AP-HP : vers une grève unitaire contre le plan Bayrou et l’austérité hospitalière

10 août 2025
La rentrée sera chaude ! En attendant les consignes de l’intersyndicale nationale unitaire qui se réunira le 1er septembre, les syndicats de l’AP-HP montrent l’exemple ! L’Assistance publique–Hôpitaux de Paris, poumon du service public de santé francilien, c’est 100.000 professionnels sur 38 hôpitaux. La CGT, FO, CFTC et Unsa (61% des voix aux dernières élections) appellent à des assemblées générales dès le 25 août pour préparer une mobilisation unie.
La colère vise le plan d’économies de 44 milliards d’euros annoncé par François Bayrou : doublement du plafond des franchises médicales (50 à 100 €), hausse possible des montants unitaires (jusqu’à 2 € par boîte de médicaments, 4 € par consultation), suppression de deux jours fériés. Des mesures qui représentent une attaque frontale contre notre système de santé.
Ces annonces s’ajoutent à une réalité budgétaire déjà critique. En 2024, l’AP-HP a affiché un déficit record de 461 M€, aggravé par un sous-financement des mesures salariales (– 67 M€), de l’inflation (– 36 M€) et la baisse de certaines dotations. À l’échelle nationale, les hôpitaux publics connaissent une dégradation financière sans précédent : le déficit global est passé à 3 milliards d’euros. Le tout dans un contexte national où l’ONDAM, en limitant la progression des dépenses des hôpitaux, pousse à des fermetures de lits et de services : plus de 30.000 lits supprimés entre 2017 et 2023. Beaucoup de services d’urgences ont dû fermer au moins une fois ces derniers mois, souvent la nuit. Les fermetures temporaires et les régulations d’accès sont devenues la norme.
Les effectifs infirmiers de l’APHP sont restés stables au 1er semestre 2025 (car les arrivées ont compensés les 867 départs), mais il reste 1200 postes infirmiers vacants, et d’autres métiers clés (IBODE, sages-femmes, manipulateurs radio) restent en tension. Les syndicats alertent : sans moyens nouveaux, les projets de réouverture de lits et de renforts en personnel resteront lettre morte.
A la rentrée, c’est l’avenir du service public hospitalier, menacé de devenir une variable d’ajustement budgétaire.
Alors pensez à signer et faire signer la pétition nationale adressée au premier Ministre par l’intersyndicale CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, UNSA, FSU, SOLIDAIRES, en rejoignant les 315.000 premiers signataires : https://www.change.org/p/budget-les-sacrifices-pour-le-monde-du-travail-%C3%A7a-suffit?recruiter=529961696&recruited_by_id=1798cc00-06d1-11e6-86d7-0f8148ab4a0b&utm