HAS : le « patient traceur » pour améliorer le parcours de santé des patients

2 avril 2016

Pour cer­tains patients, se faire soi­gner en ville mobi­lise plu­sieurs pro­fes­sion­nels de santé, dans un par­cours com­plexe. Améliorer la qua­lité et la sécu­rité de leurs soins néces­site d’ana­ly­ser l’orga­ni­sa­tion de ces par­cours et les inter­fa­ces entre pro­fes­sion­nels de santé. Après avoir réa­lisé une expé­ri­men­ta­tion sur le ter­rain, la Haute Autorité de Santé (HAS) pro­pose la méthode du « patient-tra­ceur », déjà uti­li­sée dans le sec­teur hos­pi­ta­lier.

Si la méthode du « patient-tra­ceur » a fait ses preu­ves en matière d’amé­lio­ra­tion de la qua­lité en établissements de santé, la HAS a sou­haité l’expé­ri­men­ter dans un contexte de soins de ville où les orga­ni­sa­tions sont variées : maison/centre/pôle de santé, réseaux de santé, Maia, SSIAD, équipes de santé men­tale ou tout autre pro­fes­sion­nel tra­vaillant en équipe. L’expé­ri­men­ta­tion menée par la HAS a permis de mon­trer sa fai­sa­bi­lité et son uti­lité.

Choisir un patient et ana­ly­ser son par­cours de santé

Il s’agit d’une ana­lyse col­lec­tive et a pos­te­riori du par­cours de santé global d’un patient, dès lors qu’il a donné son accord. Elle prend en compte les per­cep­tions du patient et les croise avec celles des pro­fes­sion­nels pour évaluer notam­ment les orga­ni­sa­tions, la coor­di­na­tion des soins et des ser­vi­ces. Il s’agit d’une appro­che péda­go­gi­que, trans­pa­rente et bien­veillante. La démar­che doit garan­tir le res­pect du secret pro­fes­sion­nel, les règles de confra­ter­nité et la confi­den­tia­lité des échanges.

Le « patient-tra­ceur » en méde­cine de ville est struc­turé autour de six gran­des étapes :
 mobi­li­sa­tion des pro­fes­sion­nels ;
 choix du patient et des réfé­ren­tiels pour l’ana­lyse du par­cours ;
 recons­ti­tu­tion du par­cours et pré­pa­ra­tion des réu­nions avec les pro­fes­sion­nels impli­qués dans le par­cours ;
 entre­tien avec le patient ;
 réu­nion des pro­fes­sion­nels par­ti­ci­pant à la prise en charge du patient pour l’ana­lyse du par­cours ;
 amé­lio­ra­tions à mettre en œuvre et suivi.

Une démar­che qui ren­force le tra­vail en équipe plu­ri­pro­fes­sion­nelle

Cette méthode permet une meilleure connais­sance du rôle de chacun et faci­lite les échanges d’infor­ma­tions entre pro­fes­sion­nels des sec­teurs sani­taire, médi­co­so­cial et social. Elle débou­che sur l’iden­ti­fi­ca­tion d’actions d’amé­lio­ra­tion notam­ment en termes de com­mu­ni­ca­tion d’infor­ma­tions entre pro­fes­sion­nels, d’élaboration de pro­to­co­les locaux de prise en charge, d’orga­ni­sa­tion des soins, etc.

Plusieurs fac­teurs condi­tion­nent la réus­site de cette démar­che  :
 être ini­tiée par des pro­fes­sion­nels de ville déjà regrou­pés ou ayant une volonté de tra­vail en équipe pluri pro­fes­sion­nelle,
 impli­quer des méde­cins trai­tants en lien avec les méde­cins de second recours,
 s’appuyer sur un coor­don­na­teur/ani­ma­teur faci­li­tant la conduite du pro­ces­sus.
 Enfin il est pré­fé­ra­ble de réunir dans un pre­mier temps les pro­fes­sion­nels de proxi­mité les plus faci­le­ment dis­po­ni­bles.

De façon pra­ti­que, la HAS publie un guide métho­do­lo­gi­que et sa syn­thèse. Elle met également à la dis­po­si­tion des pro­fes­sion­nels un rap­port d’expé­ri­men­ta­tion conte­nant dix exem­ples d’ana­ly­ses de par­cours en méde­cine de ville : http://www.has-sante.fr/por­tail/jcms/c_2621223

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