Retraite infirmière : CNRACL à l’équilibre malgrè les ponctions de l’Etat

8 mai 2019

La Caisse Nationale de Retraites des Agents des Collectivités Locales (CNRACL) est le régime spé­cial de la Sécurité Sociale chargé de l’assu­rance vieillesse des fonc­tion­nai­res ter­ri­to­riaux et hos­pi­ta­liers, qui fonc­tionne sur le prin­cipe de la répar­ti­tion : les coti­sa­tions ver­sées par les actifs ser­vent au paie­ment des retrai­tes. Elle ne couvre que les agents titu­lai­res et sta­giai­res, les contrac­tuels étant cou­verts pour la retraite par la CNAV et l’IRCANTEC.

Avec 1,7 coti­sants pour un retraité, ce régime spé­cial est béné­fi­ciaire. Voici les chif­fres clés pour l’année 2017 :
 21,1 Md€ de coti­sa­tions per­çues de 2,2 M de coti­sants
 19,4 Md€ de pres­ta­tions ver­sées à 1,3 M de pen­sion­nés
 soit 1,7 Md€ de marge, mais l’Etat spolie les hos­pi­ta­liers en ponc­tion­nant "1,4 Md€ de com­pen­sa­tion inter-régi­mes"

Source https://www.cnracl.retrai­tes.fr/nous-connai­tre/presse/chif­fres-cles/chif­fres-cles-2017

Les réser­ves n’ont pas servi à pré­pa­rer l’avenir mais ont été détour­nées par l’Etat dans le cadre de la com­pen­sa­tion et sur­com­pen­sa­tion, pour finan­cer les défi­cits d’autres régi­mes de retraite. Depuis 1974, au titre de la soli­da­rité inter-régi­mes, 75 mil­liards d’euros ont été versés par la CNRACL.

Dans la FPH, le contact avec les mala­des est tou­jours un motif de clas­si­fi­ca­tion en caté­go­rie active pour le per­son­nel soi­gnant mais plus pour les infir­miers recru­tés depuis 2010 en caté­go­rie A, ce qui est anor­mal au vu de la péni­bi­lité du tra­vail infir­mier.

Aujourd’hui :
 pour les infir­miè­res du sec­teur public, il n’y a plus aucune mesure de péni­bi­lité depuis la réforme Bachelot de 2010 (chan­tage retraite ou salaire lors du pas­sage en caté­go­rie A)
 pour les infir­miè­res du sec­teur privé, le "compte péni­bi­lité" est une usine à gaz inef­fi­cace et ina­dap­tée, alors que la pro­­fes­­sion d’infir­­mier cumule plu­­sieurs fac­­teurs de péni­­bi­­lité au tra­­vail avec la manu­­ten­­tion de patients, le tra­­vail de nuit, le tra­­vail en équipes suc­­ces­­si­­ves alter­­nan­­tes, l’expo­­si­­tion à des agents chi­­mi­­ques dan­­ge­­reux comme les chi­­mio­­thé­­ra­­pies,…

Nous récla­mons une "reconnais­­sance de la péni­­bi­­lité de la pro­­fes­­sion, dans le public comme dans le privé. Car l’espé­­rance de vie d’une infir­­mière, c’est 78 ans, contre 85 ans pour toutes les Françaises (caisse de retraite CNRACL). De même, 30 % des aides-soi­­gnan­­tes et 20 % des infir­­miè­­res par­tent en retraite avec un taux d’inva­­li­­dité" pré­cise Thierry Amouroux, porte-parole du Syndicat natio­­nal des pro­­fes­­sion­­nels infir­­miers (SNPI CFE-CGC), qui repré­­sente des pro­­fes­­sion­­nels de l’hôpi­tal, des cli­­ni­­ques et des entre­­pri­­ses.

Pour le SNPI CFE-CGC, il faut reconnaî­­tre à nou­­veau la péni­­bi­­lité de notre tra­­vail. La réforme des retrai­­tes de François Fillon en 2003 avait établi une boni­­fi­­ca­­tion d’un an tous les 10 ans, qui a été ensuite sup­­pri­­mée par Roselyne Bachelot lors du pas­­sage en caté­­go­­rie A : puis­­que nous étions mieux payés, notre tra­­vail n’était plus péni­­ble...

Que l’on soit en caté­­go­­rie A ou B, dans le public ou dans le privé, les condi­­tions de tra­­vail sont les mêmes. Le SNPI CFE-CGC, syn­­di­­cat des infir­­miè­­res sala­­riées, estime qu’il est aber­­rant que pour un même métier coexis­­tent des âges de départ à la retraite dif­­fé­­rents. D’autant plus que les jeunes infir­­miers pas­­sent régu­­liè­­re­­ment d’un exer­­cice à l’autre. Aussi, qu’ils exer­­cent dans le sec­­teur public ou dans le sec­­teur privé, nous récla­­mons pour les infir­miè­res une majo­­ra­­tion de durée d’assu­­rance d’un an pour dix ans, au tra­­vers d’un départ anti­­cipé à la retraite, qui reconnaît la péni­­bi­­lité du métier.

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