Hôpital : un management sans ménagement

6 avril 2016

Les ARS, c’est « Napoléon au pays du New public management » !

Les réfor­mes de l’hôpi­tal public menées depuis trente ans s’ins­cri­vent toutes dans la lignée du nou­veau mana­ge­ment public, qui vise à faire de lui une entre­prise comme les autres, au mépris de son his­toire et des valeurs por­tées par ses agents.

La ratio­na­li­sa­tion de l’acti­vité s’est tra­duite par la mise en œuvre de tech­ni­ques de mana­ge­ment dit par­ti­ci­pa­tif. Celles-ci se mani­fes­tent d’une part par la ratio­na­li­sa­tion des flux de patients, en d’autres termes la cons­ti­tu­tion de GHM Groupe homo­gène de mala­des, mais également la stan­dar­di­sa­tion des pro­cé­du­res de soins, ainsi que la mise en place de nou­veaux types de chro­no­mé­tra­ges pour mesu­rer le tra­vail et évaluer les per­son­nels.

Les tech­ni­ques de mana­ge­ment issues du sec­teur privé, comme le projet d’établissement, per­met­tent aux direc­tions d’inci­ter les per­son­nels soi­gnants à renon­cer à la réfé­rence arti­sa­nale de leur métier pour passer à ce que Lise Demailly (1998) appelle la « pro­fes­sion­na­lité mana­gé­ria­li­sée ».

Des cadres esti­ment avoir été trom­pées sur les objec­tifs des dis­po­si­tifs en four­nis­sant des infor­ma­tions. D’autres, en majo­rité des infir­miè­res et des aides-soi­gnan­tes, ont le sen­ti­ment de ne pas avoir été écoutées. Les dépla­ce­ments suc­ces­sifs, de ser­vice en ser­vice, sans aucune pos­si­bi­lité d’évolution de car­rière ren­for­cent cette impres­sion.

A l’hôpi­tal, les nou­vel­les formes de mana­ge­ment des direc­tions, les nou­vel­les orga­ni­sa­tions du tra­vail amè­nent à une déshu­ma­ni­sa­tion du tra­vail. Non seu­le­ment l’ins­ti­tu­tion ne prend plus soin de ceux qui pren­nent soin, mais elle les mal­traite.

Le tra­vail infir­mier est envahi de tâches admi­nis­tra­ti­ves qui éloignent du cœur de métier, obli­geant à suivre des règles, à res­pec­ter des pro­cé­du­res, à se préoc­cu­per davan­tage de la tra­ça­bi­lité des actes accom­plis (en rem­plis­sant des fichiers et en cochant des cases), que de la qua­lité des soins et de la satis­fac­tion des besoins des per­son­nes soi­gnées.

Hôpital : un mana­ge­ment sans ména­ge­ment (ratio­na­li­sa­tion, stan­dar­di­sa­tion, mutua­li­sa­tion) qui sacri­fie les mis­sions socia­les et huma­nis­tes

Lire l’arti­cle de Jean-Paul Domin sur http://www.lavie­de­si­dees.fr/La-reforme-de-l-hopi­tal-public.html

 http://www.cadre­de­sante.com/spip/infos/breve/hopi­tal-un-mana­ge­ment-sans-mena­ge­ment

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)

Missions infirmières suite à la loi infirmière de juin 2025

Le 10 juin 2025, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la version finale de la (…)