Les infirmières françaises vont pouvoir prescrire... au Québec !

10 novembre 2015

Nos confrères expatriés au Québec vont pouvoir profiter d’une règlementation moins rétrograde pour donner la pleine mesure de leurs compétences.

Au Québec, la règle­men­ta­tion per­met­tant la pres­crip­tion infir­mière entrera en vigueur le 11 jan­vier 2016, dans les domai­nes des soins de plaies, de la santé publi­que et des pro­blè­mes de santé cou­rants.

Cela concerne les infir­miè­res qué­bé­coi­ses qui ont une for­ma­tion uni­ver­si­taire, mais également l’IDE "titu­laire d’un Diplôme d’État sanc­tion­nant un pro­gramme d’études sur le ter­ri­toire de la France et avoir obtenu un permis de l’OIIQ en vertu de l’Entente France-Québec" ! https://www.oiiq.org/pra­ti­que-infir­miere/pres­crip­tion-infir­miere/qui-est-admis­si­ble/bac­ca­lau­reat

Il faudra juste passer une for­ma­tion de deux heures por­tant sur les consi­dé­ra­tions déon­to­lo­gi­ques et la démar­che de pres­crip­tion.

Ainsi, il sera pos­si­ble pour les infir­miè­res et infir­miers de pres­crire cer­tai­nes ana­ly­ses de labo­ra­toire, ainsi que des pro­duits, des médi­ca­ments topi­ques et des pan­se­ments uti­li­sés en soins de plaies. Ils pour­ront de plus pres­crire des médi­ca­ments liés aux pro­gram­mes de santé publi­que, notam­ment en matière de contra­cep­tion hor­mo­nale et d’infec­tions à gonor­rhée ou à Chlamydia chez une per­sonne asymp­to­ma­ti­que.

Actes auto­ri­sés au Québec par le Décret 839-2015, du 23 sep­tem­bre 2015

SOINS DE PLAIES

2. L’infir­mière peut, dans le cadre de l’acti­vité qui lui
est réser­vée de déter­mi­ner le plan de trai­te­ment relié aux
plaies et aux alté­ra­tions de la peau et des tégu­ments et de
pro­di­guer les soins et les trai­te­ments qui s’y rat­ta­chent :

1° pres­crire les ana­ly­ses de labo­ra­toire sui­van­tes :
 a) préal­bu­mine et albu­mine ;
 b) culture de plaie ;

2° pres­crire les pro­duits, les médi­ca­ments et les pan­se­ments
reliés au trai­te­ment des plaies et aux alté­ra­tions
de la peau et des tégu­ments sui­vants :
 a) les pro­duits créant une bar­rière cuta­née ;
 b) les médi­ca­ments topi­ques, sauf la sul­fa­dia­zine et
ceux rela­tifs au trai­te­ment der­ma­to­lo­gi­que ou onco­lo­gi­que ;

c) les pan­se­ments.
Avant de pres­crire une ana­lyse, l’infir­mière doit s’assu­rer
qu’un résul­tat récent de cette ana­lyse pour le patient n’est
pas autre­ment dis­po­ni­ble.
Avant de pres­crire des pro­duits, des médi­ca­ments ou
des pan­se­ments à un patient pré­sen­tant des fac­teurs de
comor­bi­dité, l’infir­mière doit s’assu­rer d’obte­nir l’évaluation
médi­cale de l’état de santé du patient.
L’infir­mière doit com­mu­ni­quer au méde­cin trai­tant ou
à l’infir­mière pra­ti­cienne spé­cia­li­sée qui assure le suivi
de l’état du patient le résul­tat des ana­ly­ses de labo­ra­toire
pres­cri­tes ainsi que le nom des pan­se­ments, des pro­duits
ou des médi­ca­ments pres­crits.

3. L’infir­mière doit consul­ter un méde­cin ou une équipe
de pro­fes­sion­nels dédiée aux soins de plaies lors­que la
plaie n’évolue pas favo­ra­ble­ment dans les délais reconnus
ou anti­ci­pés quant aux soins donnés.
Elle doit diri­ger le patient vers un méde­cin lors­que les
signes et symp­tô­mes sug­gè­rent une dété­rio­ra­tion de l’état
géné­ral du patient.

SANTÉ PUBLIQUE

4. Dans le cadre du pro­gramme natio­nal de santé
publi­que pris en appli­ca­tion de la Loi sur la santé publi­que
(cha­pi­tre S-2.2), l’infir­mière peut :
 1° pres­crire la contra­cep­tion hor­mo­nale, un sté­ri­let ou
la contra­cep­tion orale d’urgence, selon le pro­to­cole natio­nal
déve­loppé dans le cadre d’une acti­vité qui découle de
ce pro­gramme ;
 2° pres­crire un sup­plé­ment vita­mi­ni­que et l’acide
foli­que en péri­na­ta­lité ;
 3° pres­crire un médi­ca­ment pour le trai­te­ment de la
pédi­cu­lose ;
 4° pres­crire un médi­ca­ment pour la ces­sa­tion taba­gi­que,
sauf la vare­ni­cline et le bupro­pion ;
 5° pres­crire un médi­ca­ment pour le trai­te­ment d’une infec­tion gono­coc­ci­que ou d’une infec­tion à Chlamydia
tra­cho­ma­tis chez une per­sonne asymp­to­ma­ti­que ayant eu
un résul­tat d’ana­lyse posi­tif au dépis­tage et pres­crire les
tests de contrôle, selon le pro­to­cole natio­nal déve­loppé
dans le cadre d’une acti­vité décou­lant de ce pro­gramme ;
 6° pres­crire un médi­ca­ment pour le trai­te­ment d’une
infec­tion gono­coc­ci­que ou d’une infec­tion à Chlamydia
tra­cho­ma­tis chez une per­sonne asymp­to­ma­ti­que iden­ti­fiée comme par­te­naire sexuel d’une per­sonne pré­sen­tant
l’une ou l’autre de ces infec­tions et pres­crire les tests de
contrôle, selon le pro­to­cole natio­nal déve­loppé dans le
cadre d’une acti­vité décou­lant de ce pro­gramme.

PROBLÈMES DE SANTÉ COURANTS

5. L’infir­mière peut exer­cer les acti­vi­tés pro­fes­sion­nel­les
sui­van­tes :
 1° pres­crire un médi­ca­ment pour le trai­te­ment des
nau­sées et vomis­se­ments non incoer­ci­bles chez la femme
enceinte ;
 2° pres­crire un médi­ca­ment topi­que pour le trai­te­ment
de l’infec­tion fon­gi­que (can­dida) de la peau ou des
muqueu­ses chez le bébé et chez la mère qui allaite.

Pour plus de détails : https://www.oiiq.org/pra­ti­que-infir­miere/pres­crip­tion-infir­miere

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