Le ministère de la santé refuse le dialogue social

1er décembre 2020

Communiqué unitaire :
La conception du dialogue pour le ministère, c’est choisir et privilégier certains !

Le mou­ve­ment des per­son­nels hos­pi­ta­liers, débuté dans les ser­vi­ces d’urgence et qui s’est étendu ensuite à l’ensem­ble de l’hôpi­tal et des établissements de Santé et de l’Action Sociale n’a tou­jours pas reçu de réponse satis­fai­sante de la part du gou­ver­ne­ment. Les actions des « Grands Exclus du Ségur » se mul­ti­plient dans le sec­teur médico-social et social avec des mani­fes­ta­tions et des grèves depuis plu­sieurs semai­nes.

Le Premier minis­tre et le minis­tre de la Santé mul­ti­plient les visi­tes d’établissements et refu­sent de rece­voir les délé­ga­tions de sala­riés avec leurs syn­di­cats. Le der­nier exem­ple en date à Brest est emblé­ma­ti­que du mépris de M. Castex qui a uti­lisé les forces de police pour blo­quer les per­son­nels dans les locaux syn­di­caux, les empê­chant ainsi de cir­cu­ler dans leur propre établissement, tandis qu’il para­dait devant les camé­ras avant de remon­ter dans sa limou­sine.

Ces der­niers mois, la seule réponse a été le fameux « Ségur de la santé » dont les mesu­res sont jugées très insuf­fi­san­tes par la très grande majo­rité des pro­fes­sion­nels, toutes caté­go­ries confon­dues, y com­pris les méde­cins. Alors que des sujets res­tent à trai­ter, des grou­pes de tra­vail ont été mis en place au minis­tère de la Santé, qui sont réser­vés aux seuls signa­tai­res de l’accord.

Afin de pou­voir par­ti­ci­per à ces dis­cus­sions, il a été néces­saire que des orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les de méde­cins et confé­dé­rées deman­dent à la jus­tice admi­nis­tra­tive de les réta­blir dans leurs droits. Ce qui a été fait en partie, mais le minis­tère a porté recours devant le Conseil d’Etat qui a rendu son ver­dict d’annu­ler la déci­sion du Tribunal Administratif en faveur de l’inté­gra­tion des orga­ni­sa­tions syn­di­ca­les non signa­tai­res du pro­to­cole des per­son­nels non médi­caux. Cette déci­sion est tota­le­ment incom­pré­hen­si­ble et va à l’encontre de l’ordon­nance rendue par ce même Conseil d’Etat il y quel­ques semai­nes, qui donne gain de cause à la demande d’une orga­ni­sa­tion de méde­cins. Cet exem­ple illus­tre bien la volonté du gou­ver­ne­ment d’écarter de tout dia­lo­gue social les orga­ni­sa­tions qui osent cri­ti­quer son action et qui ne signent pas des accords qu’elles jugent légi­ti­me­ment insa­tis­fai­sants.

Par ailleurs, il sem­ble­rait logi­que que les pro­jets de restruc­tu­ra­tion des établissements soient sus­pen­dus pen­dant la crise afin de pou­voir les réexa­mi­ner serei­ne­ment lors­que la situa­tion sera rede­ve­nue plus calme, au regard y com­pris du retour d’expé­rience de cette période.

En fait, avec les insuf­fi­san­ces bud­gé­tai­res du PLFSS 2021, tout conti­nue comme avant avec la pour­suite et même l’accé­lé­ra­tion de pro­jets conçus selon la logi­que des « réduc­tions capa­ci­tai­res », c’est-à-dire des sup­pres­sions de lits sans aucune modi­fi­ca­tion. C’est fait en cati­mini, sans que les repré­sen­tants des usa­gers, les élus n’aient leur mot à dire. C’est par­ti­cu­liè­re­ment inac­cep­ta­ble alors que l’épidémie a mis en lumière le manque de lits et de per­son­nels dans nos établissements pour pou­voir accueillir tous les mala­des, tant ceux atteints de la COVID-19 que les autres.

Pour nos orga­ni­sa­tions, il est urgent qu’une autre concep­tion du dia­lo­gue social soit adop­tée par le gou­ver­ne­ment pre­nant en compte les besoins des per­son­nels comme des usa­gers. Il est inac­cep­ta­ble que celui-ci choi­sisse ses inter­lo­cu­teurs « à la carte » sur la base de leur capa­cité à taire toute cri­ti­que.
➢ Les pro­fes­sion­nels dénon­cent leurs condi­tions de tra­vail et d’exer­cice qui ne ces­sent de se dété­rio­rer, ren­dant leurs métiers de plus en plus péni­bles et peu attrac­tifs ;
➢ Avec les usa­gers, elles et ils sont préoc­cu­pés par la dégra­da­tion et l’iné­ga­lité de trai­te­ment, d’accueil et de la prise en charge de la popu­la­tion fran­çaise .

Ça suffit, les reven­di­ca­tions des per­son­nels et des usa­gè­res, usa­gers doi­vent ETRE ENTENDUES !

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Malades et précaires : cibles prioritaires du plan d’économies Bayrou

Franchises doublées, ALD rabotées, arrêts maladie dans le viseur : le SNPI dénonce un projet (…)

Soignants pressurés : travailler plus sans gagner plus, encore une fois

Travailler plus, sans être mieux payé. C’est la logique brutale qui se cache derrière la (…)

Protection sociale : les exonérations creusent le déficit, pas les soins

Le déficit de la Sécurité sociale existe, oui. Mais il est faible. Ce qui est grave, ce sont les (…)

Infirmières reléguées, soins déshumanisés : la vision inquiétante du MEDEF

Déficits, vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques  : les constats du (…)

Infirmières retraitées en mission : l’État punit celles qu’il applaudissait hier

Les infirmières ont porté le système à bout de bras pendant la pandémie. Les infirmières (…)

Cadres infirmiers : les piliers invisibles d’un hôpital qui vacille

Ils tiennent les services à bout de bras. Absents des projecteurs médiatiques, oubliés des (…)