Le SIDIIEF lutte contre la déqualification infirmière

26 décembre 2012

Réaction du SIDIIEF face à la tentative de l’Union Européenne de baisser le niveau d’entrée en IFSI de 12 ans d’école (Bac) à 10 ans (niveau fin de seconde) à la demande de l’Allemagne, dans le cadre de la modification de la directive européenne de 2005 relative à la reconnaissance des qualifications professionnelles pour les soins Infirmiers

Le Secrétariat inter­na­tio­nal des infir­miè­res et infir­miers de l’espace fran­co­phone (SIDlIEF) a été informé que la Communauté euro­péenne, via sa com­mis­sion per­ma­nente ENVI, s’apprête à modi­fier dras­ti­que­ment la direc­tive 2005/36/CE du Parlement euro­péen et du Conseil du 7 sep­tem­bre 2005 rela­tive à la reconnais­sance des qua­li­fi­ca­tions pro­fes­sion­nel­les. Le prin­cipe d’ouvrir l’accès à la for­ma­tion en scien­ces infir­miè­res après 10 années de sco­la­rité repré­sente un retour en arrière par­ti­cu­liè­re­ment préoc­cu­pant pour la qua­lité des soins et la sécu­rité des patients.

Le SIDIIEF avait applaudi la posi­tion de la Communauté euro­péenne d’har­mo­ni­ser la for­ma­tion infir­mière dans le sys­tème LMD. Or, la for­ma­tion des infir­miè­res et infir­miers des pays ger­ma­no­pho­nes s’avé­rant en deçà de ce stan­dard, la Communauté euro­péenne s’apprête à dis­qua­li­fier gra­ve­ment une pro­fes­sion sur laquelle repo­sent d’impor­tants espoirs en regard des enjeux de santé publi­que à venir.

Les défis de santé du XXIe siècle sont connus et font l’objet d’un large consen­sus, notam­ment quant à l’urgence d’assu­rer des soins de qua­lité, dans un contexte d’épidémie de mala­dies chro­ni­ques et de fort vieillis­se­ment de la popu­la­tion.

Investir dans l’exper­tise des infir­miè­res et des infir­miers est un choix éclairé et por­teur de solu­tions gagnan­tes à moyen et long terme. L’agir expert est un gage de col­la­bo­ra­tion inter­pro­fes­sion­nelle, d’inno­va­tion ainsi que de gou­ver­nance juste et effi­cace.

Il est permis d’avan­cer que l’enga­ge­ment d’un corps infir­mier mieux formé repré­sente un inves­tis­se­ment fruc­tueux plutôt qu’une dépense. En témoi­gnent les réduc­tions des coûts impu­ta­bles aux acci­dents, événements indé­si­ra­bles, com­pli­ca­tions, ré hos­pi­ta­li­sa­tions, sans comp­ter les béné­fi­ces pour les patients, leurs pro­ches et la société. La com­pé­tence de l’infir­mière qua­li­fiée est donc à l’évidence de nature à contri­buer aux objec­tifs de ren­for­ce­ment des sys­tè­mes de santé.

Il est donc capi­tal de réa­li­ser que d’accep­ter deux niveaux de for­ma­tion pour la pro­fes­sion infir­mière dans la Communauté euro­péenne com­por­tent des ris­ques sérieux en matière de sécu­rité et de qua­lité des soins ainsi qu’en terme de péjo­ra­tion de l’image d’une pro­fes­sion déjà pénu­ri­que. Justifiée par des consi­dé­ra­tions économiques erro­nées, cette modi­fi­ca­tion repré­sente avant tout un anéan­tis­se­ment des efforts consen­tis dans de nom­breux pays pour élever le niveau de la for­ma­tion infir­mière et des com­pé­ten­ces cli­ni­ques et scien­ti­fi­ques en décou­lant.

Pour ces rai­sons, le SIDIIEF plaide afin que le niveau de licence soit la voie d’entrée pour l’exer­cice de la pro­fes­sion infir­mière dans l’ensem­ble des pays de la Communauté euro­péenne. Ce niveau doit pou­voir s’ins­crire dans un cursus uni­ver­si­taire com­plet, en trois cycles. Par ailleurs, une for­ma­tion d’aide ou d’assis­tante en soins est tout à fait envi­sa­gea­ble et devrait être conçue de manière à per­met­tre une mobi­lité faci­li­tée vers la for­ma­tion uni­ver­si­taire, cepen­dant, il ne s’agit pas d’infir­miè­res, mais bien d’auxi­liai­res.

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