dont les schémas vaccinaux peuvent être différents : Diphtérie-Tétanos-Coqueluche-Poliomyélite ; Papillomavirus humains / Pneumocoque ; Hépatite B ; hépatite A ; Méningocoques A, C, W, Y et la grippe. Ne sont pas concernés les vaccins contre le méningocoque B et la rage, qui sont relatifs à des situations particulières et rares.
La HAS pose deux conditions à cet élargissement des compétences : s’assurer en préalable que ces professionnels aient suivi une formation, et si possible une formation interdisciplinaire ; et renforcer et améliorer la traçabilité de la vaccination par la mise en place d’un carnet de vaccination électronique utilisé par tous.
L’objectif de la présente recommandation de Santé Publique est de définir :
– le degré d’évolution des compétences des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes pour prescrire les vaccins (en proposant une liste explicite des vaccinations concernées) ;
– le degré d’évolution des compétences des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes pour administrer les vaccins (en proposant une liste explicite des vaccinations concernées) ;
– les formations requises et/ou prérequis nécessaires à la pratique des vaccinations identifiées pour les 3 professions concernées, le cas échéant, pour élargir ces deux compétences.
Principaux éléments pris en considération par la HAS :
– Le calendrier des recommandations vaccinales et des vaccinations ;
– Les indications et les contre-indications des vaccins non-vivants ;
– Les expériences préalables sur l’élargissement des compétences vaccinales contre la grippe et la COVID-19 ayant montré que l’implication de différents professionnels de santé concernés avait un impact positif sur la couverture vaccinale, particulièrement pour la COVID-19 ;
– Les progrès substantiels réalisés dans le contexte de la crise sanitaire en matière d’organisation des campagnes vaccinales ;
– La nécessité de mettre en place, à court terme, un outil de traçabilité électronique adapté pour l’identification des indications, des non-indications et des contre-indications de chaque vaccin ; ainsi que pour le suivi interprofessionnel des patients et qui doit permettre l’information indispensable du médecin traitant ;
– La formation des professionnels de santé avec, en particulier la nécessité de mettre en place des formations pluriprofessionnelles continues, au-delà de la formation initiale que peuvent recevoir chacun des professionnels durant leurs cursus respectif, pour mieux harmoniser les pratiques et les messages ;
– Les positions des différents CNP à l’issue de la concertation des représentants de professionnels de santé concernés quant l’extension des compétences des infirmiers, des pharmaciens et des sages-femmes concernant l’acte d’administration, d’une part, et la prescription d’autre part ;
– Le positionnement des experts de la CTV, en faveur d’une extension large de l’acte d’administration et de prescription des vaccins dans le champ de la présente recommandation (pour tous les patients, à l’exception des personnes immunodéprimés et pour tous les vaccins du calendrier vaccinal inclus dans le champ de la réponse à la saisine, à l’exception du vaccin contre la rage et le méningocoque B), à l’ensemble des professionnels de santé. Cette extension devant être subordonnée à une formation préalable des professionnels concernés (IDE, pharmaciens, sages-femmes) ;
– L’impératif d’inscrire l’élargissement des compétences vaccinales dans une approche de prévention globale et coordonnée de la santé des populations concernées (au-delà de l’acte de l’administration et prescription) et prenant en compte les considérations de santé publique.
Ainsi, la HAS, dans le but d’améliorer la couverture vaccinale et d’améliorer le parcours vaccinal des personnes âgées de 16 ans et plus, recommande :
– que l’administration des vaccins non-vivants inscrits sur la liste du calendrier vaccinal en vigueur puisse être élargie aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes ;
– que la prescription des vaccins non-vivants inscrits sur la liste du calendrier vaccinal en vigueur (à l’exception du vaccin contre le méningocoque B et la rage) puisse être élargie aux infirmiers, pharmaciens et sages-femmes (pour tous les patients à l’exception des personnes immunodéprimées) ;
– de subordonner l’élargissement des compétences des professionnels (IDE, sages-femmes, pharmaciens) à la conduite d’une formation, ainsi que proposée par la CTV (cf. point 4.2), et, le cas échéant, de locaux adaptés ;
– de renforcer la formation initiale et continue des professionnels de santé (IDE, sages-femmes, pharmaciens, médecins) en vaccinologie ;
– de renforcer et améliorer la traçabilité de la vaccination et le suivi de l’impact de l’extension des compétences professionnelles à travers également l’utilisation par tous d’outils de partage (carnet de vaccination, dossier médical partagé, carnet de vaccination électronique) ;
– d’inscrire cette démarche dans le cadre d’un parcours de soins de prévention au-delà de l’acte de prescription et d’accompagner ces mesures d’extension des compétences des professionnels de santé par des campagnes de sensibilisation et d’information ;
– d’évaluer cet élargissement des compétences vaccinales (augmentation de la couverture vaccinale, taux d’événements indésirables associés aux soins, etc…).
– https://www.caducee.net/actualite-medicale/15666/vaccination-la-has-veut-rendre-autonomes-les-infirmiers-les-pharmaciens-et-les-sages-femmes.html
– https://www.egora.fr/actus-pro/sante-publique/71617-vaccination-la-has-favorable-a-l-extension-des-competences-des
– https://www.jim.fr/medecin/actualites/pro_societe/e-docs/bonne_nouvelle_pour_la_couverture_vaccinale__191022/document_actu_pro.phtml
– https://www.espaceinfirmier.fr/actualites/has-vers-un-elargissement-des-competences-vaccinales-des-infirmieres.html
– https://www.actusoins.com/358323/vaccination-la-has-favorable-a-un-elargissement-des-competences-des-infirmiers.html
– https://www.francetvinfo.fr/sante/vaccins/la-has-recommande-d-autoriser-l-administration-de-certains-vaccins-du-calendrier-vaccinal-par-les-pharmaciens-infirmiers-et-sages-femmes_4933057.html
– https://www.doctissimo.fr/sante/vaccination/idees-recues-sur-la-vaccination/vaccination-la-has-veut-la-rendre-possible-par-les-infirmiers-les-pharmaciens-et-les-sages-femmes/b59621_ar.html
– https://www.facebook.com/arcatlantique.press/