Psychiatrie : manifestation 25 juin 14h République

20 juin 2011

Appel du Collectif des 39 Contre la Nuit Sécuritaire

Depuis plu­sieurs mois, la majo­rité des pro­fes­sion­nels et les citoyens ont dénoncé le vote du projet de loi « rela­tif aux droits et à la pro­tec­tion des per­son­nes fai­sant l’objet de soins psy­chia­tri­ques et, aux moda­li­tés de leur prise en charge ».

Malgré nos pro­po­si­tions, cette loi désor­ga­ni­sera gra­ve­ment la majo­rité des ser­vi­ces de psy­chia­trie publi­que dès le 1er août 2011, fera pres­sion sur des admi­nis­tra­tions prises de court (ARS, pré­fec­tu­res, jus­tice) et n’amé­lio­rera pas la pos­si­bi­lité des recours garan­tis­sant les liber­tés.

Ethiquement, nous ne pou­vons accep­ter cet ensem­ble de mesu­res qui n’a plus voca­tion à soi­gner mais à créer l’illu­sion que les psy­chia­tres, les juges, les direc­teurs d’hôpi­taux et les pré­fets pour­raient garan­tir l’ordre social au moyen de recet­tes ges­tion­nai­res et sécu­ri­tai­res qui n’ont jamais fait leurs preu­ves.

Afin de main­te­nir une pos­si­bi­lité de soin rela­tion­nel néces­saire à toute per­sonne en grande souf­france psy­chi­que, qu’elle puisse ou non consen­tir aux soins, nous appe­lons tous les soi­gnants en psy­chia­trie, les patients, les famil­les et tous les citoyens à refu­ser solen­nel­le­ment cette loi et à résis­ter à cette indi­gnité.

Nous nous enga­geons à recher­cher les moda­li­tés pré­ci­ses et pra­ti­ques pour sou­te­nir une hos­pi­ta­lité à la folie, garan­tir la dignité des patients, et main­te­nir vivant notre métier, nous appuyer sur notre éthique de soi­gnant et refu­ser toutes les entra­ves à la ren­contre, à la rela­tion thé­ra­peu­ti­que, et à la conti­nuité des soins.

Nous refu­sons la « liberté » sous contrôle qui va s’exer­cer par webcam inter­po­sées lors des « vidéo-audien­ces », et risque de per­tur­ber les patients les plus fra­gi­les en aggra­vant leurs dif­fi­cultés psy­chi­ques.

Nous affir­mons que nous pour­sui­vrons des soins en rap­port avec notre éthique en refu­sant de dénon­cer les patients aux auto­ri­tés de tutel­les, pour ne pas trahir les liens de confiance sou­vent dif­fi­ci­les à ins­tau­rer avec ceux qui vivent une catas­tro­phe psy­chi­que.

Nous nous oppo­se­rons à tout ce qui peut conduire à la levée du secret pro­fes­sion­nel et de l’indé­pen­dance pro­fes­sion­nelle.

Nous refu­se­rons donc à chaque fois que nous le pour­rons le recours aux soins obli­ga­toi­res en ambu­la­toire qui sont au cœur de cette loi, et nous ferons tout pour lever ces mesu­res.

Nous refu­se­rons l’appli­ca­tion des « pro­gram­mes de soins » impo­sés à tous les pro­fes­sion­nels.

Nous n’aban­don­ne­rons pas la conti­nuité des soins pour les patients suivis régu­liè­re­ment au nom d’une prio­rité qui nous serait impo­sée pour les patients mis en « soins » sans consen­te­ment en ambu­la­toire ou hos­pi­ta­li­sés.

Nous refu­se­rons de rendre des avis médi­caux sur simple lec­ture du dos­sier du patient, comme le pré­voit la loi.

Enfin nous appe­lons les artis­tes, intel­lec­tuels et tous les citoyens qui sont révol­tés par le lien social ségré­ga­tif qui nous est pro­posé à rejoin­dre notre combat pour refu­ser cette nou­velle dis­cri­mi­na­tion de la Folie.

Nous vous appe­lons tous à mani­fes­ter votre refus de cette loi indi­gne, avant l’été et la mise en route au 1er août des nou­veaux dis­po­si­tifs de cette loi.

Le 25 JUIN à 14 H Place de la République

Communiqué du Collectif des 39 Contre la Nuit Sécuritaire

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