8 mars 2018 - Journée internationale des droits des femmes

8 mars 2018

L’indi­gna­tion col­lec­tive témoi­gnée depuis main­te­nant plu­sieurs mois à la suite des révé­la­tions et prises de parole publi­que au sujet des vio­len­ces faites aux femmes doit se trans­for­mer en mobi­li­sa­tion et en actions concrè­tes au sein des entre­pri­ses.

Depuis 45 ans, le prin­cipe de l’égalité de rému­né­ra­tion entre les femmes et les hommes est ins­crit dans la loi. Depuis, les lois se suc­cè­dent pour dire la même chose, à tra­vail égal, salaire égal. Mais, quand les lois se répè­tent pour dire la même chose c’est sans doute le signe qu’elles ne sont pas appli­quées !

Encore aujourd’hui les chif­fres sont cruels[1] :

Si ce sont 21 % des hommes et 27 % des femmes qui ont un diplôme de niveau Bac+3 ou plus, on cons­tate que 62 % des hommes qui ont un tel diplôme sont cadres cepen­dant que seu­le­ment 36 % des femmes du même niveau de diplôme le sont.

Ces écarts se retrou­vent sur les niveaux de rému­né­ra­tion bien sûr.

Le revenu net moyen des hommes ayant un diplôme de niveau Bac+3 ou plus est supé­rieur de 46 % à celui des femmes ayant le même diplôme.

Toutes caté­go­ries confon­dues, en inté­grant toutes les causes, expli­ca­bles ou non, le revenu moyen des hommes est supé­rieur de 34 % à celui des femmes et l’écart est de 29% pour la caté­go­rie cadre Ces dif­fé­ren­ces de niveaux se tra­dui­sent en masse avec des écarts consi­dé­ra­bles sur une car­rière Ainsi, le manque à gagner sur une car­rière de 40 ans pour une sala­riée ayant un diplôme de niveau Bac+3 ou plus est de plu­sieurs cen­tai­nes de mil­liers d’euros Sans parler des consé­quen­ces en matière de retraite.

Encore en 2018, on peut dire que sur le marché du tra­vail une femme coûte moins cher qu’un homme. Même si les femmes sont plus diplô­mées que les hommes, leurs diplô­mes n’ont ni le même poids ni le même prix.

Donc, oui, la jour­née inter­na­tio­nale des droits des femmes est encore néces­saire et la mobi­li­sa­tion de la CFE-CGC va conti­nuer tant que l’égalité pro­fes­sion­nelle entre les femmes et les hommes ne sera pas atteinte.

Toutes les struc­tu­res de la CFE-CGC sont mobi­li­sées pour un égal accès aux postes de res­pon­sa­bi­lité et dans la même logi­que que le « name & shame » nous reven­di­quons que chaque entre­prise affi­che publi­que­ment la répar­ti­tion des hommes et des femmes dans chaque caté­go­rie pro­fes­sion­nelle et chaque niveau hié­rar­chi­que. Cette trans­pa­rence per­met­tra de mettre en lumière les entre­pri­ses ver­tueu­ses et ser­vira d’aiguillon à celles qui tar­dent à appli­quer la loi.

Mais pour lutter contre toutes les vio­len­ces faites aux femmes, nous vou­lons aller plus loin. Nous esti­mons que la défi­ni­tion fran­çaise du har­cè­le­ment sexuel doit être mise en confor­mité avec la direc­tive euro­péenne du 23 sep­tem­bre 2002 rela­tive à la mise en œuvre du prin­cipe d’égalité de trai­te­ment entre les femmes et les hommes. En effet, la Loi fran­çaise impose une condi­tion de répé­ti­tion des actes pour que le délit de har­cè­le­ment sexuel soit cons­ti­tué ce qui repré­sente un obs­ta­cle de taille pour que les vic­ti­mes puis­sent faire valoir leurs droits. Nous deman­dons donc au légis­la­teur de sup­pri­mer cette condi­tion de répé­ti­tion.

Par ailleurs, force est de cons­ta­ter que l’ordon­nance du 22 sep­tem­bre 2017 rela­tive à la pré­vi­si­bi­lité et à la sécu­ri­sa­tion des rela­tions de tra­vail qui a réduit à 12 mois le délai de pres­crip­tion pour contes­ter en jus­tice la rup­ture de son contrat de tra­vail ne permet pas aux femmes vic­ti­mes de har­cè­le­ment sexuel de pren­dre l’ini­tia­tive d’une action en jus­tice en cas de licen­cie­ment. Nous reven­di­quons donc que ce délai de pres­crip­tion soit aligné sur celui du Code pénal pour le délit de har­cè­le­ment sexuel, soit 6 ans.

De façon uni­taire, les syn­di­cats dont la CFE-CGC, ont inter­pe­lés le gou­ver­ne­ment autour d’un cer­tain nombre de pro­po­si­tions qui ne sont pas repri­ses ici mais pour les­quel­les nous atten­dons des répon­ses. La grande cause natio­nale annon­cée par le Président de la République autour de l’égalité Femmes/Hommes, doit se tra­duire en actes concrets à la hau­teur de cet enjeu majeur pour notre pays.

La CFE-CGC conti­nuera son action, grâce au sou­tien de son réseau de mili­tants — le réseau équilibre — en faveur d’une égalité réelle entre les femmes et les hommes et pour briser le pla­fond de verre qui nuit au dérou­le­ment de car­rière de trop nom­breu­ses femmes.

[1] Les coûts des iné­ga­li­tés pro­fes­sion­nel­les entre les femmes et les hommes en rela­tion avec leurs diplô­mes, sep­tem­bre 2017 http://hauts-de-france.direccte.gouv.fr/sites/hauts-de-france.direccte.gouv.fr/IMG/pdf/le_cout_des_ine­ga­li­tes_ver­sion_inter­net-2.pdf

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