CISS opposé au secteur optionnel

2 février 2012

Communiqué du CISS (02.02.12)

Les mots les plus doux dis­si­mu­lent par­fois les poi­sons les plus radi­caux. Ainsi en va-t-il de l’affir­ma­tion de Xavier Bertrand rap­por­tée par l’Agence de presse médi­cale : « Si l’on veut éviter qu’il y ait trop de dépas­se­ments d’horai­res », le sec­teur option­nel « est la bonne réponse. Ce n’est pas moi qui le dit, c’est l’ensem­ble des acteurs de santé ».

Info ou intox ? A chacun de juger.

1/ Le sec­teur option­nel -sec­teur III qui ne dit pas son nom- est en fait un troi­sième sec­teur. A côté du sec­teur I (hono­rai­res conven­tion­nés), et du sec­teur II (hono­rai­res libres), les pou­voirs publics vont donc créer un sec­teur III (hono­rai­res pla­fon­nés). Comme on ne ferme pas le sec­teur II, on ne met donc pas fin aux dépas­se­ments d’hono­rai­res explo­sifs qui scan­da­li­sent nos conci­toyens.

2/ Le sec­teur option­nel -sec­teur III qui ne dit pas son nom- est en fait la reconnais­sance de ce qui existe déjà puisqu’il s’agit de limi­ter le mon­tant des dépas­se­ments d’hono­rai­res au taux moyen déjà observé, c’est-à-dire un sup­plé­ment d’envi­ron 50 % par rap­port au tarif conven­tion­nel. On ne sup­prime donc pas la quan­tité de dépas­se­ments (envi­ron 2 mil­liards d’euros en méde­cine de ville), mais on les répar­tit en deux sec­teurs : une partie en sec­teur II (ceux au-dessus de 50 %) et une partie en sec­teur III (ceux jusqu’à 50 %). Tout le monde suit ?

3/ Le sec­teur option­nel -sec­teur III qui ne dit pas son nom- est la bonne réponse selon les acteurs de santé. Et pour cause, en échange du com­por­te­ment qui consiste à pla­fon­ner les dépas­se­ments à 50 % maxi­mum et à enjoin­dre les pro­fes­sion­nels à réa­li­ser 30% de leur acti­vité sans dépas­se­ment, le méde­cin optant pour le sec­teur-option­nel-qui-ne-dit-pas-son-nom obtien­dra, pour la part de son acti­vité réa­li­sée sans dépas­se­ment, la prise en charge de ses coti­sa­tions socia­les par l’Assurance mala­die… c’est-à-dire par les Français. Ainsi nous allons payer deux fois : une fois au grat­tage (avec le dépas­se­ment), une fois au tirage (avec nos coti­sa­tions d’Assurance mala­die). Ce doit être ça la défi­ni­tion d’un accord « per­dant-per­dant ».

Au CISS nous devons donc être affec­tés par une hypo­acou­sie sévère puis­que nous n’avons entendu per­sonne défen­dre le sec­teur III en dehors de cer­tains syn­di­cats de méde­cins… et du direc­teur géné­ral de l’Assurance mala­die. Etonnant non ?

Info ou intox ? A ce stade, vous avez dû vous faire une opi­nion.

La seule piste viable pour mettre fin aux dépas­se­ments : que le sec­teur option­nel se sub­sti­tue au sec­teur II, et une reva­lo­ri­sa­tion juste et régu­lière des actes par l’Assurance mala­die.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Décret infirmier : quand le ministère efface des avancées votées par le Parlement

En juin 2025, le Parlement a voté une loi ambitieuse sur la profession infirmière. Elle devait (…)

Accès direct, orientation, soins relationnels : les grands absents du nouveau décret infirmier

Le décret relatif aux activités et compétences de la profession infirmière est en préparation. (…)

Hôpitaux, cliniques, EHPAD : le 18 septembre on se bouge pour soigner !

Il y a un seuil où l’austérité n’est plus une ligne comptable mais une mise en danger. Le plan (…)

Mobilisation unitaire du 18 septembre 2025

Le jeudi 18 septembre prochain, l’ensemble des organisations syndicales appelle à une journée (…)

Reconnaissance IADE en pratique avancée : arrêté du 05.09.25

Une avancée historique pour les infirmiers anesthésistes ! Après la reconnaissance en 2010 du (…)

Le décret sur l’infirmier référent validé par le HCPP

Au-delà des « logiques corporatistes d’un ancien temps », estime Thierry Amouroux, (…)