HAS : Asthme de l’enfant de moins de 36 mois

7 juin 2009

Recommandation professionnelle de la HAS, Haute Autorité de Santé (mars 2009)

Les objec­tifs de cette recom­man­da­tion sont :
 Améliorer le diag­nos­tic de l’asthme de l’enfant de moins de 36 mois en pro­po­sant une défi­ni­tion expli­cite.
 Recommander les stra­té­gies diag­nos­ti­ques et thé­ra­peu­ti­ques de l’asthme de l’enfant de moins de 36 mois afin d’har­mo­ni­ser les pra­ti­ques, de dimi­nuer la fré­quence des exa­cer­ba­tions, des hos­pi­ta­li­sa­tions, du recours aux soins et de la prise de cor­ti­coï­des oraux.

Définition

L’asthme de l’enfant de moins de 36 mois est défini comme tout épisode dys­pnéi­que avec râles sibi­lants, qui s’est pro­duit au moins trois fois depuis la nais­sance et cela
quels que soient l’âge de début, la cause déclen­chante et l’exis­tence ou non d’une atopie.

Faire le diag­nos­tic

La stra­té­gie diag­nos­ti­que repose sur trois éléments :
 la symp­to­ma­to­lo­gie cli­ni­que, réci­di­vante et à pré­do­mi­nance noc­turne ;
 la nor­ma­lité de la radio­gra­phie de thorax ;
 l’effi­ca­cité d’un trai­te­ment antiasth­ma­ti­que d’épreuve.

La pré­sence de signes d’atopie per­son­nels ou fami­liaux ren­force le diag­nos­tic ;
l’enquête aller­go­lo­gi­que peut être pro­po­sée en seconde inten­tion.

L’avis du spé­cia­liste peut être néces­saire pour éliminer un diag­nos­tic dif­fé­ren­tiel et pro­cé­der à des inves­ti­ga­tions spé­cia­li­sées.

Évaluer la sévé­rité

L’évaluation repose prin­ci­pa­le­ment sur la fré­quence des exa­cer­ba­tions et la
pré­sence ou non de symp­tô­mes inter­cri­ti­ques.

Elle défi­nit l’asthme inter­mit­tent, l’asthme per­sis­tant léger à modéré, l’asthme
per­sis­tant sévère et l’asthme inter­mit­tent sévère.

Stratégie ini­tiale

La prise en charge médi­ca­men­teuse dépend de la sévé­rité ini­tiale : lors­que les cor­ti­co­sté­roï­des inha­lés sont indi­qués, ils doi­vent être pour­sui­vis au moins trois mois.

Les fac­teurs aggra­vants ou asso­ciés doi­vent être pris en compte :
 éviter l’expo­si­tion au tabac ;
 réduire l’expo­si­tion aux aller­gè­nes iden­ti­fiés ;
 trai­ter un reflux gastro-oeso­pha­gien en cas de signe évocateur, une patho­lo­gie rhi­no­si­nu­sienne ;
 pré­ve­nir les infec­tions vira­les.

L’éducation thé­ra­peu­ti­que est néces­saire

Adaptation de la stra­té­gie en fonc­tion du contrôle de l’asthme

L’objec­tif est d’obte­nir le contrôle total de l’asthme, c’est-à-dire l’absence de symp­tôme et de recours aux soins, avec la dose mini­male de cor­ti­co­sté­roï­des inha­lés.

En cas de non-contrôle de l’asthme :
 s’assu­rer qu’il s’agit bien d’un asthme ;
 recher­cher des fac­teurs asso­ciés ;
 aug­men­ter la poso­lo­gie des cor­ti­co­sté­roï­des inha­lés tous les 2 à 3 mois sans dépas­ser la dose maxi­male quo­ti­dienne ;
 en cas de per­sis­tance du non-contrôle malgré un trai­te­ment bien conduit, adres­ser
l’enfant au spé­cia­liste.

Mesures asso­ciées
 Proposer la kiné­si­thé­ra­pie res­pi­ra­toire en cas d’hyper­sé­cré­tion bron­chi­que et ce en dehors des épisodes aigus.
 Renforcer les mesu­res pour contrô­ler les fac­teurs aggra­vants de l’envi­ron­ne­ment.

Suivi
 La sur­ve­nue d’une exa­cer­ba­tion sévère ou la perte de contrôle néces­si­tent une consul­ta­tion pour réé­va­luer le trai­te­ment.
 Chez l’enfant dont l’asthme est contrôlé avec des doses de cor­ti­co­sté­roï­des inha­lés fai­bles à moyen­nes, une consul­ta­tion tous les 3 à 6 mois chez le
méde­cin géné­ra­liste ou le pédia­tre est recom­man­dée.

Document(s) joint(s) à l'article
HAS - (735.2 kio) - PDF
Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Quelle partie du rôle propre infirmier peut être confiée à une aide-soignante ?

Depuis l’entrée en vigueur du décret n° 2021-980 du 23 juillet 2021, le périmètre d’intervention (…)

Des médicaments dans l’eau, et personne pour les filtrer ?

L’eau du robinet contient aujourd’hui plus de résidus médicamenteux que de pesticides. Et tout (…)

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)