Surpoids et obésité : repérer plus tôt et mieux prendre soin

2 novembre 2011

En France, 15 % des adul­tes et 3,5 % des enfants pré­sen­tent une obé­sité, 32 % des adul­tes et 14,5 % des enfants sont en sur­poids, soit un adulte sur deux et un enfant sur cinq en excès de poids. Chez les enfants, si la situa­tion est ins­tal­lée à la puberté, le risque de rester en sur­poids ou obèse est élevé (entre 20 et 50% avant la puberté et entre 50 et 70% après la puberté) .

Or les consé­quen­ces du sur­poids et de l’obé­sité sont nom­breu­ses et par­fois graves : aug­men­ta­tion du risque de dia­bète, de mala­dies cardio-vas­cu­lai­res, consé­quen­ces mor­pho­lo­gi­ques et esthé­ti­ques, stig­ma­ti­sa­tion, reten­tis­se­ment psy­cho­lo­gi­que, etc. Améliorer la prise en charge médi­cale de ces mala­des est cru­ciale. C’est l’objec­tif de la HAS au tra­vers des recom­man­da­tions publiées ce jour.

Afin d’aider les pro­fes­sion­nels de santé à dépis­ter le sur­poids et l’obé­sité et à amé­lio­rer la qua­lité de la prise en charge de ces mala­dies, la Haute Autorité de Santé publie aujourd’hui deux recom­man­da­tions de bonne pra­ti­que : une dédiée à l’adulte, l’autre à l’enfant et à l’ado­les­cent. Elle publie également des outils d’aide au dépis­tage et à l’accom­pa­gne­ment des­ti­nés aux méde­cins et aux patients.

L’IMC, le réflexe pour repé­rer le sur­poids et l’obé­sité

La HAS recom­mande le calcul sys­té­ma­ti­que de l’IMC(1) chez tout patient quel que soit son âge, sa cor­pu­lence appa­rente et le motif de la consul­ta­tion.
 Chez l’adulte, pour un IMC entre 25 et 35 kg/m², l’examen devra être com­plété par la mesure du tour de taille.
 Chez l’enfant, au-delà de ce simple calcul, la courbe d’IMC doit être tracée dès les pre­miers mois de la vie et sur­veillée atten­ti­ve­ment au mini­mum 2 à 3 fois par an à la recher­che de signes d’alerte : ascen­sion conti­nue de la courbe IMC, rebond d’adi­po­sité(2) pré­coce ou chan­ge­ment rapide de cou­loir vers le haut.

Changer dura­ble­ment les habi­tu­des plutôt que recher­cher la perte de poids à tout prix…

Le méde­cin géné­ra­liste en tant que méde­cin de pre­mier recours, est celui qui doit déclen­cher la prise en charge des adul­tes en sur­poids ou pré­sen­tant une obé­sité. Pour l’infir­mière, cette prise en soins repose sur l’éducation thé­ra­peu­ti­que du patient, avec un suivi régu­lier et pro­longé d’au moins deux ans.

Elle doit inté­grer une éducation dié­té­ti­que, des conseils sur l’acti­vité phy­si­que et la séden­ta­rité, ainsi qu’un accom­pa­gne­ment psy­cho­lo­gi­que. L’objec­tif est de chan­ger les habi­tu­des tout en tenant compte des aspects socio-économiques et en évitant tout dis­cours culpa­bi­li­sant ou stig­ma­ti­sant.
 Chez l’adulte en simple sur­poids, l’objec­tif est avant tout de ne pas pren­dre de poids. En cas de tour de taille élevé(3) , l’objec­tif est de sta­bi­li­ser le poids et de réduire le tour de taille.
 Chez l’adulte ayant une obé­sité, il faut tout d’abord sta­bi­li­ser le poids avant de viser une perte de poids allant jusqu’à 15 % et pren­dre en charge les comor­bi­di­tés asso­ciées.
 Chez l’enfant et l’ado­les­cent en sur­poids ou avec une obé­sité. L’objec­tif de la prise en charge est l’amé­lio­ra­tion de la qua­lité de vie phy­si­que, men­tale et sociale et la pré­ven­tion des com­pli­ca­tions en cher­chant à obte­nir un ralen­tis­se­ment de la pro­gres­sion de la courbe de cor­pu­lence.

Un accom­pa­gne­ment dié­té­ti­que et un suivi régu­lier

Les régi­mes à visée amai­gris­sante ne sont pas recom­man­dés, quelle qu’en soit la nature car ils sont nocifs et inef­fi­ca­ces à long terme. Au contraire, la prise en charge médi­cale doit aider le patient à trou­ver un équilibre ali­men­taire en chan­geant dura­ble­ment ses habi­tu­des.

Augmenter l’acti­vité phy­si­que, pas seu­le­ment le sport

L’objec­tif est d’attein­dre au moins 2h30 par semaine d’acti­vité phy­si­que d’inten­sité modé­rée pour les adul­tes (notam­ment par les loi­sirs : jar­di­nage ou vélo, etc.) et d’une heure par jour pour les enfants qui doi­vent par ailleurs passer moins de temps devant un écran (TV, jeux vidéos, etc.).

Un accom­pa­gne­ment psy­cho­lo­gi­que

L’accom­pa­gne­ment psy­cho­lo­gi­que est néces­saire et impli­que une rela­tion de confiance (alliance thé­ra­peu­ti­que basée sur l’écoute active et le sou­tien) ini­tiale et tout au long du suivi. Chez tous les patients, cet accom­pa­gne­ment peut être réa­lisé par le méde­cin habi­tuel (géné­ra­liste, pédia­tre…) et com­plété si néces­saire par une prise en charge spé­cia­li­sée (en par­ti­cu­lier en cas de trou­bles du com­por­te­ment ali­men­taire, de trou­bles dépres­sifs). Chez les enfants et ado­les­cents, l’orien­ta­tion vers un psy­cho­lo­gue et/ou un pédo­psy­chia­tre est recom­man­dée dans cer­tains cas (formes sévè­res d’obé­sité, souf­france psy­chi­que intense ou per­sis­tante, psy­cho­pa­tho­lo­gie asso­ciée, etc.).

… Et se passer de médi­ca­ments

Les trai­te­ments médi­ca­men­teux ne sont recom­man­dés ni chez l’adulte ni chez l’enfant et l’ado­les­cent.

 (1) IMC Indice de masse cor­po­relle poids (en kg) divisé par le carré de la taille (en mètre)
 (2) Remontée de la courbe de l’IMC obser­vée en moyenne à l’âge de 6 ans
 (3) Supérieur ou égal à 80 cm chez la femme et à 94 cm chez l’homme

Pour plus de détails :
 recom­man­da­tions pour adul­tes : http://www.has-sante.fr/por­tail/jcms/c_964938/sur­poids-et-obe­site-de-l-adulte-prise-en-charge-medi­cale-de-pre­mier-recours
 recom­man­da­tions pour enfants et ado­les­cents : http://www.has-sante.fr/por­tail/jcms/c_964941/sur­poids-et-obe­site-de-l-enfant-et-de-l-ado­les­cent-actua­li­sa­tion-des-recom­man­da­tions-2003

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)

Missions infirmières suite à la loi infirmière de juin 2025

Le 10 juin 2025, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la version finale de la (…)