HEIDI l’information sur les questions de santé

12 février 2012

La Commission européenne prévoit de s’attaquer au problème de la faible éducation à la santé en Europe grâce à un nouvel outil sur Internet intitulé Health in Europe : Information and Data Interface (HEIDI).

Le nou­veau site « HEIDI » a pour objec­tif de servir de gui­chet unique pour l’infor­ma­tion et les don­nées concer­nant les ques­tions de santé. Il sera mis à jour par des experts, des cher­cheurs, la société civile et les auto­ri­tés natio­na­les com­pé­ten­tes dans ce domaine.

En effet, un rap­port révéle que la moitié des Européens avaient un niveau de connais­san­ces médi­ca­les ina­dé­quat ou pro­blé­ma­ti­que, avec d’impor­tan­tes dis­pa­ri­tés entre les dif­fé­rents Etats mem­bres. Cette méconnais­sance peut par exem­ple avoir pour consé­quence qu’une per­sonne ne prenne pas la dose adé­quate d’un médi­ca­ment, car elle ne com­prend pas la notice.

L’étude a été réa­li­sée par un consor­tium mené par l’uni­ver­sité de Maastricht et a eu recours à des don­nées por­tant sur les connais­san­ces médi­ca­les des citoyens de huit pays euro­péens : l’Allemagne, l’Autriche, la Bulgarie, l’Espagne, la Grèce, l’Irlande, les Pays-Bas et la Pologne.

Elle évalue la capa­cité des per­son­nes à trou­ver, com­pren­dre, ana­ly­ser et appli­quer les infor­ma­tions four­nies pour pren­dre des déci­sions leur per­met­tant de rester en bonne santé, d’éviter les mala­dies et de se soi­gner en cas de mala­die.

Près de la moitié des per­son­nes inter­ro­gées (47 %) ont montré des connais­san­ces limi­tées, mais les dis­pa­ri­tés sont impor­tan­tes entre les Etats mem­bres, avec des résul­tats allant de 1,6 % de per­son­nes fai­sant preuve de connais­san­ces ina­dé­qua­tes aux Pays-Bas à 26,3 % en Bulgarie.

De bonnes connais­san­ces médi­ca­les pour économiser de l’argent

Le manque de connais­san­ces médi­ca­les coûte à l’économie amé­ri­caine entre 81 et 181 mil­liards d’euros chaque année, dans la mesure où les per­son­nes peu infor­mées ris­quent plus d’être hos­pi­ta­li­sées, de subir des erreurs de trai­te­ment et de ne pas se trai­ter de manière pré­ven­tive.

En réponse à ce rap­port, le consor­tium European Health Literacy a appelé à des actions concrè­tes de la part des déci­deurs euro­péens et natio­naux, mais aussi des pro­fes­sion­nels de santé, afin d’aider les citoyens à accroî­tre leurs connais­san­ces médi­ca­les.

Ils ont plaidé pour une aug­men­ta­tion des finan­ce­ments en faveur de l’infor­ma­tion et de l’accrois­se­ment des connais­san­ces des patients et pour que ces deux aspects fas­sent partie des cri­tè­res de sélec­tion dans les pro­cé­du­res de finan­ce­ments euro­péens.

Bientôt une direc­tive sur le sujet

Ce pro­blème devrait être abordé dans une direc­tive qui aura pour objec­tif d’amé­lio­rer et d’accroî­tre la com­mu­ni­ca­tion des entre­pri­ses au public sur les médi­ca­ments.

Une pro­po­si­tion visant à modi­fier la régle­men­ta­tion rela­tive à l’infor­ma­tion des patients sur les médi­ca­ments a été incluse dans le « paquet phar­ma­ceu­ti­que » pré­senté par la Commission euro­péenne en décem­bre 2008.

Les détrac­teurs de la pro­po­si­tion affir­ment que per­met­tre aux entre­pri­ses de four­nir des infor­ma­tions fac­tuel­les sur leurs pro­pres pro­duits ouvrira la porte à des pra­ti­ques publi­ci­tai­res sur les médi­ca­ments pres­crits. Selon ses par­ti­sans, une infor­ma­tion de qua­lité devrait être four­nie dans toutes les lan­gues de l’UE, afin que les consom­ma­teurs ne soient pas vic­ti­mes d’une mau­vaise infor­ma­tion en ligne

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