Parcours de soins et parcours de santé

parcours soins santé

3 décembre 2014

Plus de 15 millions de patients français présentent une maladie chronique en 2012, dont 9,5 millions de patients en affections de longue durée (ALD). Et 12 à 30 professionnels de santé différents interviennent selon le HCAAM (Haut Conseil pour l’avenir
de l’assurance maladie).

Les par­cours sont l’orga­ni­sa­tion d’une prise en charge glo­bale et conti­nue des patients et usa­gers au plus proche de leur lieu de vie. Au sein des par­cours sont orga­ni­sés la pré­ven­tion, le soin, les prises
en charge médico-socia­les et socia­les. L’objec­tif est d’assu­rer la glo­ba­lité (à la fois soi­gnante et sociale) et la conti­nuité des prises en charge des patients atteints de mala­dies chro­ni­ques.

Il faut donc par­ve­nir à orga­ni­ser ensem­ble, à l’échelle d’un ter­ri­toire, le fonc­tion­ne­ment gradué du sys­tème de soins, en établissant des pas­se­rel­les entre pro­fes­sion­nels et sec­teurs, et en rédui­sant les cloi­son­ne­ments.

Devant le déve­lop­pe­ment des mala­dies chro­ni­ques et le vieillis­se­ment de la popu­la­tion, l’opti­mi­sa­tion des par­cours des patients/usa­gers à partir de leur lieu de vie s’impose pro­gres­si­ve­ment comme un axe trans­ver­sal struc­tu­rant du sys­tème de santé.

Pour iden­ti­fier dans les soins de santé pri­mai­res la base même de l’orga­ni­sa­tion des par­cours, on peut pro­fi­ter de l’émergence de nou­veaux métiers, comme celui d’infir­mier cli­ni­cien aux com­pé­ten­ces élargies (Master en scien­ces cli­ni­ques débou­chant sur un statut).

Il existe trois types de par­cours :
- les par­cours de soins : en réponse aux besoins sani­tai­res (soins de pre­miers recours et hos­pi­ta­li­sa­tion, hos­pi­ta­li­sa­tion à domi­cile, soins de suite et de réa­dap­ta­tion, unités de soins de longue durée…) ;
- les par­cours de santé : en réponse aux besoins
de pré­ven­tion, d’accom­pa­gne­ment médico-social et social, et le retour à domi­cile des per­son­nes (établissements médico-sociaux, struc­tu­res d’héber­ge­ment tem­po­raire et de répit, ser­vi­ces à domi­cile…) ;
- les par­cours de vie : en réponse aux besoins
de la per­sonne dans son envi­ron­ne­ment. Ils intè­grent
donc les fac­teurs éducatifs, envi­ron­ne­men­taux, de réin­ser­tion
pro­fes­sion­nelle,etc.

Les par­cours repo­sent sur l’inter­ven­tion d’acteurs du sys­tème de soins, de ser­vi­ces et d’établissements médico-sociaux et sociaux, de col­lec­ti­vi­tés loca­les, d’autres ser­vi­ces de l’Etat et d’orga­nis­mes de pro­tec­tion sociale. Les par­cours ont une notion tem­po­relle (orga­ni­ser une prise en charge coor­don­née et orga­ni­sée tout au long de la mala­die du patient) et spa­tiale (orga­ni­ser cette prise en charge sur un ter­ri­toire, dans la proxi­mité de son domi­cile).

Les leviers man­quants les plus fré­quem­ment cités sont la trans­ver­sa­lité des finan­ce­ments, les res­sour­ces humai­nes (plu­ri­dis­ci­pli­na­rité et for­ma­tion en pre­mier lieu), l’arti­cu­la­tion des prises en charge, les recom­man­da­tions de bonnes pra­ti­ques et les outils d’évaluation, les aspects juri­di­ques et les sys­tè­mes d’infor­ma­tion (échanges d’infor­ma­tions par­ta­gées, ana­ly­ses de don­nées, mais aussi nou­vel­les orga­ni­sa­tions ados­sées au numé­ri­que).

Parler de mala­dies chro­ni­ques, de poly­pa­tho­lo­gies ou d’auto­no­mies alté­rées, c’est mettre au jour autant de situa­tions de vie appe­lant le recours à de nom­breux pro­fes­sion­nels de santé et de l’accom­pa­gne­ment, et aux aidants natu­rels. Tout faire pour décloi­son­ner et coor­don­ner les com­pé­ten­ces et les pra­ti­ques s’impose dès lors car les rup­tu­res dans l’accom­pa­gne­ment sont insup­por­ta­bles. Il faut faire en sorte qu’une popu­la­tion reçoive les bons soins par les bons pro­fes­sion­nels dans les bonnes struc­tu­res au bon moment.

Suite au rap­port du HCAAM de 2011, un projet natio­nal a été mis en place dans 9 ARS sur le par­cours des per­son­nes âgées (le projet « Paerpa » (Personnes Agées En risque de Perte d’Autonomie). Des expé­ri­men­ta­tions de tari­fi­ca­tion au par­cours (notam­ment sur l’insuf­fi­sance rénale chro­ni­que ter­mi­nale et la radio­thé­ra­pie) et des outils (notam­ment la télé­mé­de­cine) ont été promus par les der­niè­res lois de Sécurité sociale. La loi Santé en pré­pa­ra­tion va pro­po­ser dif­fé­ren­tes mesu­res pour la pro­mo­tion des par­cours.

Un par­cours se défi­nit comme la tra­jec­toire glo­bale des patients et usa­gers dans leur ter­ri­toire de santé, avec une atten­tion par­ti­cu­lière portée à l’indi­vidu et à ses choix. Pour abou­tir à l’amé­lio­ra­tion de la qua­lité de leur exer­cice pro­fes­sion­nel et des prises en char­ges de la popu­la­tion dont ils ont la res­pon­sa­bi­lité, les pro­fes­sion­nels de santé doi­vent s’orga­ni­ser en équipes autour d’objec­tifs par­ta­gés entre eux et avec les patients et usa­gers. Le "pren­dre soin" dépend de plus en plus de la capa­cité de cha­cune des dif­fé­ren­tes com­pé­ten­ces à savoir inter­ve­nir en coor­di­na­tion.

Pour plus de détails :
- http://www.has-sante.fr/por­tail/jcms/fc_1250003/fr/par­cours-de-soins-a-z
- « Rapport Cordier » 19 recom­man­da­tions du comité des « sages » com­posé de Alain Cordier, pré­si­dent, Geneviève Chêne, Gilles Duhamel, Pierre de Haas, Emmanuel Hirsch, Françoise Parisot-
Lavillonnière et Dominique Perrotin. Juin 2013. 147 p. Publié le 23 sep­tem­bre 2013 dans le cadre de la Stratégie natio­nale de santé.
- « Promouvoir la conti­nuité des par­cours de vie : d’une res­pon­sa­bi­lité col­lec­tive à un enga­ge­ment
par­tagé ». Extrait du rap­port 2012 de la Caisse natio­nale de soli­da­rité pour l’auto­no­mie (CNSA). Avril
2012. 28 p.

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