Loi sur la « fin de vie » : soignants écartés, infirmiers méprisés

22 avril 2024

Les repré­sen­tants des orga­ni­sa­tions infir­miè­res ne seront pas enten­dus lors des audi­tions pro­gram­mées à l’Assemblée natio­nale, par la com­mis­sion spé­ciale char­gée du projet de loi sur la fin de vie, des­tiné à léga­li­ser le sui­cide assisté et l’eutha­na­sie.

« C’est comme si nous étions sim­ple­ment bons à pous­ser la serin­gue. Nous sommes extrê­me­ment cho­qués de ne pas être enten­dus, alors que cette loi pré­voit que les infir­miè­res et les infir­miers puis­sent injec­ter un pro­duit mortel dans l’inten­tion de tuer ou d’“ache­ver” un patient quand un sui­cide assisté ne se pas­se­rait pas comme prévu, s’indi­gne Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers SNPI. Les dépu­tés refu­sent ils de nous enten­dre car nous avons alerté des dan­gers pour les plus fra­gi­les ? »

Ce mépris envers notre pro­fes­sion est inad­mis­si­ble. Alors que les pro­fes­sion­nels infir­miers seront direc­te­ment impli­qués dans six arti­cles du texte, jusqu’à la réa­li­sa­tion du geste létal, les repré­sen­tants des asso­cia­tions et syn­di­cats infir­miers seront écartés, seul le conseil natio­nal de l’ordre sera audi­tionné.

Pour chacun de nous, mourir dans la dignité c’est mourir dans de bonnes condi­tions : entouré des siens, en étant apaisé et sou­lagé de ses dou­leurs. La juste com­pas­sion, c’est accueillir la souf­france de l’autre, c’est-à-dire l’écouter, consi­dé­rer sa per­sonne, ne pas le réduire à sa mala­die ; c’est agir au mieux pour le sou­la­ger, ce n’est pas le tuer.

Soulager la dou­leur, calmer les symp­tô­mes, assu­rer le confort, pren­dre en compte l’angoisse, la dépres­sion, assis­ter la famille, sur le chemin d’une fini­tude iné­luc­ta­ble, voilà tout le domaine du soin pal­lia­tif.

Légiférer pour ouvrir une « excep­tion d’eutha­na­sie » n’est pas per­ti­nent car une loi ne peut qu’être géné­rale. Elle ne peut pas trai­ter tous les cas par­ti­cu­liers. Les situa­tions de fin de vie sont tou­jours sin­gu­liè­res et appel­lent des juge­ments cir­cons­tan­ciés des équipes soi­gnan­tes, de manière col­lé­giale, en lien avec les famil­les, les pro­ches et les per­son­nes de confiance.

- Loi sur la « fin de vie » : les soi­gnants doi­vent être enten­dus
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Loi-sur-la-fin-de-vie-les-soi­gnants-veu­lent-etre-enten­dus.html
- Avis du CNPI sur la pré­ser­va­tion de la ter­mi­no­lo­gie « Soins pal­lia­tifs »
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Avis-du-CNPI-sur-la-pre­ser­va­tion-de-la-ter­mi­no­lo­gie-Soins-pal­lia­tifs.html
- L’eutha­na­sie et le sui­cide assisté ne peu­vent pas être consi­dé­rés comme des soins
https://www.syn­di­cat-infir­mier.com/L-eutha­na­sie-et-le-sui­cide-assiste-ne-peu­vent-pas-etre-consi­de­res-comme-des.html

Presse :
- Le Conseil Infirmier demande le main­tien de la ter­mi­no­lo­gie "Soins pal­lia­tifs" dans le projet de loi
https://www.infir­miers.com/pro­fes­sion-ide/le-conseil-infir­mier-demande-le-main­tien-de-la-ter­mi­no­lo­gie-soins-pal­lia­tifs-dans-le-projet-de-loi
- La ter­mi­no­lo­gie soins d’accom­pa­gne­ment sus­cite l’oppo­si­tion
https://abon­nes.hos­pi­me­dia.fr/arti­cles/20240418-poli­ti­que-de-sante-la-ter­mi­no­lo­gie-soins-d-accom­pa­gne­ment
- Soins d’accom­pa­gne­ment au lieu de pal­lia­tifs : un chan­ge­ment de ter­mi­no­lo­gie qui passe mal
https://www.jim.fr/vie­war­ti­cle/bref-du-17-avril-conseil-cons­ti­tu­tion­nel-saisi-loi-2024a10007f8

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