Réunion sur l’intégration des formations paramédicales au LMD

22 novembre 2008

Dans un com­mu­ni­qué de presse du 20.11.08, la F.N.I. (prin­ci­pal syn­di­cat d’infir­miè­res libé­ra­les) dénonce une nou­velle fois les métho­des de concer­ta­tions ne lais­sant aucune place à l’expres­sion des pro­fes­sion­nels

Le Cabinet de Madame Roselyne Bachelot-Narquin a invité toutes les orga­ni­sa­tions pro­fes­sion­nel­les à une réu­nion d’infor­ma­tion pilo­tée par Annie PODEUR (DHOS) et Philippe HETZEL (Directeur de l’Enseignement Supérieur). La DHOS, fidèle à la ligne de conduite à laquelle elle nous a habi­tué, a pré­senté cette réu­nion comme « une réu­nion de concer­ta­tion » pour que les deux admi­nis­tra­tions puis­sent « pré­sen­ter la méthode et le calen­drier » ...

Les deux pilo­tes étaient accom­pa­gnés de repré­sen­ta­tions médi­ca­les immi­nen­tes en la per­sonne
 du Professeur Berland, auteur des recom­man­da­tions HAS sur la coo­pé­ra­tion des pro­fes­sion­nels de santé, dont les liber­tés métho­do­lo­gi­ques prises dès le départ sur ce dos­sier ont été « condam­nées » par la majo­rité de la pro­fes­sion d’une part,
 et du Professeur Fagniez, conseiller médi­cal de Valérie Pécresse, qui ne s’est pas caché lors de récen­tes ren­contres avec des infir­miers de son pro­fond mépris quant aux aspi­ra­tions de la pro­fes­sion à monter une filière doc­to­rale, comme cela est le cas dans de nom­breux pays d’autre part.

Madame PODEUR a annoncé les objec­tifs de cette grande réforme dont les contours doi­vent être for­ma­li­sés pour le mois d’avril 2009. Elle a ensuite annoncé dans la foulée le calen­drier des grou­pes de tra­vail et le nombre maxi­mum de par­ti­ci­pants ne pou­vant pas être supé­rieur à vingt... Elle a indi­qué ensuite que les pro­fes­sions concer­nées en pre­mier seraient les infir­miers, les kiné­si­thé­ra­peu­tes et les ortho­pho­nis­tes... Ces trois pro­fes­sions, très dif­fé­ren­tes tant dans leurs exper­ti­ses que dans leur pra­ti­que, sont obli­gées de tra­vailler dans les mêmes grou­pes sur leur cadre de for­ma­tion.

De cet exposé extrê­me­ment cadré, lais­sant une fois de plus peu de place à toute forme de sou­plesse ou de dis­cus­sion, la F.N.I. retient :
 Qu’il s’agit pour la DHOS de réno­ver la for­ma­tion « au regard de l’évolution atten­due des tâches »... tra­dui­sant une par­faite méconnais­sance de notre exper­tise pro­fes­sion­nelle.
 Que tou­jours selon la DHOS, « l’évolution vers d’autres modes d’exer­cice demande de l’exi­gence et de l’audace »... que cette exi­gence et cette audace seront obli­ga­toi­re­ment enca­drées par la DHOS avec la qua­lité de concer­ta­tion que les orga­ni­sa­tions connais­sent bien ...

... Que la pré­sence de l’ensei­gne­ment supé­rieur est qua­li­fiée de sym­bole fort...
 Que le sym­bole fort a indi­qué avec des mots savants qu’il n’était pas ques­tion de créer une filière doc­to­rale infir­mière, contrai­re­ment aux autres pays euro­péens, arguant sans aucun scru­pule qu’il fal­lait tenir compte du poids de l’his­toire fran­çaise.
 Que le poids de l’his­toire a bon dos quand il s’agit de ne pas faire évoluer les infir­miers.

A l’heure où une nou­velle fois l’OCDE pose dans son der­nier rap­port un cons­tat de « crise immi­nente » pour les infir­miers et les méde­cins dans le monde, les deux admi­nis­tra­tions en charge de ces dos­siers res­tent enfer­mées dans un dis­cours mini­ma­liste rétro­grade, voire mépri­sant pour ce qui concerne l’ensei­gne­ment supé­rieur, en l’absence d’une volonté poli­ti­que forte pour reconnaî­tre les infir­miers fran­çais et les doter d’une for­ma­tion à la hau­teur des enjeux de notre sys­tème de santé.

Ce n’est pas une chan­son que la F.N.I. deman­dera à Roselyne pro­chai­ne­ment, mais un Requiem pour cet enter­re­ment de pre­mière classe. La pro­fes­sion et les patients méri­taient mieux !

Paris, le 20 novem­bre 2008

Philippe TISSERAND, Président de la F.N.I.

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