Rôles de l’infirmière dans la lutte contre la maltraitance

16 novembre 2013

L’évaluation de la condi­tion phy­si­que et men­tale d’une per­sonne, la sur­veillance cli­ni­que et le suivi infir­mier des per­son­nes pré­sen­tant des pro­blè­mes de santé com­plexes cons­ti­tuent l’essen­tiel de la pra­ti­que infir­mière quel que soit le lieu d’exer­cice.

Le suivi infir­mier com­prend, entre autres, la déter­mi­na­tion et l’ajus­te­ment du plan thé­ra­peu­ti­que infir­mier, la dis­pen­sa­tion des soins et des trai­te­ments infir­miers et médi­caux requis par la condi­tion de santé de la per­sonne incluant le fait de mettre en oeuvre des mesu­res diag­nos­ti­ques et thé­ra­peu­ti­ques ainsi que l’ajus­te­ment de médi­ca­ments selon une ordon­nance, de même que l’évaluation et le ren­for­ce­ment de la capa­cité de la per­sonne à pren­dre en charge sa situa­tion de santé.

La pra­ti­que infir­mière a pour but de main­te­nir et de réta­blir la santé d’une per­sonne, de favo­ri­ser son auto­no­mie au regard de son état de santé et de son bien-être, selon ses capa­ci­tés et les res­sour­ces com­pri­ses dans son envi­ron­ne­ment, et ce, quelle que soit l’étape de la vie ou la phase de la mala­die. Cela signi­fie que l’infir­mière inter­vient tout au long de la tra­jec­toire de soins incluant la phase de réa­dap­ta­tion.

Les infir­miè­res doi­vent véri­fier les aspects sui­vants :
 les bles­su­res, les chan­ge­ments dans l’état de santé, etc. ;
 la rela­tion de la per­sonne agée avec le proche aidant, leurs inte­rac­tions, leurs échanges ver­baux ;
 le com­por­te­ment et les atti­tu­des des pro­ches, leur com­pré­hen­sion de la condi­tion phy­si­que de la per­sonne agée ;
 le res­pect des consi­gnes médi­ca­les par les pro­ches ;
 la ges­tion appro­priée de la médi­ca­tion (bilan com­pa­ra­tif des médi­ca­ments).

Les stra­té­gies d’inter­ven­tion sui­van­tes sont à rete­nir :
 Faire par­ti­ci­per la per­sonne vic­time pour qu’elle déve­loppe ainsi son pou­voir d’agir ;
 Éviter de mini­mi­ser l’impor­tance pour la per­sonne agée de se sentir en bonne santé phy­si­que ; l’amener à voir les impacts phy­si­ques qu’a sur elle, la situa­tion de mal­trai­tance ;
 Collaborer étroitement avec le méde­cin et l’infir­mière pour être à l’affût de toute varia­tion dans l’état de santé de la per­sonne ;
 Se servir d’un pro­blème de santé pour reti­rer la per­sonne vic­time (de façon tem­po­raire ou per­ma­nente) du milieu où elle subit la vio­lence ;
 Augmenter la fré­quence des pré­sen­ces à domi­cile à dif­fé­rents moments de la semaine ou de la jour­née par les divers inter­ve­nants enga­gés dans le dos­sier ;
• Prévoir un horaire bien établi ainsi que des ren­contres de concer­ta­tion régu­liè­res entre les acteurs visés.

Rôles de l’infir­mière dans la lutte contre la mal­trai­tance

PREVENIR
 Collaborer à la dif­fu­sion du maté­riel de pré­ven­tion
 Transmettre l’infor­ma­tion sur les res­sour­ces per­ti­nen­tes

REPERER
 Créer un lien de confiance favo­ri­sant la confi­dence
 Être vigi­lant par rap­port aux indi­ces de mal­trai­tance
 Observer les inte­rac­tions entre la per­sonne agée et le proche aidant
 Utiliser des outils de repé­rage ou des grilles d’obser­va­tion
 Favoriser la dis­cus­sion et la ver­ba­li­sa­tion
 Valider la per­cep­tion de la situa­tion et de la reconnais­sance de la mal­trai­tance par la per­sonne agée

INTERVENIR
 Évaluer l’état de santé global de la per­sonne agée
 Évaluer l’auto­no­mie de la per­sonne agée
 Évaluer les ris­ques et faire des recom­man­da­tions
 Évaluer l’envi­ron­ne­ment de la per­sonne agée
 Émettre une opi­nion pro­fes­sion­nelle
 Explorer les stra­té­gies pour accroî­tre l’auto­no­mie de la per­sonne agée et dimi­nuer sa dépen­dance
 Évaluer les fac­teurs de vul­né­ra­bi­lité et de pro­tec­tion
de la per­sonne agée
 Évaluer les fac­teurs de risque chez la per­sonne mal­trai­tante
 Évaluer les fac­teurs de risque envi­ron­ne­men­taux
 Évaluer l’urgence d’inter­ve­nir
 Nommer la situa­tion de mal­trai­tance
 Prendre posi­tion contre la mal­trai­tance
 Outiller la per­sonne agée afin qu’elle prenne des déci­sions libres et éclairées
 Faire un plan d’inter­ven­tion
 Susciter la col­la­bo­ra­tion des pro­ches et des par­te­nai­res
 Accompagner la per­sonne agée
 Assurer à la per­sonne agée plus de pro­tec­tion
 Accompagner la per­sonne agée au ser­vice ou à l’orga­ni­sa­tion qui l’aidera
 Être pré­sent avec la per­sonne agée au moment de la prise de contact
 Donner les soins néces­sai­res
 S’assu­rer de la com­pré­hen­sion de la condi­tion et des
besoins de la per­sonne agée par ses pro­ches
 Adapter l’envi­ron­ne­ment de la per­sonne agée pour plus de sécu­rité
 Favoriser l’auto­no­mie de la per­sonne agée pour dimi­nuer sa dépen­dance à l’égard d’autrui

STRATÉGIES D’INTERVENTION

Si la mal­trai­tance est d’ori­gine ins­ti­tu­tion­nelle (fonc­tion­ne­ment de l’établissement)
 Prendre connais­sance des poli­ti­ques, du code d’éthique et du profil de com­pé­ten­ces de l’établissement. S’il y a lieu, sug­gé­rer l’adop­tion, l’appli­ca­tion ou l’amé­lio­ra­tion de tels docu­ments ;
 Suggérer l’entrée en vigueur d’une poli­ti­que sur le vou­voie­ment ;
 Adresser des deman­des direc­te­ment au direc­teur, au pro­mo­teur (pro­prié­taire), au conseil d’admi­nis­tra­tion ou au comité des usa­gers ;
 Signaler à l’ARS toute situa­tion de man­que­ment ou de
mal­trai­tance de la part d’une res­source privée ;

Si la mal­trai­tance vient du per­son­nel
 Signaler toute situa­tion de mal­trai­tance (supé­rieur immé­diat, direc­teur, pro­prié­taire, etc.) ;
 Aviser un membre de la famille ou le repré­sen­tant légal, s’il y a lieu ;
 Appliquer des sanc­tions au besoin ;
 Dénoncer la situa­tion auprès des ins­tan­ces syn­di­ca­les, au besoin ;
 Appliquer des mesu­res de pro­tec­tion, au besoin (ouver­ture d’un régime de pro­tec­tion) ;
 Revoir le plan d’inter­ven­tion de la per­sonne aînée ;
 Offrir de la for­ma­tion conti­nue ;

Si la mal­trai­tance vient d’un proche
 Signaler toute situa­tion de mal­trai­tance (tra­vailleur social, infir­mière en chef, direc­teur, pro­prié­taire, etc.) ;
 Aviser un autre membre de la famille ou le repré­sen­tant légal, s’il y a lieu ;
 Créer un filet de sécu­rité autour de la per­sonne aînée en avi­sant l’équipe soi­gnante ou en limi­tant les visi­tes de la per­sonne mal­trai­tante ;
 Appliquer des mesu­res de pro­tec­tion, au besoin (ouver­ture d’un régime de pro­tec­tion) ;
 Intervenir auprès du proche en ques­tion.

Source :
http://msssa4.msss.gouv.qc.ca/fr/docu­ment/publi­ca­tion.nsf/LienParId/5CAF8F­BA54­CA43E685257C1A006­CEA02?open­do­cu­ment

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