Gestion du temps de travail des soignants

19 décembre 2011

Guide de bonnes pratiques organisationnelles de l’ANAP, l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médicosociaux.

Ce guide résulte de l’accom­pa­gne­ment par la MeaH, entre 2004 et 2007, de 16 établissements de santé enga­gés dans l’amé­lio­ra­tion de la ges­tion du temps de tra­vail des soi­gnants.

Le pré­sent guide traite de la ges­tion du temps de tra­vail en milieu hos­pi­ta­lier en s’inté­res­sant aux per­son­nels dits soi­gnants, c’est-à-dire les infir­miè­res, aides-soi­gnan­tes, cadres de santé, mais aussi tech­ni­ciens des ser­vi­ces d’ima­ge­rie ou de labo­ra­toi­res.

Ce guide ne pré­tend pas cons­ti­tuer un ouvrage de réfé­rence en matière de droit du tra­vail, ou de négo­cia­tion entre par­te­nai­res sociaux, même s’il peut être utile aux uns et aux autres.

Il vise plutôt à donner aux cadres et res­pon­sa­bles de ser­vi­ces, de pôles et d’établissements, sou­vent confron­tés à des dif­fi­cultés très gran­des dans la recher­che de solu­tions orga­ni­sa­tion­nel­les à leurs pro­blè­mes d’acti­vité et d’uti­li­sa­tion de leurs res­sour­ces, un cer­tain nombre de points de repère et d’exem­ples de démar­ches qui leur per­met­tent de gagner eux-mêmes du temps et d’en faire gagner à leurs unités.

Ce docu­ment pré­sente trois gran­des clefs d’entrée :
 une entrée orga­ni­sa­tion­nelle au niveau d’un ser­vice où l’on relie l’acti­vité, l’orga­ni­sa­tion du tra­vail et l’orga­ni­sa­tion du temps de tra­vail
 une entrée "tech­nico-juri­di­que" ;
 une entrée "conduite de projet".

Le domaine est vaste et chaque étape doit faire l’objet d’une atten­tion par­ti­cu­lière de
la part des res­pon­sa­bles hos­pi­ta­liers : le recru­te­ment, la for­ma­tion, la pré­vi­sion, etc.
Mais, sans conteste, la partie la plus ardue du mana­ge­ment revient à cette ges­tion
quo­ti­dienne de la pré­sence, 24 h/24, auprès des mala­des, de per­son­nels adap­tés, en
nombre et en qua­lité, à leurs besoins. La res­pon­sa­bi­lité en repose lar­ge­ment, mais pas
uni­que­ment, sur les épaules des cadres soi­gnants, et l’exis­tence même de ce guide,
auquel ils ont lar­ge­ment contri­bué, est une façon de leur témoi­gner reconnais­sance et
consi­dé­ra­tion par rap­port à cette mis­sion.

Au-delà des néces­sai­res éléments tech­ni­ques de la ges­tion du temps de tra­vail, ici ras­sem­blés
avec brio de façon syn­thé­ti­que, il faut se féli­ci­ter de ce que l’appro­che pro­po­sée
per­mette un nou­veau regard sur l’orga­ni­sa­tion des ser­vi­ces, à com­men­cer par
l’ana­lyse, en amont, des pro­ces­sus de prise en charge des patients, l’arti­cu­la­tion du
tra­vail des soi­gnants avec celui des méde­cins, des autres para­mé­di­caux et des ser­vi­ces
médico-tech­ni­ques dont l’effi cacité condi­tionne le bon dérou­le­ment des soins.

Nul doute que l’état du sys­tème d’infor­ma­tion et l’exis­tence d’un sys­tème déci­sion­nel
per­met­tant d’exploi­ter au plus fi n les don­nées recueillies, notam­ment dans le cadre du
PMSI, cons­ti­tuent aussi un des éléments clés de ce tra­vail d’ana­lyse. Cela reste cepen­dant
un inves­tis­se­ment lourd en temps pour une acti­vité consi­dé­rée déjà comme très
chro­no­phage pour les cadres. Ils doi­vent être soli­de­ment accom­pa­gnés sur ce chan­tier,
non seu­le­ment par les ser­vi­ces admi­nis­tra­tifs mais également par les res­pon­sa­bles médi­caux
dont l’enga­ge­ment est fon­da­men­tal si l’on veut faire bouger l’orga­ni­sa­tion hos­pi­ta­lière
et les pro­ces­sus de prise en charge. Ils doi­vent aussi s’appuyer sur un dia­lo­gue
social de qua­lité qui aura permis de cla­rifi er le cadre dans lequel s’exerce cette ges­tion
quo­ti­dienne au sein de leur établissement.

Par ailleurs, les cadres sont confron­tés à une diffi culté majeure : com­ment adop­ter une
orga­ni­sa­tion, mais aussi un mode de fonc­tion­ne­ment qui leur donne la capa­cité d’absor­ber
l’incer­ti­tude quasi per­ma­nente liée à l’acti­vité non pro­gram­mée, aux absen­ces
ino­pi­nées ou à tout événement décou­lant des struc­tu­res com­plexes dans les­quel­les ils
évoluent ? Ce guide cons­ti­tue une aide pré­cieuse qui les orien­tera vers la réponse la plus
adap­tée à leur situa­tion, mais il n’est pas un ensem­ble de recet­tes.
In fi ne, c’est d’abord la qua­lité de mana­ge­ment du cadre, sa dimen­sion humaine et sa
capa­cité à gérer les rela­tions avec les mem­bres de son équipe d’une part, avec son envi­ron­ne­ment
pro­fes­sion­nel d’autre part, qui feront de cet inves­tis­se­ment et de cet outil un
véri­ta­ble gage de per­for­mance au ser­vice de la com­mu­nauté hos­pi­ta­lière et des patients.

Document(s) joint(s) à l'article
Guide gestion temps - (2.1 Mio) - PDF
Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)