Médicaments Génériques : le retour de la confiance… sous conditions !

26 décembre 2012

Communiqué du CISS daté du 20.12.12

Comme elle s’y était enga­gée, la minis­tre des affai­res socia­les et de la santé a auto­risé la publi­ca­tion du rap­port de l’Inspection géné­rale des affai­res socia­les (IGAS) rela­tif à l’évaluation de la poli­ti­que fran­çaise des médi­ca­ments géné­ri­ques. C’est un pre­mier pas vers le retour de la confiance.

Le rap­port de l’IGAS éclaire des zones d’ombre qui man­quaient sin­gu­liè­re­ment d’appuis scien­ti­fi­ques et tech­ni­ques et jus­ti­fiaient cer­tai­nes appro­ches polé­mi­ques. Il ras­sure donc sur de nom­breux aspects.

Pour autant, il confirme qu’au titre de la sécu­rité des patients des actions res­tent à conduire par nos res­pon­sa­bles publics : impo­ser la men­tion du lieu de fabri­ca­tion sur les boîtes de médi­ca­ment, impo­ser la men­tion manus­crite du prin­ceps et garan­tir la sta­bi­lité des mar­ques lors de la déli­vrance, ren­for­cer les pro­cé­du­res d’ins­pec­tion, garan­tir la pos­si­bi­lité de non sub­sti­tu­tion dans cer­tai­nes situa­tions comme celles des médi­ca­ments à marge thé­ra­peu­ti­que étroite.

Le rap­port réclame en outre la mobi­li­sa­tion coor­don­née de l’ensem­ble des acteurs. Nous atten­dons donc qu’une concer­ta­tion soit ouverte par la minis­tre des affai­res socia­les et de la santé sur le pro­gramme d’action à mettre en œuvre sur la base des conclu­sions de l’IGAS. Sans récla­mer la créa­tion d’une com­mis­sion, nous esti­mons qu’un comité tech­ni­que pour­rait se tenir chaque année dans le cadre du suivi de ces recom­man­da­tions sous l’égide de la direc­tion géné­rale de la santé et de la direc­tion de la sécu­rité sociale, avec l’Union natio­nale des cais­ses d’assu­rance mala­die et les repré­sen­tants des pro­fes­sion­nels de santé, d’une part ; et que les asso­cia­tions d’usa­gers du sys­tème de santé soient désor­mais asso­ciées aux tra­vaux du conseil stra­té­gi­que des indus­tries de santé, d’autre part.

Le CISS fait à nou­veau la pro­po­si­tion de l’appro­che par­ti­ci­pa­tive en santé dont il com­prend mal qu’elle soit en pra­ti­que écartée, à rebours des inten­tions pour­tant for­mu­lées par nos res­pon­sa­bles publics.

Enfin, plus que jamais la ques­tion de l’infor­ma­tion des usa­gers du sys­tème de santé est au cœur des enjeux de sécu­rité sani­taire et de trans­pa­rence dans les condi­tions d’accès aux soins. Sur ce point le rap­port de l’IGAS est en retrait de nos atten­tes et des inten­tions de nos res­pon­sa­bles publics. En effet, il réclame que soit mise à dis­po­si­tion des pro­fes­sion­nels de santé une base de don­nées syn­thé­thi­que regrou­pant des infor­ma­tions scien­ti­fi­ques et économiques sur le médi­ca­ment, les recom­man­da­tions de bon usage et les sché­mas thé­ra­peu­ti­ques par patho­lo­gie.

Cette base de don­nées doit être acces­si­ble au citoyen qui veut s’impli­quer dans sa prise en charge. Ici encore, c’est le grand écart entre les inten­tions et la pra­ti­que. Aucune appro­che par­ti­ci­pa­tive sur les contours de cette base de don­nées, qui doit être indé­pen­dante des pou­voirs publics, n’a été entre­prise ! C’est pour­tant une étape essen­tielle dans la cons­truc­tion de la confiance sur les trai­te­ments et les prises en charge.

A la fin de l’année 2012, six mois après qu’ait été annoncé « le chan­ge­ment », le CISS attend tou­jours un véri­ta­ble saut d’échelle dans la moder­ni­sa­tion de l’action publi­que en santé. Sur la ques­tion des géné­ri­ques, il réclame plus de sécu­rité pour les patients, confor­mé­ment au rap­port de l’IGAS, et une par­ti­ci­pa­tion effec­tive des repré­sen­tants des usa­gers aux déci­sions publi­ques qui les concer­nent.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)