Cosmétiques pour bébés et substances à risque élevé

cosmetiques bébés

15 février 2016

Une grande majo­rité de pro­duits cos­mé­ti­ques uti­li­sés en France pour la toi­lette des bébés contien­nent des sub­stan­ces pré­sen­tant un « risque élevé », alerte l’orga­ni­sa­tion non gou­ver­ne­men­tale Women in Europe for a Common Future (WECF).

« On retrouve trois ingré­dients ou famil­les d’ingré­dients clas­sés à “risque élevé” dans 299 pro­duits : un aller­gène par contact (la méthy­li­so­thia­zo­li­none) dans 19 pro­duits dont sept lin­get­tes ; un conser­va­teur soup­çonné d’effets toxi­ques sur la repro­duc­tion (le phé­noxyé­tha­nol) dans 54 pro­duits dont 26 lin­get­tes ; des par­fums dans 226 pro­duits, impli­quant des ris­ques poten­tiels d’aller­gies », détaille WECF dans un com­mu­ni­qué.

L’inter­dic­tion de trois ingré­dients deman­dée

L’ONG a en outre retrouvé quatre ingré­dients ou famil­les d’ingré­dients clas­sés à « risque modéré »« dans 181 pro­duits : l’EDTA, un com­posé très pré­sent dans les pro­duits mous­sants (sham­poings et bains), des sul­fa­tes (lau­reth et lauryl sul­fate) qui sont des agents mous­sants poten­tiel­le­ment irri­tants, des huiles miné­ra­les, issues de la chimie du pétrole pou­vant être conta­mi­nées par des impu­re­tés ainsi que des nano­par­ti­cu­les.

L’ONG, qui repose sur un réseau inter­na­tio­nal de 150 orga­ni­sa­tions envi­ron­ne­men­ta­les et fémi­ni­nes pré­sen­tes dans 50 pays, demande « l’inter­dic­tion des trois ingré­dients à risque élevé dans tous les cos­mé­ti­ques des­ti­nés aux enfants de moins de trois ans. »

Dès décem­bre 2012, la Société fran­çaise de der­ma­to­lo­gie avait révélé que le MIT, conser­va­teur très lar­ge­ment uti­lisé dans les cos­mé­ti­ques en rem­pla­ce­ment des para­bens (eux-mêmes accu­sés d’être des per­tur­ba­teurs endo­cri­niens), entraî­nait un nombre crois­sant d’irri­ta­tions et d’eczé­mas. En sep­tem­bre 2014, Bruxelles avait d’ailleurs imposé de réduire son usage, sans tou­te­fois l’inter­dire.

En octo­bre 2013, l’asso­cia­tion de consom­ma­teurs UFC-Que Choisir avait passé au ban d’essai 27 lin­get­tes pour bébés et avait cons­taté que 94% des lin­get­tes tes­tées pour­raient être noci­ves. L’ANSM avait elle-même recom­mandé en 2012, "à titre de pré­cau­tion", de ne pas uti­li­ser des lin­get­tes pour bébés conte­nant du phé­noxyé­tha­nol, ce même conser­va­teur classé à risque élevé par WECF.

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