Internet et réseaux sociaux : 73% de femmes victimes d’agressions en ligne
25 février 2018
Le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes HCEFH a remis au secrétaire d’État au numérique, le 7 février 2018, un rapport sur les violences faites aux femmes en ligne. Alors que les menaces de viol, les injures sexistes et autres invectives font partie du quotidien de nombreuses femmes sur le web, ces violences sexistes restent souvent impunies.
73% de femmes victimes d’agressions en ligne
Si l’espace numérique constitue un espace de vie et de partage du quotidien, il n’est pas toujours un espace de sécurité pour les femmes. Les violences dont elles sont victimes y sont massives : 73% des femmes déclarent en avoir été victimes.
Les violences en ligne peuvent prendre plusieurs formes (publication de propos ou d’images sexistes, surveillance à l’insu de la victime, etc.) mais elles s’inscrivent toujours dans le phénomène des violences faites aux femmes :
– les femmes en sont les principales victimes ;
– la majorité des agresseurs sont des hommes ;
– les violences ont les mêmes visées que les violences commises contre les femmes dans d’autres espaces (travail, foyer, politique, espace public, etc.) et ont les mêmes conséquences sur la santé, et la vie sociale et intime des victimes.
Cependant, 92% des contenus sexistes signalés n’ont pas été supprimés par les plateformes. Facebook n’a supprimé que 11% des contenus signales, Twitter 13% et Youtube 0.
Des recommandations aux pouvoirs publics
Alors que le gouvernement a annoncé, pour le le 7 mars 2018, un projet de loi contre les violences sexistes et sexuelles, le HCEFH formule 28 recommandations pour mieux connaître et faire reculer les violences faites aux femmes en ligne.
Outre une campagne nationale d’information et un soutien financier aux associations d’écoute et d’orientation des victimes, le HCEFh souhaite une évolution de la législation, notamment par la fixation d’un délai maximal imposé aux plates-formes pour la suppression des contenus signalés (en Allemagne, ce délai est de 24 heures et les amendes peuvent aller jusqu’à 50 millions d’euros s’il n’est pas respecté).
Il propose aussi de former les policiers, gendarmes, magistrats et aussi les professionnels de santé pour une meilleure prise en charge des victimes.
Le rapport "En finir avec l’impunité des violences faites aux femmes en ligne : une urgence pour les victimes" est en téléchargement sur http://www.ladocumentationfrancaise.fr/rapports-publics/184000083-en-finir-avec-l-impunite-des-violences-faites-aux-femmes-en-ligne-une-urgence-pour-les