Hôpitaux, cliniques, EHPAD : souffrance des soignants
21 mai 2018
Depuis 10 ans, les plans d’économies s’enchainent à l’hôpital, avec leur cortège de souffrances du personnel (épuisement professionnel, dépression, suicide) et aux dépens de la qualité des soins.
C’est particulièrement visible aux urgences, car de 1998 à 2018, nous avons vu évoluer le nombre de passages aux urgences de 8 millions à 22 millions et les appels au Samu de 10 millions à 35 millions. Comme le personnel infirmier n’a pas augmenté dans des proportions similaires, l’organisation saute.
Au premier semestre, les EHPAD se sont mobilités contre les coupes budgétaires liées à la "convergence tarifaire", qui retirait 200 millions d’euros aux établissements publics.
Ces derniers mois, la souffrance s’exprime en psychiatrie, avec en particulier les mobilisations dans les hôpitaux psychiatriques du Rouvray (Sotteville-lès-Rouen), de Philippe-Pinel (à Amiens), Pierre-Janet (au Havre), de Niort, des trois hôpitaux psychiatriques de Paris (Sainte-Anne, Maison Blanche et Perray Vaucluse), etc..
En effet, en 2018, la pression comptable s’est aggravée, avec la circulaire budgétaire qui fixe à 960 millions d’euros le montant des économies 2018 à faire sur l’hôpital, dans le cadre de l’ONDAM. L’objectif du Gouvernement est de faire 1,2 milliard d’euros d’économies sur la masse salariale des établissements publics de santé d’ici 2022, soit la suppression de 30.000 postes à l’hôpital sur cinq ans https://www.lequotidiendumedecin.fr/actualites/article/2018/05/09/un-effort-de-12-milliard-deuros-deconomies-envisage-sur-la-masse-salariale-lhopital-dici-2022_857780
« Comment détruire un service public ? Commencez par baisser son financement. Il ne fonctionnera plus. Les gens s’énerveront. Ils voudront autre chose. C’est la technique de base pour privatiser un service public » (Noam Chomsky)
Mardi 18 septembre, le Gouvernement doit annoncer sa réforme hospitalière : l’occasion d’une marche supplémentaire dans la dégradation des moyens accordés à l’hôpital ?