Hausse des heures supplémentaires à l’hôpital : attention aux risques

26 mars 2020

Pour les agents titu­lai­res et contrac­tuels de la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière, les heures sup­plé­men­tai­res pas­sent à 20h par mois à l’hôpi­tal. Le décret est entré en vigueur le 25.03.20 au len­de­main de sa publi­ca­tion. Cela peut se com­pren­dre pour faire face à l’épidémie de coro­na­vi­rus. Faites néan­moins atten­tion à la fati­gue accu­mu­lée, qui majore le risque d’erreurs de soins. La phase épidémique a duré 3 mois en Chine, il faut donc s’orga­ni­ser pour tenir sur une période simi­laire.

Plus pro­blé­ma­ti­que, le décret étend à l’ensem­ble des établissements rele­vant de la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière la pos­si­bi­lité de béné­fi­cier, dans cer­tai­nes cir­cons­tan­ces et sur déci­sion du direc­teur géné­ral de l’agence régio­nale de santé ou du repré­sen­tant de l’Etat dans le dépar­te­ment, d’une auto­ri­sa­tion de dépas­se­ment du pla­fond des heures sup­plé­men­tai­res.

Double pro­blème :
 pas de date limite, donc cela res­tera dans le droit après l’épidémie
 la notion très varia­ble "au regard des impé­ra­tifs de conti­nuité du ser­vice public" car nous savons tous au quo­ti­dien que des direc­tions loca­les abu­sent régu­liè­re­ment de la notion de conti­nuité de ser­vice.

C’est une volonté du gou­ver­ne­ment de pro­fi­ter de la crise épidémique pour remet­tre en cause le droit du tra­vail, sans date limite. estime Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC.

Décret n° 2020-297 du 24 mars 2020 rela­tif aux heures sup­plé­men­tai­res et à leur dépas­se­ment dans les établissements men­tion­nés à l’arti­cle 2 de la loi n° 86-33 du 9 jan­vier 1986 por­tant dis­po­si­tions sta­tu­tai­res rela­ti­ves à la fonc­tion publi­que hos­pi­ta­lière
(NOR : SSAH2007330D)
https://www.legi­france.gouv.fr/affich­Texte.do;jses­sio­nid=5594E24A9C5D64A846­BAEC9AE2A2F92D.tplg­fr23s_2?cid­Texte=JORFTEXT000041751649&date­Texte=&oldAc­tion=rechJO&cate­go­rie­Lien=id&idJO=JORFCONT000041751349

Article 1

Les trois pre­miers ali­néas de l’arti­cle 15 du décret du 4 jan­vier 2002 sus­visé sont rem­pla­cés par les dis­po­si­tions sui­van­tes :
 Lorsque les besoins du ser­vice l’exi­gent, les agents peu­vent être appe­lés à effec­tuer des heures sup­plé­men­tai­res en dépas­se­ment des bornes horai­res défi­nies par le cycle de tra­vail dans la limite de 240 heures par an et par agent.
 Lorsque la durée du cycle de tra­vail est infé­rieure ou égale à un mois, le nombre d’heures sup­plé­men­tai­res sus­cep­ti­bles d’être effec­tuées par mois et par agent ne peut excé­der 20 heures. Lorsque la durée du cycle de tra­vail est supé­rieure à un mois, ce pla­fond est déter­miné en divi­sant le nombre d’heures sup­plé­men­tai­res sus­cep­ti­bles d’être effec­tuées dans l’année par 52 et en mul­ti­pliant ce résul­tat par le nombre de semai­nes que compte la durée du cycle de tra­vail.
 Les établissements men­tion­nés à l’arti­cle 2 de la loi du 9 jan­vier 1986 sus­vi­sée peu­vent être auto­ri­sés, par déci­sion du direc­teur géné­ral de l’agence régio­nale de santé pour les établissements men­tion­nés aux 1°, 2°, 3° et 5° de l’arti­cle 2 de cette loi, ou du préfet du dépar­te­ment pour les établissements men­tion­nés aux 4° et 6° du même arti­cle, à titre excep­tion­nel, notam­ment au regard des impé­ra­tifs de conti­nuité du ser­vice public ou de la situa­tion sani­taire, à dépas­ser les bornes horai­res fixées par le cycle de tra­vail, pour une durée limi­tée et pour les per­son­nels néces­sai­res à la prise en charge des usa­gers. »

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Chlordécone : quand l’État empoisonne et que les infirmières tentent de réparer

Combien de générations faudra-t-il encore pour réparer le désastre du chlordécone ? Aux (…)

Bébés qui meurent, enfants qui dorment dehors : le double abandon français

En France, en 2025, deux chiffres devraient nous empêcher de dormir. D’un côté, la mortalité (…)

Plan Bayrou : une brutalité sans précédent contre les patients et les soignants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce un plan d’économies de (…)

Médicaments cytotoxiques : sauver des vies en risquant la sienne

Ils sauvent des vies. Mais ils menacent aussi celles qui les administrent. Dans les services (…)

Protéger ceux qui soignent, c’est protéger la santé des français

À la suite d’une agression commise contre une infirmière libérale, une vingtaine d’organisations (…)

Notre voix, notre profession : pas de porte-parole autoproclamé pour les infirmiers !

Paris le 20 août 2025 - À l’heure où notre système de santé traverse une période de tension et (…)