Concertation sur la vaccination : exprimez-vous !

21 septembre 2016

Dans le cadre de la refonte de la poli­ti­que vac­ci­nale, les citoyens et les pro­fes­sion­nels de santé peu­vent donner sur Internet leur opi­nion sur la vac­ci­na­tion. Le syn­di­cat infir­mier SNPI invite les infir­miè­res à s’expri­mer, car de par leurs com­pé­ten­ces, elles sont en pre­mière ligne.

Organisé par le minis­tère de la Santé, ce débat a pour voca­tion de mieux com­pren­dre les inquié­tu­des, peurs et cri­ti­ques qui sub­sis­tent à l’égard de la vac­ci­na­tion, afin d’appor­ter les répon­ses adé­qua­tes.

L’objec­tif est donc de for­mu­ler des pro­po­si­tions concrè­tes, appli­ca­bles par les pou­voirs publics, res­pec­tant l’inté­rêt de chacun et favo­ra­bles à la santé de tous. Pour cela, la concer­ta­tion doit iden­ti­fier les ques­tions que se posent le grand public, les usa­gers, les parents, les pro­fes­sion­nels de santé et chaque citoyen.

L’espace par­ti­ci­pa­tif de la concer­ta­tion citoyenne sur la vac­ci­na­tion, acces­si­ble sur le site http://contrib.concer­ta­tion-vac­ci­na­tion.fr/ est ouvert jusqu’au 13 octo­bre 2016, autour de trois ques­tions :
 Quel est votre res­senti sur la vac­ci­na­tion au sens large ?
 Quelles recom­man­da­tions feriez-vous pour amé­lio­rer la confiance dans la vac­ci­na­tion ?
 Quelles recom­man­da­tions feriez-vous pour amé­lio­rer la cou­ver­ture
vac­ci­nale ?

Ce site permet à chaque citoyen d’expri­mer son opi­nion et de pré­sen­ter des pro­po­si­tions, indi­vi­duel­le­ment ou col­lec­ti­ve­ment. Bien entendu, le res­pect de l’ano­ny­mat de tous les par­ti­ci­pants sera garanti par l’accep­ta­tion d’une charte d’uti­li­sa­tion.

La vac­ci­na­tion fait partie des actes infir­miers à deux titres :
 dans le cadre du rôle sur pres­crip­tion au sein de l’arti­cle R4311-7 du code de la santé publi­que
 dans le cadre du rôle auto­nome, "L’infir­mier ou l’infir­mière est habi­lité à pra­ti­quer l’injec­tion du vaccin anti­grip­pal, à l’excep­tion de la pre­mière injec­tion" (Décret n°2008-877 du 29 août 2008 - art. 1 qui crée l’arti­cle R4311-5-1).

En fait, la loi reconnait que les infir­miè­res ont la for­ma­tion et les com­pé­ten­ces néces­sai­res pour assu­rer l’ensem­ble des revac­ci­na­tions. Mais le décret limite cette revac­ci­na­tion directe par l’infir­mière, sans nou­velle pres­crip­tion médi­cale :
 d’une part à la grippe
 d’autre part aux per­son­nes âgées et aux per­son­nes fra­gi­les avec des patho­lo­gies chro­ni­ques

"Si nous sommes com­pé­tents pour les plus fra­gi­les, il est tota­le­ment inco­hé­rent de nous l’inter­dire pour des adul­tes en bonne santé !" selon Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI, Syndicat National des Professionnels Infirmiers. "Nous n’avons même pas le droit de revac­ci­ner de nous-même l’entou­rage du patient, ce qui réduit d’autant la portée de la vac­ci­na­tion."

Les infir­miè­res doi­vent donc pro­fi­ter de cette concer­ta­tion pour faire cesser ces res­tric­tions inco­hé­ren­tes. La der­nière loi de santé a enfin auto­risé en 2016 les sages-femmes à vac­ci­ner l’entou­rage, mais ce n’est tou­jours pas le cas pour l’infir­mière.

En tant que plus large groupe de pro­fes­sion­nels de santé, pré­sents dans tous les sec­teurs de la vie auprès des popu­la­tions, les infir­miè­res sont les plus à même de conseiller, infor­mer, éduquer sur la vac­ci­na­tion, aussi bien que d’admi­nis­trer les vac­cins. Faute de lais­ser leur vrai place aux infir­miè­res, la France demeure la lan­terne rouge des pays occi­den­taux.

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