Contention en psychiatrie : recherche Ferrepsy

9 juillet 2016

Plusieurs rap­ports récents aler­tent sur une recru­des­cence des pla­ce­ments en cham­bre d’iso­le­ment et des mesu­res de conten­tion phy­si­que en psy­chia­trie. Les hôpi­taux et cli­ni­ques spé­cia­li­sés, mem­bres de la Fédération de recher­che en psy­chia­trie et en santé men­tale d’Occitanie (FERREPSY) sou­hai­tent aller plus loin et lan­cent un pro­gramme de recher­che médi­cale et soi­gnante sur le sujet.

Si la conten­tion phy­si­que est une pra­ti­que fré­quente en psy­chia­trie, elle reste très peu abor­dée dans la lit­té­ra­ture scien­ti­fi­que. Les rares études sur le sujet ne per­met­tent pas de prou­ver son effi­ca­cité thé­ra­peu­ti­que et met­tent l’accent sur ses nom­breux effets secondai­res.

C’est ce cons­tat qui a poussé, en 2014, le Dr Raphaël Carré, Psychiatre au centre hos­pi­ta­lier Gérard Marchant à Toulouse, à choi­sir pour sujet de thèse l’étude du vécu des patients face à cette pro­cé­dure. Selon son étude, la conten­tion phy­si­que est cor­ré­lée à un vécu essen­tiel­le­ment néga­tif pour le patient. Les thèmes d’agres­si­vité et de vio­lence, d’impuis­sance et de dépen­dance, de puni­tion et de sanc­tion, le sen­ti­ment de déshu­ma­ni­sa­tion sont récur­rents dans les témoi­gna­ges recueillis.

C’est à la suite et en com­plé­ment de cette étude que la FERREPSY a choisi d’orien­ter ses pre­miers tra­vaux de recher­che sur l’usage de la conten­tion en psy­chia­trie.

Un pro­gramme de recher­che pour carac­té­ri­ser les situa­tions de recours à la conten­tion

L’obser­va­tion des situa­tions de recours à la conten­tion phy­si­que en psy­chia­trie fait appa­raî­tre de gran­des dis­pa­ri­tés d’un établissement à un autre et par­fois même entre ser­vi­ces d’un même établissement. L’étude pros­pec­tive impli­quera les treize établissements membre de la FERREPSY : le CH Ariège Couserans (09), le CH du Gers, le CH de Lannemezan, le CH de Lavaur (81), le CH Gérard Marchant (31), le CH de Montauban (82), le CH Sainte Marie de Rodez (32), le CHU de Toulouse (31), la Clinique Beaupuy (31), la Clinique d’Aufrery (31), la Clinique des Cèdres (31), la Fondation Bon Sauveur d’Alby (81), l’Institut Camille Miret (46).

Pour décrire le contexte de l’uti­li­sa­tion de la conten­tion phy­si­que, deux outils seront mis en oeuvre :
– un outil qua­li­ta­tif afin de docu­men­ter les situa­tions dans les­quel­les est uti­li­sée la conten­tion phy­si­que par l’étude du dis­cours des méde­cins et soi­gnants sur le sujet ;
– un outil quan­ti­ta­tif afin de four­nir des don­nées épidémiologiques et cli­ni­ques quant aux patients expo­sés à cette mesure.

A moyen terme, ce pro­gramme devrait four­nir les pre­miè­res don­nées fran­çai­ses sur le sujet et per­met­tre ainsi une com­pa­rai­son avec la lit­té­ra­ture médico-scien­ti­fi­que inter­na­tio­nale. Un préa­la­ble indis­pen­sa­ble à la cons­truc­tion d’un outil de vigi­lance et à une réflexion sur les pra­ti­ques médi­ca­les et soi­gnan­tes.

Source : http://www.san­te­men­tale.fr/actua­li­tes/conten­tion-la-fer­repsy-lance-une-recher­che.html

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