L’éducation des professionnels de santé

28 avril 2009

Humour : courrier anonyme reçu pour le 1er avril "Journée nationale de l’éducation des professionnels de santé". Ce texte aussi pertinent qu’impertinent, nous a bien fait rire, et nous tenons à vous le faire partager !

Comment parler aux pro­fes­sion­nels de santé ? Comment tenir compte de ce qu’il sont pour arri­ver à se faire soi­gner ? L’enjeu est de taille pour les patients qui, dans le contexte actuel, devront de toute façon consul­ter moins pour consul­ter mieux.

Décryptage. Patients, les 7 com­man­de­ments à rete­nir pour contri­buer à l’éducation de votre pro­fes­sion­nel de santé.

1. Dites bon­jour à votre pro­fes­sion­nel de santé et pré­sen­tez-vous, lors d’une consul­ta­tion aussi bien que lors d’une hos­pi­ta­li­sa­tion. Les soi­gnants peu­vent res­sen­tir de la gêne, voire des trau­ma­tis­mes de degrés variés, lorsqu’ils se ren­dent compte qu’ils se trom­pent de per­sonne dans des situa­tions d’examen, de suivi ou d’inter­ven­tion.

2. En contre­par­tie, exigez tou­jours du pro­fes­sion­nel de santé qu’il se pré­sente et dise bon­jour, même dans le cadre d’une hos­pi­ta­li­sa­tion. Certains soi­gnants le pren­nent mal. Soyez poli, mais ferme. Le main­tien d’une cour­toi­sie élémentaire est de votre res­pon­sa­bi­lité.

3. Informez tou­jours votre pro­fes­sion­nel de santé des rai­sons de votre visite, des ques­tions et deman­des que vous sou­hai­tez par­ta­ger avec lui. Cela doit se faire dans une idée de dia­lo­gue : inci­tez-le, par des ques­tions sim­ples et bien­veillan­tes, à refor­mu­ler ce qu’il com­prend de la situa­tion et à expri­mer son res­senti. Il est essen­tiel que le pro­fes­sion­nel de santé se sente écouté, informé et res­pecté.

4. Tout en pré­ser­vant la liberté de pensée de votre méde­cin et en veillant à le faire par­ti­ci­per à la déci­sion, vous devez mettre une grande convic­tion à le convain­cre que vous êtes la per­sonne concer­née en pre­mier lieu par le choix du trai­te­ment, que vous avez la capa­cité de réflé­chir et de pren­dre les déci­sions qui vous concer­nent à partir des infor­ma­tions qu’il par­tage avec vous. Il est recom­mandé d’obte­nir une com­pré­hen­sion et l’adhé­sion du méde­cin par une infor­ma­tion adap­tée et trans­mise avec tact et huma­nité.

5. Votre pro­fes­sion­nel de santé n’est pas tenu de rester au cou­rant des der­niè­res avan­cées en matière de diag­nos­tic et de trai­te­ment. Il ne connaît pas for­cé­ment les recom­man­da­tions des orga­nis­mes natio­naux tels que l’INPES, l’HAS, l’AFSSAPS, et a très rare­ment accès aux publi­ca­tions non fran­co­pho­nes. Lorsqu’il vous pro­pose une conduite thé­ra­peu­ti­que ou des exa­mens com­plé­men­tai­res, deman­dez-lui tou­jours s’il dis­pose de recom­man­da­tions natio­na­les ou inter­na­tio­na­les à ce sujet, et de quelle année elles datent. S’il ne connaît pas l’exis­tence d’orga­nis­mes sus­cep­ti­bles d’émettre des recom­man­da­tions, chan­gez de sujet. S’il vous répond que les experts qui rédi­gent les recom­man­da­tions sont tous des vendus, approu­vez par des gro­gne­ments.

6. Précipitez-vous sur Internet pour véri­fier si la conduite que votre pro­fes­sion­nel de santé vous pro­pose est cohé­rente avec les recom­man­da­tions des orga­nis­mes natio­naux et inter­na­tio­naux. Si elle ne l’est pas, dites-vous que les experts de ces orga­nis­mes sont tous des vendus. Imprimez néan­moins les résu­més des recom­man­da­tions et allez nui­tam­ment les glis­ser sous les essuie-glaces du véhi­cule de fonc­tion de votre pro­fes­sion­nel de santé. Ne les envoyez sur­tout pas à son cabi­net : il ne les lirait jamais.

7. Vous devez prêter atten­tion aux signes de condui­tes addic­ti­ves ou aux trou­bles obses­sion­nels com­pul­sifs (TOC) de votre pro­fes­sion­nel de santé. Un signe d’appel à connaî­tre est la rédac­tion effré­née d’ordon­nan­ces, par­fois sans rap­port avec les atten­tes d’écoute et de com­pré­hen­sion que vous, patient, tentez d’expri­mer.

Patients, l’accom­pa­gne­ment de vos pro­fes­sion­nels de santé est une mis­sion de santé publi­que qui fait partie de vos res­pon­sa­bi­li­tés. Prenez-la au sérieux !

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