Un patient doit-il participer à la prise de décision concernant son parcours de soins ?

10 février 2013

Le « modèle pater­na­liste » vou­lant que le patient ne sait pas et que le méde­cin sait, cette « rela­tion de pou­voir » a pré­valu jusqu’au début des années 70. Mais par la suite, bien que remise en ques­tion, elle ne s’est pas évanouie du jour au len­de­main, malgré des crises graves comme celle du sang conta­miné qui a ébranlé la confiance du patient envers le sys­tème de santé.

Notre sys­tème reste axé sur le trai­te­ment des mala­dies aigües, il est dominé par des experts, orienté vers la recher­che, piloté par des don­nées et beau­coup trop “hos­pi­ta­lo­cen­tré”. Le patient n’a pas de rôle. Ce que nous vou­lons, c’est un sys­tème moins frag­menté qui impli­que beau­coup plus le patient et sa famille.

Pour amé­lio­rer la rela­tion soi­gnant/soigné, il faut mettre des mots sur les chif­fres, savoir écouter, trou­ver un nou­veau mode de fonc­tion­ne­ment entre les déci­deurs, les soi­gnants et les citoyens.

En France, malgré la loi rela­tive aux droits des mala­des de 2002, nous sommes tou­jours face à une grosse machine. Représenter les usa­gers, c’est une mis­sion très com­pli­quée. Les repré­sen­tants des patients sont sou­vent des alibis, des faire-valoir, face à des lobbys puis­sants comme l’indus­trie phar­ma­ceu­ti­que et aussi une admi­nis­tra­tion cen­tra­li­sée peu récep­tive. Le pou­voir médi­cal reste lui aussi très for. Autant de forces qui lais­sent bien peu de place aux usa­gers, même si des avan­cées se font grâce au légis­la­teur. Les patients sont mieux formés et infor­més, des asso­cia­tions com­men­cent à peser.

C’est un appren­tis­sage mutuel certes dif­fi­cile, mais il pourra tous nous aider. Les pro­fes­sion­nels doi­vent tendre la main, nous avons énormément à appren­dre des patients et de leurs pro­ches. Il faut pour­sui­vre, conti­nuer de convain­cre et avan­cer encore vers un lan­gage et un sens com­muns.

Le cons­tat, c’est qu’il reste encore beau­coup de chemin à faire et pas mal de résis­tan­ces des pro­fes­sion­nels pour par­ta­ger les prises de déci­sion. La réa­lité, c’est aussi que ce sujet du patient par­te­naire com­mence seu­le­ment à être inté­gré dans la for­ma­tion des futurs méde­cins et autres pro­fes­sion­nels de la santé, et devrait l’être pour les futurs ges­tion­nai­res de la santé.

Voir également :
 http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Relation-soi­gnant-soigne-res­pec­ter.html
 http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Relation-soi­gnant-soi­gnes-notre.html
 http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Le-res­pect-dans-la-rela­tion.html

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Duplomb : une loi toxique pour la démocratie, l’environnement et la santé

Une fois encore, la santé publique est reléguée au second plan. La loi Duplomb, votée le 8 (…)

Consultation infirmière : des réalités de terrain à la reconnaissance

Chaque jour, dans l’ombre des cabinets, des services ou des domiciles, les infirmières mènent (…)

Malades et précaires : cibles prioritaires du plan d’économies Bayrou

Franchises doublées, ALD rabotées, arrêts maladie dans le viseur : le SNPI dénonce un projet (…)

Soignants pressurés : travailler plus sans gagner plus, encore une fois

Travailler plus, sans être mieux payé. C’est la logique brutale qui se cache derrière la (…)

Protection sociale : les exonérations creusent le déficit, pas les soins

Le déficit de la Sécurité sociale existe, oui. Mais il est faible. Ce qui est grave, ce sont les (…)

Infirmières reléguées, soins déshumanisés : la vision inquiétante du MEDEF

Déficits, vieillissement de la population, explosion des maladies chroniques  : les constats du (…)