PLFSS 2022 : pour une profession infirmière autonome !

8 novembre 2021

Appel commun de 31 organisations de la profession infirmière, le 08/11/21

Paris le 8 novem­bre 2021 - Le projet de loi de finan­ce­ment de la sécu­rité sociale (PLFSS) pour 2022, validé en pre­mière lec­ture par les dépu­tés, envi­sage l’accès direct aux pro­fes­sion­nels para­mé­di­caux.

Une volonté affi­chée d’évolution de notre sys­tème de santé, une volonté de faire gran­dir un sys­tème à bout de souf­fle depuis quel­ques années déjà. Pour autant, cette volonté ne semble pas par­ta­gée par un monde médi­cal d’un autre temps.

Alors que les besoins de santé de la popu­la­tion aug­men­tent (vieillis­se­ment de la popu­la­tion, aug­men­ta­tion des patho­lo­gies chro­ni­ques),
Alors que les établissements de santé ne tien­nent que par la seule volonté des soi­gnants à accom­plir leurs mis­sions - sou­vent aux dépens de leur propre santé phy­si­que, morale, de leur vie fami­liale -,
Alors que la France connaît une pénu­rie sans pré­cé­dent de pro­fes­sion­nels médi­caux qui va conti­nuer à s’accen­tuer et à s’aggra­ver jusqu’en 2030,
Alors que les usa­gers de santé ne peu­vent plus accé­der aux soins dans de nom­breux ter­ri­toi­res de la République et que le temps médi­cal devient une denrée rare pou­vant entrai­ner un retard de prise en charge et une perte de chance pour les patients,

700 000 infir­miers sont sur le front, au chevet des patients, 24h sur 24h, 365 jours par an, en établissement de santé ou à domi­cile

Leurs com­pé­ten­ces, leurs savoirs faires, sont sou­vent sous uti­li­sés et le code de santé publi­que, qui régit leur cadre légis­la­tif et régle­men­taire, n’est plus adapté aux enjeux actuels et à venir.

Dans l’attente d’une refonte du code de santé publi­que ou les « auxi­liai­res médi­caux » ne serait plus relé­gués à être de sim­ples exé­cu­tants, une for­mi­da­ble oppor­tu­nité se pré­sente avec le PLFSS 2022 qui arrive en deuxième lec­ture au Sénat cette semaine. Des amen­de­ments visant à élargir les pré­ro­ga­ti­ves et l’auto­no­mie de la pro­fes­sion infir­mière ont été dépo­sés.

Nous, orga­ni­sa­tions repré­sen­ta­ti­ves des infir­miers, infir­miers cli­ni­ciens, infir­miers libé­raux, infir­miers sco­lai­res et du tra­vail, infir­miers de bloc opé­ra­toire spé­cia­li­sés, infir­miers anes­thé­sis­tes, infir­miers pué­ri­culteurs et infir­miers en pra­ti­que avan­cée, affir­mons notre volonté d’élargir et de faci­li­ter l’accès aux soins par plus d’auto­no­mie de notre pro­fes­sion.

Dans un contexte de ten­sion en res­sour­ces humai­nes dans l’ensem­ble des établissements de santé, l’évolution de notre pro­fes­sion est le levier iné­vi­ta­ble quant à l’attrac­ti­vité de la pro­fes­sion et un véri­ta­ble mes­sage pour les futurs pro­fes­sion­nels. Dans cette volonté d’évolution et d’effi­cience de notre sys­tème de santé, nous devons viser plus loin et réflé­chir dif­fé­rem­ment qu’à la lumière de cor­po­ra­tis­mes dépla­cés.

Dans ce sys­tème de santé que nous appe­lons de nos vœux, où le par­tage de com­pé­ten­ces, l’exer­cice coor­donné et le tra­vail plu­ri­dis­ci­pli­naire sont les clés d’une prise en charge de qua­lité, per­for­mante et effi­ciente des patients, nous reje­tons avec force et fer­meté le cor­po­ra­tisme médi­cal qui vise à res­trein­dre l’auto­no­mie de la pro­fes­sion infir­mière et à ne pas répon­dre aux besoins de plus en plus impor­tants des usa­gers de santé.

Ainsi, nous, l’ensem­ble des orga­ni­sa­tions repré­sen­ta­ti­ves infir­miè­res, deman­dons que les amen­de­ments, qui concer­nent les infir­miers, les infir­miers cli­ni­ciens, les infir­miers libé­raux, les infir­miers sco­lai­res et du tra­vail, les infir­miers de bloc opé­ra­toire spé­cia­li­sés, les infir­miers anes­thé­sis­tes, les infir­miers pué­ri­culteurs et les infir­miers en pra­ti­que avan­cée, soient sou­te­nus et adop­tés !

Le 08 Novembre 2021, à Paris

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