France, 2024 : dans la 6ème puissance mondiale, la désertification médicale est en marche.
3 juillet 2024
Dernier exemple en date, l’#hopital de Châteaudun (28). L’#ARS annonce des "difficultés majeures" en oncologie et décide la suspension de l’activité de #chimiothérapie le temps de procéder à un recrutement médical. Les #patients doivent désormais se rendre à Chartres pour recevoir leurs traitements.
Mois après mois, sur l’ensemble des départements, nos concitoyens ont de plus en plus de difficultés à trouver une réponse à leurs besoins de santé, entre fermetures de lits et de services liés à des plans d’économies imposés, et manque de #soignants, souvent broyés par des conditions de travail délétères, et une maltraitance institutionnelle.
Les gouvernements successifs ont contribué à cette crise en asphyxiant financièrement l’hôpital. La loi de financement de la sécurité sociale (LFSS), votée en décembre 2023, a retiré 600 millions d’euros à l’hôpital au nom de l’"efficience". Par ailleurs, le gouvernement a annulé 377 millions de crédits destinés aux missions santé et solidarité dans le budget 2024.
En revanche, on observe 88 milliards d’euros d’allègements de cotisations patronales par an. « Comment détruire un service public ? En baissant son financement. Il ne fonctionnera plus. Les gens s’énerveront, ils voudront autre chose. C’est la technique de base pour privatiser un service public. » (Noam CHOMSKY)
Face à cette crise, a-t-on suffisamment augmenté le nombre d’étudiants en médecine ? En 2020, le "numerus clausus" a été remplacé par le "numerus apertus", permettant aux universités, en collaboration avec les ARS, de fixer un nombre de places sur cinq ans. Bien que le nombre d’étudiants inscrits en deuxième année de médecine ait augmenté, le nombre de redoublements a aussi grimpé. En médecine, maïeutique, odontologie et pharmacie (MMOP), la part d’étudiants ne validant pas leur année du premier coup est passée de 3% en 2020 à 10% en 2022.
Pour sortir de cette impasse, il est crucial d’augmenter de manière significative les investissements dans le système de santé. La désertification médicale ne doit pas devenir une fatalité. Le syndicat infirmier SNPI réclame un "plan Marshall" pour rétablir un service public de santé à la hauteur des besoins de la population. La France, sixième puissance mondiale, doit impérativement garantir à ses citoyens un accès équitable et efficient aux soins de santé précise Thierry Amouroux, le porte-parole du syndicat national des professionnels infirmiers SNPI.
https://x.com/infirmierSNPI/status/1808046945694540164
Voir également :
– L’activité de chimiothérapie suspendue à l’hôpital de Châteaudun https://www.lechorepublicain.fr/chateaudun-28200/actualites/l-activite-de-chimiotherapie-suspendue-a-l-hopital-de-chateaudun_14523065/
– https://www.linkedin.com/posts/thierry-amouroux-16482937_sant%C3%A9-lactivit%C3%A9-de-chimioth%C3%A9rapie-suspendue-activity-7214196341416046593--gV3?utm_source=share&utm_medium=member_desktop