Vaccination obligatoire : l’appel des sociétés savantes et des syndicats professionnels

19 février 2017

26 organisations dont le SNPI demandent la mise en place immédiate des recommandations de la concertation citoyenne sur la vaccination

Seule une poli­ti­que vac­ci­nale fran­çaise ambi­tieuse et affir­mée peut per­met­tre d’assu­rer la pro­tec­tion de tous ! Les recom­man­da­tions résul­tant de la concer­ta­tion citoyenne sur la vac­ci­na­tion doi­vent être mises en œuvre sans délai.

Le vaccin repré­sente un succès majeur dans la lutte contre les mala­dies infec­tieu­ses et pour­tant la défiance à leur égard s’est accrue au cours des der­niè­res années. Plus de 40% des fran­çais expri­ment des doutes vis à vis de la sécu­rité des vac­cins, 17% ne sont pas cer­tains de leur effi­ca­cité et 12% jugent que la vac­ci­na­tion des enfants n’est pas impor­tan­te1. On assiste à une dimi­nu­tion nota­ble de la cou­ver­ture vac­ci­nale pour cer­tains vac­cins avec un risque de réé­mer­gence de mala­dies à pro­tec­tion vac­ci­nale en par­ti­cu­lier pour les plus fra­gi­les.

Dans ce contexte, il y a moins d’un an, la minis­tre de la Santé a annoncé la mise en place d’une Concertation citoyenne sur la vac­ci­na­tion. Au terme de ce pro­ces­sus consul­ta­tif exem­plaire, le Comité d’orien­ta­tion, coor­donné par le Pr Alain Fischer et Mme Claude Rambaud, a remis son rap­port et pré­senté les gran­des lignes de ses recom­man­da­tions. Parmi les ques­tions posées, celle du statut des obli­ga­tions et des recom­man­da­tions était la plus déli­cate.

Le Comité d’orien­ta­tion s’est appuyé sur les conclu­sions des 2 jurys  : un jury de citoyens et un jury de pro­fes­sion­nels de santé. Plus de 40 spé­cia­lis­tes de la vac­ci­na­tion, y com­pris ceux expri­mant des doutes sur la sécu­rité des adju­vants ont été audi­tion­nés. Par ailleurs, le Comité d’orien­ta­tion a pris en compte les résul­tats de deux enquê­tes mon­trant qu’en cas de sup­pres­sion des obli­ga­tions vac­ci­na­les, plus de 20% des parents âgés de 20 à 30 ans ne feraient plus vac­ci­ner leurs enfants contre la diph­té­rie, le téta­nos et la polio­myé­lite, vac­cins aujourd’hui obli­ga­toi­res, et que plus de 15% des méde­cins n’insis­te­raient plus sur l’impor­tance de la vac­ci­na­tion.

Les socié­tés signa­tai­res sou­tien­nent très for­te­ment les recom­man­da­tions émises par le Comité d’orien­ta­tion, en par­ti­cu­lier :
  L’élargissement de l’obli­ga­tion vac­ci­nale à toutes les vac­ci­na­tions de l’enfant dans le but d’aug­men­ter les cou­ver­tu­res vac­ci­na­les et d’amé­lio­rer la pro­tec­tion de l’ensem­ble des enfants (y com­pris ceux qui ne peu­vent être vac­ci­nés). Cette phase d’élargissement des obli­ga­tions cons­ti­tue une phase de tran­si­tion qui doit per­met­tre à moyen terme, après la res­tau­ra­tion de la confiance des fran­çais et des pro­fes­sion­nels de santé, de sup­pri­mer l’obli­ga­tion vac­ci­nale.
 La mise à dis­po­si­tion gra­tuite des vac­cins et leur accès faci­lité
 L’amé­lio­ra­tion de la for­ma­tion ini­tiale et conti­nue de tous les pro­fes­sion­nels de santé impli­qués dans la vac­ci­na­tion

Les socié­tés signa­tai­res deman­dent que les mesu­res recom­man­dées par le Comité d’orien­ta­tion soient mises en place rapi­de­ment, dans le cadre d’une poli­ti­que vac­ci­nale ambi­tieuse et affir­mée qui per­met­tra de res­tau­rer la confiance des fran­çais dans la vac­ci­na­tion. Rapport : http://concer­ta­tion-vac­ci­na­tion.fr/

 Le com­mu­ni­qué est signé de l’Académie natio­nale de Pharmacie, de plu­sieurs socié­tés médi­ca­les : SPILF (Société de Pathologie Infectieuse de Langue Française), SNFMI (Société Nationale Française de Médecine Interne), SMV (Société de Médecine des Voyages), SFSA (Société Française pour la Santé de l’Adolescent), SFH (Société Française d’Hématologie), SF2H (Société Française d’Hygiène Hospitalière), SFN (Société Française de Néonatologie), SFP (Société Française de Pédiatrie), SFGG (société fran­çaise de Gériatrie et Gérontologie), PDM (Pédiatres du Monde), GPIP (Groupe de Pathologie Infectieuse Pédiatrique), FNCGM (Fédération Nationale des Collèges de Gynécologie Médicale), CNPP (Conseil National Professionnel de Pédiatrie), CNSF (Collège National des Sages- Femmes de France), ANDPE (Association Nationale des Puéricultrices Diplômés et des Etudiants) et AFPA (Association Française de Pédiatrie Ambulatoire).
 Les syn­di­cats sui­vants ont également signé le com­mu­ni­qué : Confédération des syn­di­cats médi­caux fran­çais (CSMF), Syndicat National des Pédiatres Français (SNPF), Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI).

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