Appel des étudiants infirmiers d’Ile de France

20 janvier 2011

A l’heure où les IFSI sont mis en conven­tion avec les uni­ver­si­tés, le 23 sep­tem­bre der­nier était publié le décret accor­dant aux étudiants infir­miers diplô­més en 2012 un diplôme équivalent au grade licence. Si la reconnais­sance du bac + 3 était une avan­cée, le niveau de grade licence n’équivaut pas à la licence. Ce statut ne permet pas une réo­rien­ta­tion ou une pour­suite d’étude, il ne garan­tit l’accès qu’à des Masters spé­cia­li­sés. Nous orien­tons nous vers un mor­cel­le­ment en plu­sieurs niveaux de la pro­fes­sion, avec une gra­da­tion et des infir­miè­res spé­cia­li­sées, sans que la majo­rité de la pro­fes­sion soit mieux formée ?

Notre pro­gramme évolue sans cesse et nous igno­rons les modi­fi­ca­tions à venir. Nos for­ma­teurs ont une res­pon­sa­bi­lité accrue sans for­ma­tion ni moyens sup­plé­men­tai­res. Certaines matiè­res sont sacri­fiées avec un temps d’ensei­gne­ment bien trop court. Pouvons-nous assi­mi­ler cor­rec­te­ment nos ensei­gne­ments avec des cours sur DVD ou en vidéo pro­jec­tion ? En paral­lèle des conven­tion­ne­ments avec les uni­ver­si­tés, les IFSI sont regrou­pés admi­nis­tra­ti­ve­ment dans les Groupements de Coopération Sanitaire (GCS).

Dans ce cadre, des « fusions » de struc­tu­res ou des pas­sa­ges au privé sont envi­sa­gea­bles ! Alors que la loi Bachelot ins­taure les regrou­pe­ments hos­pi­ta­liers et met en pièce le ser­vice public de santé au nom d’une poli­ti­que d’économies de bouts de chan­del­les, à quand un regrou­pe­ment de nos IFSI, der­rière qui et sous quel statut ? Les uni­ver­si­tés sont elles-même regrou­pées en pôles d’excel­lence depuis 2009. Cet effet domino des regrou­pe­ments accen­tuera la mobi­lité contrainte des étudiants et étudiantes de toutes for­ma­tions.

Droits étudiants

La cir­cu­laire minis­té­rielle du 9 juillet 2009 auto­rise les étudiants infir­mier à accé­der à l’ensem­ble des ser­vi­ces du CROUS (res­tau­ra­tion, héber­ge­ment, actions cultu­rel­les, actions socia­les et aides d’urgence ponc­tuel­les dans les condi­tions pré­vues par la régle­men­ta­tion du minis­tère chargé de l’ensei­gne­ment supé­rieur). Les étudiants infir­miers ne dis­po­sent pour­tant tou­jours pas d’un véri­ta­ble statut har­mo­nisé avec les droits uni­ver­si­tai­res.

Ainsi nous n’avons accès qu’aux bour­ses du Conseil Régional, bien plus fai­bles que celles des CROUS. Nous n’avons accès ni au loge­ment, ni aux biblio­thè­ques, ni à la res­tau­ra­tion uni­ver­si­taire, ni à un ali­gne­ment des droits aux redou­ble­ments sur le sys­tème des uni­ver­si­tés. Nous igno­rons tou­jours si les ESI en fin de deuxième année n’ayant pas vali­dés leurs dettes en points ECTS de pre­mière année auront la pos­si­bi­lité de redou­bler. Nos droits étudiants doi­vent être res­pec­tés !

Notre for­ma­tion est dense et dif­fi­cile, pour réus­sir nous avons besoins de moyens :
 finan­ciers : allo­ca­tions d’études, bour­ses conve­na­bles...
 humains : tuteurs de stage formés dis­po­sant de temps dédié à la for­ma­tion, infir­miè­res de proxi­mité déchar­gées d’une partie de leurs acti­vi­tés hos­pi­ta­liè­res, for­ma­teurs en quan­tité (appli­ca­tion de la légis­la­tion euro­péenne qui pré­co­nise 1 for­ma­teur pour 15 ESI).
 maté­riels : amphi­théâ­tres équipés en maté­riel infor­ma­ti­que per­met­tant la visio­confé­rence, salles de TP et de TD en quan­tité suf­fi­sante et équipées cor­rec­te­ment…
 stages de qua­lité en unités per­met­tant un appren­tis­sage tant tech­ni­que que rela­tion­nel.

Reconnaissance de la péni­bi­lité !

La sup­pres­sion du droit au départ à 55 ans avec le pas­sage en caté­go­rie A démon­tre le mépris du gou­ver­ne­ment, la non-reconnais­sance de la péni­bi­lité de la pro­fes­sion ! La plu­part des infir­miè­res n’effec­tuent plus une car­rière com­plète, un cin­quième des infir­miè­res de 50 ans par­tent en retraite avec une inva­li­dité pro­fes­sion­nelle, que la péni­bi­lité de la pro­fes­sion aug­mente.

Les infir­miè­res diplô­mées ont encore quel­ques mois pour choi­sir entre le main­tien en caté­go­rie B, avec la pos­si­bi­lité dans la fonc­tion publi­que de partir à 55 ans, ou le pas­sage en caté­go­rie A avec un droit au départ repoussé à 60 ans et une aug­men­ta­tion de salaire ridi­cule. Les infir­miè­res diplô­mées conser­ve­ront le droit de partir en retraite à 60 ans sans décote. Les nou­veaux diplô­més de 2012 ver­ront leur âge légal de départ repoussé à 62 ans, ainsi nous serons les futu­res vic­ti­mes du pro­to­cole Bachelot.

On ne se lais­sera pas faire ! Résistance !

Les mau­vai­ses condi­tions d’études et la casse de nos retrai­tes for­ment deux sujets dis­tincts. Pourtant, il s’agit dans les deux cas d’une atteinte à notre pro­fes­sion. Nous pou­vons à la fois défen­dre nos condi­tions d’étude et notre qua­li­fi­ca­tion, ainsi que notre droit à la retraite. Notre pro­fes­sion a su dans le passé se mobi­li­ser mas­si­ve­ment pour défen­dre ses droits. En 1988 les infir­miè­res des­cen­daient par dizai­nes de mil­liers dans la rue pour défen­dre leurs salai­res et leurs condi­tions de tra­vail. Aujourd’hui encore en 2010, nous pou­vons et nous devons défen­dre réagir !

Nous appe­lons à orga­ni­ser des Assemblées Générales dans les IFSI ou à proxi­mité, afin de défi­nir nos reven­di­ca­tions et moyens d’action. C’est tous ensem­ble que nous cons­trui­rons notre mobi­li­sa­tion !

Nous appe­lons à mani­fes­ter samedi 22 jan­vier 2011 :
 Pour le rem­pla­ce­ment du grade licence par le niveau licence.
 Pour un ali­gne­ment du statut des étudiants infir­miers sur celui des étudiants uni­ver­si­tai­res (res­tau­ra­tion, loge­ment, bour­ses, droit au redou­ble­ment).
 Pour un véri­ta­ble enca­dre­ment en stage, des moyens suf­fi­sants et des tuteurs et infir­miers de proxi­mité dis­po­ni­bles.
 Pour le main­tien de la reconnais­sance de la péni­bi­lité du tra­vail avec un droit au départ en retraite à 55 ans, à 60 ans sans décote, la prise en compte des années d’étude dans le calcul des annui­tés.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Décret infirmier : le SNPI alerte sur la dénaturation de la loi et saisit les parlementaires

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce le projet de décret (…)

Décret infirmier : quand le ministère efface des avancées votées par le Parlement

En juin 2025, le Parlement a voté une loi ambitieuse sur la profession infirmière. Elle devait (…)

Accès direct, orientation, soins relationnels : les grands absents du nouveau décret infirmier

Le décret relatif aux activités et compétences de la profession infirmière est en préparation. (…)

Hôpitaux, cliniques, EHPAD : le 18 septembre on se bouge pour soigner !

Il y a un seuil où l’austérité n’est plus une ligne comptable mais une mise en danger. Le plan (…)

Mobilisation unitaire du 18 septembre 2025

Le jeudi 18 septembre prochain, l’ensemble des organisations syndicales appelle à une journée (…)

Reconnaissance IADE en pratique avancée : arrêté du 05.09.25

Une avancée historique pour les infirmiers anesthésistes ! Après la reconnaissance en 2010 du (…)