Le CICE a couté 65 milliards, qui sont allés aux actionnaires, non aux créations d’emplois

4 octobre 2017

Le MEDEF s’était engagé à créer un mil­lions d’emplois avec le crédit d’impôt pour la com­pé­ti­ti­vité et l’emploi (CICE). Selon le rap­port de France Stratégie (rat­ta­ché au Premier Ministre) seu­le­ment moins de 100.000 postes ont été sau­ve­gar­dés ou créés en trois ans. L’argent a été uti­lisé à amé­lio­rer les marges, avec une aug­men­ta­tion de la rému­né­ra­tion des action­nai­res du CAC 40 de 56 mil­liards en 2016. Les socié­tés du CAC 40 ont déjà réa­lisé plus de 52 mil­liards d’euros de pro­fits au pre­mier semes­tre 2017 :
http://www.lefi­garo.fr/socie­tes/2017/08/31/20005-20170831ART­FIG00394-cac-40-plus-de-52-mil­liards-d-euros-de-pro­fits-au-pre­mier-semes­tre.php

Communiqué confé­dé­ral CFE-CGC du 04.10.17 :

Evaluation du comité de suivi du CICE
 Effets posi­tifs sur l’emploi : très fai­bles…
 Effets posi­tifs sur la rému­né­ra­tion des action­nai­res : records !
 
Alors que l’évaluation du crédit d’impôt pour la com­pé­ti­ti­vité et l’emploi (CICE) porte désor­mais sur 3 années de déploie­ment, le rap­port 2017 du comité de suivi du CICE conclut une fois de plus à un effet très faible et dif­fi­ci­le­ment quan­ti­fia­ble sur l’emploi et à « l’absence d’impact de court terme du CICE sur l’inves­tis­se­ment, la recher­che et déve­lop­pe­ment et les expor­ta­tions ».
 
Que sont alors deve­nus les 65 Milliards d’Euros que la col­lec­ti­vité natio­nale a dépen­sés en 4 ans pour ce dis­po­si­tif ?

Le seul résul­tat vrai­ment tan­gi­ble de l’évaluation est que « le CICE a conduit à une amé­lio­ra­tion des marges des entre­pri­ses ». L’axiome « les béné­fi­ces d’aujourd’hui sont les inves­tis­se­ments de demain et les emplois d’après-demain », sou­vent cité pour jus­ti­fier l’inté­rêt de pro­fits en aug­men­ta­tion, s’avère donc aujourd’hui com­plè­te­ment démenti par les faits. L’amé­lio­ra­tion des marges des gran­des entre­pri­ses a été d’abord affec­tée par leurs diri­geants à une aug­men­ta­tion de la rému­né­ra­tion des action­nai­res au niveau record (rien que pour les socié­tés du CAC 40), de 56 Mds€ en 2016.
 
Pour la CFE-CGC, le rap­port 2017 confirme l’inef­fi­ca­cité du CICE. Il ne faut en atten­dre aucun effet posi­tif si cet effort majeur consenti par la col­lec­ti­vité n’est pas orienté prio­ri­tai­re­ment vers l’inves­tis­se­ment en France (inno­va­tion, recher­che et déve­lop­pe­ment et inves­tis­se­ment pro­duc­tif), afin qu’il y ait un retour sur inves­tis­se­ment réel pour notre pays.

Des inflexions fortes sont indis­pen­sa­bles pour mettre fin à la gabe­gie du CICE. La CFE-CGC réi­tère ses deman­des :

Mieux cibler les mesu­res de sou­tien à l’économie : la mise en place de dis­po­si­tions favo­ra­bles à la com­pé­ti­ti­vité des sec­teurs expor­ta­teurs est indis­pen­sa­ble pour enrayer le défi­cit crois­sant de notre com­merce exté­rieur,

Adopter des dis­po­si­tions per­met­tant de garan­tir un retour sur inves­tis­se­ment des efforts consen­tis par la col­lec­ti­vité natio­nale et d’atté­nuer for­te­ment les effets d’aubaine des mesu­res d’aide aux entre­pri­ses : La CFE-CGC prône des mesu­res fortes de réforme de la gou­ver­nance des entre­pri­ses pour mieux pren­dre en compte leur inté­rêt social : mesu­res d’aide au ren­for­ce­ment de l’action­na­riat sala­rié, aug­men­ta­tion de la repré­sen­ta­tion des sala­riés dans les orga­nes de gou­ver­nance

Sans ces mesu­res com­plé­men­tai­res déter­mi­nan­tes, les effets posi­tifs du CICE sur l’économie et l’emploi se feront encore atten­dre long­temps !

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