Sanctions disciplinaires (secteur privé)

30 mars 2015

Un sanc­tion dis­ci­pli­naire est une mesure que prend un employeur suite à un agis­se­ment du sala­rié qu’il consi­dère comme fautif. Avant de sanc­tion­ner, l’employeur doit res­pec­ter une pro­cé­dure des­ti­née à infor­mer le sala­rié et lui per­met­tre d’assu­rer sa défense. Il dis­pose d’un délai de 2 mois à comp­ter du jour où il a eu connais­sance de la faute pour la sanc­tion­ner (sauf en cas de pour­sui­tes péna­les).

Agissements condam­na­bles

Les agis­se­ments pou­vant entraî­ner une sanc­tion dis­ci­pli­naire sont notam­ment :
 le non-res­pect des règles de dis­ci­pline fixées par le règle­ment inté­rieur ou par note de ser­vice,
 le refus de se confor­mer à un ordre de l’employeur,
 le non-res­pect de l’obli­ga­tion de dis­cré­tion et de loyauté,
 les cri­ti­ques, inju­res, mena­ces, vio­len­ces,
 les erreurs ou négli­gen­ces com­mi­ses dans le tra­vail,
 tout acte de har­cè­le­ment (sexuel ou moral).

Une sanc­tion dis­ci­pli­naire doit être jus­ti­fiée et pro­por­tion­née à la faute com­mise. L’employeur ne peut pas sanc­tion­ner 2 fois la même faute.

Dans les entre­pri­ses de 20 sala­riés et plus, les sanc­tions doi­vent être fixées par le règle­ment inté­rieur.

Différents types de sanc­tions

Le com­por­te­ment fautif du sala­rié peut entraî­ner l’une des sanc­tions sui­van­tes :
 aver­tis­se­ment verbal ou écrit,
 blâme,
 mise à pied,
 muta­tion,
 rétro­gra­da­tion,
 licen­cie­ment pour faute réelle et sérieuse,
 licen­cie­ment pour faute grave (sans préa­vis ni indem­nité) ou lourde (ni préa­vis, ni indem­nité, ni congés payés).

Même en cas de com­por­te­ment fautif du sala­rié, l’employeur n’est pas auto­risé à pro­non­cer les sanc­tions sui­van­tes :
 sanc­tions pécu­niai­res ou amen­des,
 sanc­tions dis­cri­mi­na­toi­res (en consi­dé­ra­tion de l’ori­gine, du sexe, des mœurs, de l’orien­ta­tion sexuelle, de l’âge, de la situa­tion de famille, des carac­té­ris­ti­ques géné­ti­ques, de l’appar­te­nance ou de la non-appar­te­nance à une ethnie, une nation ou une race, des opi­nions poli­ti­ques, des acti­vi­tés syn­di­ca­les, des convic­tions reli­gieu­ses, de l’appa­rence phy­si­que, du nom de famille, de l’état de santé ou du han­di­cap du sala­rié),
 sanc­tions prises à l’encontre d’un(e) sala­rié(e) vic­time ou témoin de har­cè­le­ment sexuel ou moral,
 sanc­tions qui font suite à l’exer­cice par le sala­rié de son droit de retrait pour danger grave et immi­nent,
 sanc­tions qui font suite au refus du sala­rié, en raison de son orien­ta­tion sexuelle, d’une muta­tion géo­gra­phi­que dans un État incri­mi­nant l’homo­sexua­lité.
 sanc­tions liées à l’exer­cice normal du droit de grève.

Procédure

Toute pour­suite dis­ci­pli­naire doit être enga­gée dans un délai de 2 mois maxi­mum à comp­ter du jour où l’employeur a eu connais­sance d’un fait fautif, sauf s’il a donné lieu dans le même délai à l’exer­cice de pour­sui­tes péna­les.

L’employeur doit convo­quer le sala­rié à un entre­tien préa­la­ble (sauf dans le cas d’un aver­tis­se­ment).

Il doit pré­ci­ser l’objet, la date, l’heure et le lieu de l’entre­tien et lui rap­pelle qu’il peut se faire assis­ter par une per­sonne de son choix, appar­te­nant à l’entre­prise.

Lors de l’entre­tien, l’employeur indi­que les motifs de la sanc­tion envi­sa­gée et recueille les expli­ca­tions du sala­rié.

La convo­ca­tion à l’entre­tien et la noti­fi­ca­tion de la sanc­tion doi­vent être faites par lettre recom­man­dée ou remise en main propre.

La sanc­tion inter­vient :
 au plus tôt 2 jours ouvra­bles après l’entre­tien,
 et au plus tard 1 mois après.

Si la sanc­tion encou­rue est le licen­cie­ment, c’est la pro­cé­dure propre au licen­cie­ment pour motif per­son­nel qui doit être res­pec­tée.

Contester une sanc­tion

Le sala­rié a tout inté­rêt à pré­sen­ter ses expli­ca­tions à l’employeur, par écrit ou par l’inter­mé­diaire des repré­sen­tants du per­son­nel.

S’il s’estime injus­te­ment sanc­tionné, il peut saisir le conseil de prud’hommes. Celui-ci jugera de la régu­la­rité de la pro­cé­dure et de la jus­ti­fi­ca­tion de la sanc­tion.

Il peut annu­ler la sanc­tion, sauf s’il s’agit d’un licen­cie­ment. Dans ce cas, le licen­cie­ment sera déclaré sans cause réelle et sérieuse.

Si un doute sub­siste, il pro­fite au sala­rié.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)