Réforme des retraites : démêlons le vrai du faux !

5 janvier 2020

Consultez le vrai-faux éclairant les débats sur des pro­blé­ma­ti­ques com­plexes, réa­lisé par la CFE-CGC :

AVEC LA RÉFORME, LE NIVEAU DES FUTURES PENSIONS SERAIT-IL IMPACTÉ À LA BAISSE ? VRAI

➔ Parce que le régime par point serait cal­culé sur l’ensem­ble de la car­rière et non pas sur les 25 meilleu­res années : la moyenne obte­nue serait donc néces­sai­re­ment infé­rieure à la situa­tion actuelle.
➔ Parce que le sys­tème futur serait conçu tel que le poids des retrai­tes n’excède pas 13,8 % du PIB d’aujourd’hui. Or, le nombre de retrai­tés pro­gres­sant, cela revient à pro­gram­mer l’appau­vris­se­ment des futurs retrai­tés.

LES FEMMES GAGNERAIENT-ELLES À LA MISE EN PLACE DU SYSTÈME UNIVERSEL ? FAUX

➔ Parce qu’un régime par point avec une durée de coti­sa­tion impé­ra­tive de 43 ans péna­li­se­rait les car­riè­res heur­tées. Or ce sont prin­ci­pa­le­ment les femmes qui sont concer­nées.
➔ Parce que les années à temps par­tiel ne seraient plus neu­tra­li­sées comme c’est le cas aujourd’hui dans le régime de base.
➔ Parce que les femmes per­ce­vraient 5 % de points sup­plé­men­tai­res par enfant mais per­draient les tri­mes­tres de majo­ra­tion pour enfant qui leur étaient jusqu’à pré­sent accor­dés.

LA RÉFORME N’AURAIT AUCUN IMPACT AVANT 2025 ? FAUX

➔ Parce que le gou­ver­ne­ment exige que nos régi­mes actuels soient à l’équilibre au moment du pas­sage dans le nou­veau sys­tème, dis­pen­sant théo­ri­que­ment celui-ci d’avoir des réser­ves pour équilibrer le régime sur le long terme. Nous subi­rions donc très pro­ba­ble­ment des mesu­res d’économies avant fin 2024 pour être immé­dia­te­ment à l’équilibre.

LE NOUVEAU SYSTÈME DONNERAIT PLUS DE GARANTIES SUR LE MONTANT DES RETRAITES ? FAUX

➔ Parce que, pour­sui­vant l’objec­tif d’assu­rer un équilibre quasi per­ma­nent du régime, le gou­ver­ne­ment ajus­te­rait les éventuels défi­cits soit par l’impôt soit par l’allon­ge­ment de la durée de coti­sa­tion requise pour béné­fi­cier d’une retraite sans décote.
➔ Parce que le budget de la retraite serait fondu dans celui de l’Etat et donc soumis aux arbi­tra­ges poli­ti­ques.
➔ Parce que dans ce sys­tème étatisé, il est prévu que le conseil d’admi­nis­tra­tion com­posé notam­ment de par­te­nai­res sociaux ne pour­rait que donner des avis et n’aurait aucune marge de manœu­vre pour contre­ba­lan­cer le pilo­tage imposé par le gou­ver­ne­ment.

Y A-T-IL UN RISQUE DE RÉCUPERATION DES RÉSERVES DES RÉGIMES PAR L’ÉTAT ? VRAI

➔ Parce ce que les réser­ves cons­ti­tuées par tous les régi­mes de retrai­tes com­plé­men­tai­res des actifs (136 mil­liards d’euros) seraient vrai­sem­bla­ble­ment trans­fé­rées à l’Etat sans garan­tie ni contre­par­tie sur son uti­li­sa­tion finale.
➔ Ces réser­ves sont la pro­priété de tous les actifs qui les ont cons­ti­tuées. Elles doi­vent donc, selon la CFE-CGC, rester sous la ges­tion et le contrôle des pari­tai­res et non venir ren­flouer les cais­ses de l’Etat.

CETTE RÉFORME A-T-ELLE UNIQUEMENT POUR BUT DE SUPPRIMER LES RÉGIMES SPECIAUX ? FAUX

➔ Parce que cette réforme tou­che­rait l’ensem­ble des Français. Ce serait une grave erreur de croire que le but du gou­ver­ne­ment consiste sim­ple­ment à rame­ner plus d’équité entre le régime géné­ral et les régi­mes spé­ciaux. En réa­lité, cette réforme est avant tout une réforme finan­cière. L’objec­tif est de main­te­nir le poids des dépen­ses publi­ques au niveau actuel, malgré l’aug­men­ta­tion du nombre de retrai­tés dans les années à venir.

LES AGENTS DE LA FONCTION PUBLIQUE ET DES RÉGIMES SPÉCIAUX SONT-ILS FAVORISÉS ? FAUX

La retraite est cal­cu­lée à la fois sur la base d’une assiette et d’un taux. Beaucoup d’éléments ren­trent en ligne de compte : rythme de la pro­gres­sion sala­riale, trai­te­ment indi­ciaire (6 der­niers mois, hors prime).
Les sta­tis­ti­ques par cas-types du Conseil d’orien­ta­tion des retrai­tes font appa­raî­tre que les agents de la fonc­tion publi­que et des régi­mes spé­ciaux n’accè­dent pas à de meilleurs taux de rem­pla­ce­ment que les autres, c’est-à-dire qu’ils subis­sent de la même façon une baisse de leur niveau de vie au pas­sage à la retraite.

NOTRE SYSTÈME DE RETRAITE EST-IL EN PÉRIL ? FAUX

➔ Le finan­ce­ment du sys­tème de retraite est prin­ci­pa­le­ment assuré par les coti­sa­tions socia­les. En 2018, les dépen­ses se sont élevées à 324,5 mil­liards d’euros soit 13,8 % du PIB, pour des recet­tes attei­gnant à 321,6 mil­liards d’euros. Ainsi, le besoin de finan­ce­ment pour 2018 est de 2,9 mil­liards d’euros, ce qui repré­sente moins de 1 % des recet­tes.
➔ Le sys­tème de retraite est qua­si­ment revenu à l’équilibre depuis 2017.
➔ À noter : la déci­sion de ne pas faire coti­ser les heures sup­plé­men­tai­res entraîne une perte annuelle esti­mée, pour 2019, à envi­ron 1,2 mil­liard d’euros.

LES DETTES ACCUMULÉES SONT-ELLES ÉNORMES ? FAUX

➔ La dette logée à la Caisse d’amor­tis­se­ment de la dette sociale (Cades), impu­ta­ble à la bran­che retraite, repré­sente 46 mil­liards d’euros (essen­tiel­le­ment les dettes de la Caisse natio­nale d’assu­rance vieillesse et du Fonds de soli­da­rité vieillesse). Cette dette sera tota­le­ment rem­bour­sée en 2024 via les ver­se­ments de la Contribution sociale géné­ra­li­sée (CSG) et de la Contribution pour le rem­bour­se­ment de la dette sociale (CRDS), et grâce à l’apport du Fonds de réserve pour les retrai­tes (FRR).
➔ Le FRR dis­pose d’un actif net de 36,4 mil­liards d’euros à fin 2017 (1,6 % du PIB). Il concourt au finan­ce­ment de la Cades à hau­teur de 2,1 mil­liards d’euros par an (envi­ron 12 % des res­sour­ces de la Cades).

EST-IL NÉCESSAIRE DE DURCIR LES CONDITIONS DE DÉPART ENTRE 2020 ET FIN 2024 ? FAUX

Sur la base des pré­vi­sions du projet de loi de finan­ce­ment de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, le défi­cit cumulé de la Caisse natio­nale d’assu­rance vieillesse (Cnav) et du Fonds de soli­da­rité vieillesse (FSV), entre 2020 et fin 2024, est estimé entre 22 et 27 mil­liards d’euros. Cette somme pour­rait être cou­verte :
 par le solde du Fonds de réserve pour les retrai­tes (FRR), sachant que l’actif net du FRR estimé à l’hori­zon 2024 après épuisement des ver­se­ments à la Cades s’élèverait à 21,6 mil­liards d’euros.
 par l’éventuelle pro­ro­ga­tion de la CRDS puis­que les pou­voirs publics n’envi­sa­gent pas de la sup­pri­mer en 2024.

LES RÉGIMES DE RETRAITE DISPOSENT-ILS DE RÉSERVES ABONDANTES ? VRAI

En addi­tion­nant l’ensem­ble des réser­ves des divers régi­mes (régi­mes de base, régi­mes inté­grés et régi­mes com­plé­men­tai­res tels l’Agirc-Arrco), soit 136,9 mil­liards d’euros, aux réser­ves du Fonds de réserve pour les retrai­tes (36,4 mil­liards d’euros), le total des réser­ves atteint 173,3 mil­liards d’euros.

Source : les don­nées expo­sées ci-dessus sont issue du rap­port annuel du Conseil d’orien­ta­tion des retrai­tes (COR) publié en juin 2019.

https://www.cfecgc.org/actua­li­tes/reforme-des-retrai­tes-deme­lons-le-vrai-du-faux

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)