Stage infirmier d’un ex-mentor des frères Kouachi : la FHP et les conditions d’accès à la profession

15 janvier 2015

Communiqué de presse FHP du 15.01.15

Paris, le 15 jan­vier 2014 – La Fédération de l’hos­pi­ta­li­sa­tion privée (FHP) demande au légis­la­teur de revoir les condi­tions d’accès à la pro­fes­sion d’infir­mier, après l’annonce que Farid Benyettou, ex-mentor des frères Kouachi, auteurs d’un atten­tat dans les locaux de Charlie Hebdo le 7 jan­vier, avait pu effec­tuer un stage infir­mier aux urgen­ces de la Pitié-Salpêtrière depuis décem­bre der­nier, avant sa sus­pen­sion.

«  Il y a mani­fes­te­ment un vide légis­la­tif qui ne peut per­du­rer. Le métier de soi­gnant n’est pas un métier comme les autres. C’est une pro­fes­sion régle­men­tée. Cette actua­lité illus­tre à quel point l’Ordre natio­nal des Infirmiers est impor­tant car il est le garant d’une mis­sion sociale d’inté­rêt géné­ral au ser­vice de patients qui pla­cent leur confiance en ces pro­fes­sion­nels du soin  », déclare Lamine Gharbi, pré­si­dent de la FHP, qui regroupe quel­que 1.000 cli­ni­ques et hôpi­taux privés.

L’ex-émir de la filière dji­ha­diste des Buttes-Chaumont, qui a condamné les atten­tats et se dit repenti, a été mis en examen en 2005 pour asso­cia­tion de mal­fai­teurs en rela­tion avec une entre­prise ter­ro­riste et condamné à six ans de prison en 2008. Il avait com­mencé sa for­ma­tion d’infir­mier après sa sortie de prison en 2011. Il s’était ins­crit à l’Institut de for­ma­tion en soins infir­miers (Ifsi) de la Pitié-Salpêtrière en février 2012 et effec­tuait un stage au ser­vice des urgen­ces de l’hôpi­tal depuis le mois de décem­bre der­nier, avant d’être sus­pendu.

Selon l’AP-HP, citée dans la presse, « une condam­na­tion portée sur le casier judi­ciaire inter­dit d’être recruté sur un emploi public, mais sans inter­dire de passer le diplôme, qui peut être valo­risé dans d’autres lieux d’exer­cice que les établissements publics ».

Dans les cli­ni­ques et hôpi­taux privés, la FHP demande de façon très claire que tout recru­te­ment d’un ou une infir­mière soit ainsi pré­cédé de son ins­crip­tion à l’Ordre natio­nal des infir­miers (ONI). Elle sou­haite également que le code de déon­to­lo­gie de l’ONI remis au minis­tère de la Santé puisse entrer en vigueur le plus vite pos­si­ble.

«  Il y a peut-être des condam­na­tions figu­rant au casier judi­ciaire qui peu­vent être mineu­res et sans rap­port avec l’exer­cice de la pro­fes­sion. D’autres qui sont rédhi­bi­toi­res et posent assu­ré­ment un grave pro­blème éthique. Qui mieux que l’Ordre peut être en mesure de véri­fier les condi­tions d’inté­grité et de mora­lité inhé­ren­tes à la pro­fes­sion d’infir­miers ? Cela néces­site que chaque infir­mier soit ins­crit à l’Ordre car ces condi­tions ne varient pas selon que l’on exerce au sein des sec­teurs public et privé ou en libé­ral  », ajoute le pré­si­dent de la FHP.

A propos de la FHP

La FHP regroupe 1000 cli­ni­ques et hôpi­taux privés qui assu­rent chaque année la prise en charge de 8,5 mil­lions de patients. 154.000 sala­riés (per­son­nels de soins, admi­nis­tra­tifs et tech­ni­ciens) tra­vaillent dans les établissements de santé privés et plus de 42.000 méde­cins y exer­cent. Les cli­ni­ques et hôpi­taux privés pren­nent en charge :
 54% des inter­ven­tions chi­rur­gi­ca­les
 près de 66 % de la chi­rur­gie ambu­la­toire
 2,3 mil­lions de pas­sa­ges dans 130 ser­vi­ces d’urgen­ces
 Un accou­che­ment sur quatre
 Près d’un tiers des soins de suite et de réa­dap­ta­tion
 Plus de 17% des hos­pi­ta­li­sa­tions psy­chia­tri­ques
 15% de l’acti­vité d’hos­pi­ta­li­sa­tion à domi­cile (HAD).

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