Reconnaissance des soignants victimes du Covid19
25 mai 2021
Le président de la République a annoncé ce 21 mai la création d’un statut spécifique, celui de "mort pour le service de la République", pour tous les "agents publics décédés dans des circonstances exceptionnelles au service du bien commun" : cette "dette de la France à l’égard de ceux qui l’ont servie jusqu’au bout", permettra en retour aux enfants de ces agents de "devenir des pupilles de la République".
Ce statut, copier-coller de celui existant de "pupilles de la Nation", permettra donc aux orphelins de bénéficier jusqu’à leurs 21 ans inclus de la protection et du soutien matériel et moral de l’État en matière d’éducation, d’emploi et de fiscalité.
19 décès liés à l’infection à Sars‑Cov‑2 ont été enregistrés parmi des médecins, des aides‑soignants et des infirmiers, selon les chiffres fournis par Santé publique France.
"C’est une bonne chose pour les personnes concernées, et un message symbolique envoyé à l’ensemble des soignants. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. La vraie demande des soignants est la reconnaissance en maladie professionnelle des soignants victimes du Covid19. 125.000 soignants sont concernés : la plupart ont été contaminés lors de la première vague, parce que nous n’avions pas assez de masques, de gants, que nous avions des sacs poubelle en guise de surblouses. Nous, on s’est engagé sans compter." Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers.
Notre demande, c’était d’assurer la protection des 125.000 soignants frappés par le Covid19 (70.000 à l’hôpital et 55 000 en Ehpad et en IME [Institut médico-éducatif] , dont on refuse la reconnaissance en maladie professionnelle. Seuls les soignants décédés ou placés sous assistance respiratoire ont été reconnus. Ce refus est ignoble de la part du gouvernement. Cela a été une claque pour les soignants parce ce n’est pas un enjeu symbolique. Vous avez 15% des personnes qui sont déjà en Covid long.
Nous, on s’est engagés sans compter. Et pendant la première vague avec une boule au ventre parce qu’on avait peur de contaminer nos proches en revenant à la maison. Certains ont même fait le choix de prendre un logement séparé.
La reconnaissance d’une maladie professionnelle permet
– une prise en charge des frais de soins totale par l’assurance maladie,
– de meilleures indemnités journalières - 60% du salaire journalier de base entre le 1er et le 28ème jours d’arrêt, puis 80% à partir du 29ème jour
– et l’attribution d’une indemnisation, sous forme de rente ou de capital, en cas d’incapacité permanente ou décès pour les ayants droit.
– Nouveau statut "mort pour le service de la République" : "C’est l’arbre qui cache la forêt", regrette le porte-parole du Syndicat national des professionnels infirmiers https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/nouveau-statut-mort-pour-le-service-de-la-republique-cest-l-arbre-qui-cache-la-foret-regrette-le-porte-parole-du-syndicat-national-des-personnels-infirmiers_4632437.html
– Statut honorifique pour les soignants : un "message symbolique" qui ne suffit pas https://www.europe1.fr/politique/statut-honorifique-pour-les-soignants-un-message-symbolique-mais-aussi-arbre-qui-cache-la-foret-4046702
– Le statut pour les "morts pour le service de la République" est-il suffisant ?
https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/les-infos-de-18h-un-statut-pour-les-fonctionnaires-morts-pour-le-service-de-la-republique-7900034460
– « Mort pour le service de la République » : Emmanuel Macron annonce la création d’un nouveau statut pour les soignants https://www.liberation.fr/societe/sante/mort-pour-le-service-de-la-republique-emmanuel-macron-annonce-la-creation-dun-nouveau-statut-pour-les-soignants-20210521_MH5HRZ2CG5HYBKW2DISMFD2U2M/