Conseil de l’Égalité des Chances : tenir compte du genre pour la pénibilité

9 janvier 2016

Le Conseil de l’Egalité des Chances entre Hommes et Femmes, dans son avis n°149 du 07.01.16, attire l’atten­tion du gou­ver­ne­ment belge et des par­te­nai­res sociaux sur la néces­sité de pren­dre en compte la dimen­sion de genre dans les fac­teurs de péni­bi­lité au tra­vail.

Les fac­teurs de péni­bi­lité sont encore aujourd’hui peu ou mal ana­ly­sés, en tout cas ils font encore peu de cas des tra­vaux exer­cées majo­ri­tai­re­ment par des femmes. L’avis du Conseil pré­cise que ce n’est pas le métier qui en lui-même est « lourd » mais les condi­tions de son exer­cice qui peu­vent le rendre péni­ble voire dif­fi­cile à exé­cu­ter durant de lon­gues pério­des de la vie active.
Ainsi les métiers d’ensei­gnante ou d’infir­mière, par exem­ple, devien­nent dif­fi­ci­les à exer­cer dans des cir­cons­tan­ces par­ti­cu­liè­res dès qu’ils se dou­blent de maux chro­ni­ques, de sur­charge, de ten­sion extrême, de har­cè­le­ment.

Recommandations
 1. Le Conseil de l‘égalité des chan­ces demande au gou­ver­ne­ment belge de pro­cé­der à une enquête auprès des sec­teurs fémi­ni­sés (ceux qui occu­pent plus de 40 % de femmes) afin d’exa­mi­ner les condi­tions de tra­vail, les fac­teurs de péni­bi­lité, géné­raux et spé­ci­fi­ques y com­pris les fac­teurs psycho-sociaux, et d’en évaluer les ris­ques en termes de temps de tra­vail (ryth­mes, ges­tion, délais, horai­res,etc.), d’impact sur le phy­si­que et sur la santé men­tale, sur la pénu­rie d’emploi, etc.
 2. Une liste de para­mè­tres/fac­teurs pour­rait ensuite être établie de manière objec­tive et suf­fi­sam­ment prag­ma­ti­que pour être réu­ti­li­sa­ble dans les évaluations de la péni­bi­lité des acti­vi­tés pro­fes­sion­nel­les (contenu, condi­tions, envi­ron­ne­ment, rela­tion) et des tâches inté­grant la dimen­sion de genre. Selon le Conseil de l’égalité, ce serait la seule manière d’éviter un accrois­se­ment des dis­cri­mi­na­tions indi­rec­tes qui tou­chent les femmes
 3. Le Conseil estime, en outre, que la prise en consi­dé­ra­tion de la péni­bi­lité des tra­vaux doit aller de pair avec une poli­ti­que d’amé­lio­ra­tion des condi­tions de tra­vail et de pré­ven­tion des situa­tions de péni­bi­lité évitables, durant toutes les pério­des de tra­vail qua­li­fiées de tra­vail péni­ble

Plus d’infor­ma­tions : L’avis n°149 est dis­po­ni­ble sur le site web du Conseil de l’Égalité des Chances entre Hommes et Femmes, organe consul­ta­tif fédé­ral en Belgique :
http://www.conseil­de­le­ga­lite.be/media/pro­ducts/454/710/149­FRA­visM­tiersP­ni­bles003.pdf

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)