Grand âge, plan dépendance, EHPAD : analyse du SNPI

3 novembre 2019

Etude des 49 propositions du rapport El Khomri : derrière les effets d’annonces, un grand risque de déqualification des soins : des agents font une VAE simplifiée pour remplacer les AS, qui vont faire des actes infirmiers !

Le 29 octo­bre 2019, Myriam EL KHOMRI a rendu son rap­port sur "l’attrac­ti­vité des métiers du grand âge et de l’auto­no­mie".

En mars 2019, Dominique Libault avait déjà rendu son rap­port "Grand âge : le temps d’agir" sur la dépen­dance avec 175 pro­po­si­tions, autour de trois chan­tiers prin­ci­paux :
 adap­ter et moder­ni­ser l’offre,
 rendre les métiers du grand âge plus attrac­tifs,
 réduire le reste à charge des rési­dents et de leur famille.

Agnès Buzyn a annoncé l’orga­ni­sa­tion pro­chaine d’une confé­rence sociale. Coprésidée avec Muriel Pénicaud, "cette confé­rence a voca­tion à mettre en ordre de marche l’ensem­ble des res­pon­sa­bles pour déployer les mesu­res ayant trait à l’amé­lio­ra­tion de la qua­lité de vie au tra­vail, de la for­ma­tion et des rému­né­ra­tions, par­ti­cu­liè­re­ment dans le sec­teur du domi­cile."

Enfin, la mobi­li­sa­tion natio­nale pour l’attrac­ti­vité de ces métiers s’inté­grera à la réforme glo­bale du grand âge et de l’auto­no­mie, qui sera pré­sen­tée à la fin de l’année 2019 par la minis­tre des soli­da­ri­tés et de la santé.

Pour Thierry Amouroux, le porte-parole du Syndicat National des Professionnels Infirmiers SNPI CFE-CGC. "le gou­ver­ne­ment enchaine les rap­ports et les concer­ta­tions sur le sujet, mais en atten­dant rien ne se passe sur le ter­rain. Ils bras­sent de l’air, tandis que l’on étouffe dans nos ser­vi­ces".

Certaines des 49 pro­po­si­tions du rap­port du rap­port de Myriam EL KHOMRI repré­sen­tent des avan­cées :

1) En par­ti­cu­lier, la mesure 49 qui pro­pose la créa­tion d’un master 2 d’infir­mière de Pratique Avancée en géron­to­lo­gie pour mieux cou­vrir les besoins de prise en charge des per­son­nes âgées.
 "Un master « Pathologie chro­ni­ques sta­bi­li­sée ; pré­ven­tion et poly­pa­tho­lo­gies cou­ran­tes en soins pri­mai­res » qui com­porte un volet géron­to­lo­gie a été créé dans cette pers­pec­tive. Il n’est pas cepen­dant ciblé sur la prise en charge des per­son­nes en perte d’auto­no­mie. Les acteurs du sec­teur du grand âge regret­tent de façon una­nime qu’il n’ait pas été créé de for­ma­tion d’IPA en géron­to­lo­gie, compte tenu des besoins à satis­faire.
 La pos­si­bi­lité d’exer­cer en tant qu’infir­mière de pra­ti­que avan­cée en géron­to­lo­gie en établissement ou à domi­cile devra être effec­tive dès 2021. A cet effet, un réfé­ren­tiel de for­ma­tion de pra­ti­que avan­cée en géron­to­lo­gie com­por­tant un socle commun avec le réfé­ren­tiel « patho­lo­gies chro­ni­que sta­bi­li­sées » sera établi. Des pas­se­rel­les seront mises en place entre ces deux for­ma­tions."

2) Augmenter les effec­tifs et reva­lo­ri­ser les salai­res
 Comme en France on compte deux fois moins d’agents par rési­dent qu’en Allemagne, le SNPI ne peut être que favo­ra­ble à ces mesu­res. Reste à voir com­ment cela va se tra­duire dans la vie réelle, vu le nombre de fake­news du gou­ver­ne­ment depuis 2 ans sur le dos­sier Ehpad et Grand Age.
 Ainsi, en Mai 2018, Mme la Ministre de la Santé annon­­çait une ral­­longe de 36 mil­­lions sur 3 ans pour assu­rer la pré­sence d’une infir­mière de nuit dans les EHPAD, qui cor­res­pon­dait en réa­lité à l’équivalent d’une infir­­mière de nuit pour 26 EHPAD !
http://www.syn­­di­­cat-infir­­mier.com/Plan-EHPAD-nos-anciens-vont-encore-souf­­frir-du-manque-de-moyens.html

3) Augmenter l’appren­tis­sage pour les for­ma­tions d’aide-soi­gnant per­met­tra de mieux accom­pa­gner les élèves par le tuto­rat, et d’avoir une rému­né­ra­tion (mesure 32).

4) Permettre à tous les pro­fes­sion­nels exer­çant auprès des per­son­nes en perte d’auto­no­mie d’accé­der à une for­ma­tion spé­ci­fi­que en géron­to­lo­gie (mesure 36) : aug­men­ter le nombre d’agents ayant suivi la for­ma­tion d’assis­tant de soins en géron­to­lo­gie (ASG), d’une durée de 140 heures est une excel­lente chose, vu le nombre de sala­riés peu formés qui font fonc­tion d’aides-soi­gnants

D’autres pro­po­si­tions sont plus dou­teu­ses, tant elles relè­vent des vœux pieux :

5) Le meilleur exem­ple est la pro­po­si­tion 13 "Approfondir les réflexions sur la prise en compte de la péni­bi­lité dans le sec­teur" du fait que les aides-soi­gnants ont au moins trois fac­teurs de ris­ques cou­verts par le compte pro­fes­sion­nel de pré­ven­tion (C2P) mais que seu­le­ment 28 484 aides-soi­gnants ont pu faire valoir leurs droits.
"En même temps" nous savons que la réforme des retrai­tes va sup­pri­mer les mesu­res de péni­bi­lité à l’hôpi­tal, comme la caté­go­rie active pour les aides-soi­gnants et les infir­miè­res de caté­go­rie B !

6) Au vu du sous-effec­tif actuel, la mesure 17 "Imposer 4h de temps col­lec­tifs par mois d’équipe à domi­cile et en EHPAD" parait bien irréa­liste !

Certaines pro­po­si­tions du rap­port méri­tent un carton rouge !

7) La mesure 24 pose un pro­blème de fond "Supprimer le concours d’aide-soi­gnant pour la for­ma­tion ini­tiale et l’appren­tis­sage et assu­rer l’ins­crip­tion dans les cen­tres de for­ma­tion via Parcours sup pour la for­ma­tion ini­tiale"
 Si 60 % des élèves ins­crit en for­ma­tion d’aide-soi­gnant avaient a minima le bac­ca­lau­réat, Parcours sup est cons­ti­tué pour les bache­liers : quelle sera l’arti­cu­la­tion pour les autres 40% ?
 Le syn­di­cat infir­mier SNPI CFE-CGC exige le main­tien de l’entre­tien comme pré­re­quis car Parcoursup ne gère que les résul­tats sco­lai­res ! Même impar­fait l’entre­tien est un pré­re­quis indis­pen­sa­ble pour détec­ter les pro­blè­mes com­por­te­men­taux ou pro­fils psy­cho­lo­gi­ques ina­dap­tés à l’exer­cice auprès des patients ! En effet, au bout de quel­ques semai­nes les élèves vont en stage cli­ni­que auprès des patients, donc de per­son­nes fra­gi­li­sées.
 L’oral permet au jury d’enten­dre les moti­va­tions du can­di­dat et d’avoir un ordre d’idée sur ses capa­ci­tés théo­ri­ques et psy­cho­lo­gi­ques à suivre la for­ma­tion et à faire ce métier. C’est utile pour évaluer les capa­ci­tés rela­tion­nel­les, les capa­ci­tés d’ana­lyse et de mise à dis­tance des pra­ti­ques. Le SNPI a la même posi­tion sur l’entrée en IFSI : http://www.syn­di­cat-infir­mier.com/Suppression-du-concours-d-entree-en-IFSI-danger-sans-l-entre­tien.html
 A trop ouvrir, on va obte­nir l’inverse de l’effet recher­ché : les per­son­nes qui ne sont pas faites pour ce métier, ou n’ont pas le niveau, vont aban­don­ner rapi­de­ment, et l’afflux d’élèves ne per­met­tra pas d’accom­pa­gner suf­fi­sam­ment ceux qui en ont besoin pour pro­gres­ser.

8) Carton rouge pour la mesure 46 : Reconnaître les glis­se­ments de tâches et les sécu­ri­ser dans le cadre de pro­to­co­les natio­naux habi­li­tant les aides-soi­gnants et les accom­pa­gnants à les pra­ti­quer
 Pour les aides-soi­gnants, cela concerne des actes rele­vant du décret d’actes infir­miers, qu’ils accom­plis­sent seuls, sans être enca­drés par une infir­mière comme la régle­men­ta­tion le pré­voit. Alors qu’ils man­quent déjà de temps pour s’occu­per des rési­dents, ils devront réa­li­ser des actes sup­plé­men­tai­res !
 « Ces pro­to­co­les de coo­pé­ra­tion per­met­tent juste de régu­la­ri­ser des situa­tions exis­tan­tes, de léga­li­ser de petits arran­ge­ments locaux » selon Thierry Amouroux, le porte-parole du SNPI CFE-CGC, nous y sommes déjà oppo­sés pour les infir­miè­res. Car ces pro­to­co­les entre 2 indi­vi­dus (art 51 de la loi HPST 2009) ne com­por­tent aucune garan­tie pour les usa­gers sur les qua­li­fi­ca­tions et les com­pé­ten­ces des pro­fes­sion­nels impli­qués, ainsi que sur la régu­la­rité et les moda­li­tés de leur exer­cice. La for­ma­tion est aléa­toire, locale, basi­que, non vali­dante.

9) La mesure 34 "Porter à 25% la part des diplô­mes déli­vrés chaque année dans le cadre de la VAE en pri­vi­lé­giant la VAE col­lec­tive" remet en cause le prin­cipe même de la vali­da­tion des acquis. L’objec­tif de passer d’un mil­lier à 25 000 per­son­nes par an donne l’impres­sion de vou­loir brader de diplôme d’AS.

10) Dans le cadre de la mesure 37, on décou­vre des pro­po­si­tions déma­go­gi­ques qui mena­cent la qua­lité des soins, avec un glis­se­ment de taches pour réduire la masse sala­riale :
 Mettre en place la fonc­tion d’aide-soi­gnant coor­don­na­teur, qui revien­dra moins cher qu’une infir­mière coor­di­na­trice,
 Ouvrir aux aides-soi­gnan­tes expé­ri­men­tées qui exer­cent de façon régu­lière des ensei­gne­ments ponc­tuels en IFAS l’accès à des fonc­tions per­ma­nen­tes d’ensei­gne­ment en IFAS, aujourd’hui réser­vées aux cadres de santé infir­miers (en IFSI également, seuls des cadres for­ment les infir­miè­res)

11) Toujours dans la logi­que de pren­dre des per­son­nes moins qua­li­fiées et moins payées, la mesure 44 pro­pose de Créer un « Senior BAFA » avec pour argu­men­ta­tion "ces ani­ma­teurs pour­ront jouer un rôle utile de vigi­lance dans la période sen­si­ble des congés d’été."

12) La mesure 51 pro­pose la pro­mo­tion d’un nou­veau métier : « care mana­ger » Pour le SNPI, il serait plus logi­que de ren­for­cer les mis­sions des infir­miè­res coor­di­na­tri­ces.

*****************************************************************

Principaux cons­tats du rap­port EL KHOMRI sur l’attrac­ti­vité des métiers du grand âge et de l’auto­no­mie

De forts besoins en recru­te­ment dans les métiers du grand âge
 Les per­son­nes en perte d’auto­no­mie (au sens des béné­fi­ciai­res de l’APA) pas­se­ront de 1,387 mil­lion en 2020 à 1,479 mil­lion en 2025.
 Pour répon­dre au vieillis­se­ment démo­gra­phi­que et amé­lio­rer les condi­tions de prise en charge de ces per­son­nes, près de 93 000 postes sup­plé­men­tai­res devront être créés dans les 5 pro­chai­nes années (2020-2024).
 Pour pour­voir les postes vacants, 260 000 pro­fes­sion­nels devront être formés sur la même période
 Les métiers du grand âge sont des métiers d’avenir, por­teurs de sens, pour les­quels des pers­pec­ti­ves d’évolution doi­vent être ren­for­cées dans les EHPAD et créées pour le domi­cile.

Des métiers du grand âge peu attrac­tif et à reva­lo­ri­ser
 Or, les pro­fes­sions d’aide-soi­gnant et accom­pa­gnant éducatif et social qui sont les deux grands métiers du grand âge sont des métiers dont l’attrac­ti­vité est aujourd’hui très dégra­dée. La baisse de 25% en six ans des can­di­da­tu­res aux concours d’accès à ces deux métiers est très révé­la­trice à cet égard.
 En effet, ces métiers peu­vent être mal rému­né­rés, en par­ti­cu­lier au domi­cile, avec un démar­rage au SMIC, voire en-des­sous, des pro­gres­sions sala­ria­les et de façon géné­rale des pers­pec­ti­ves d’évolution qui sont très fai­bles. En consé­quence, un taux de pau­vreté élevé parmi ces métiers, par exem­ple 17,5% de ména­ges pau­vres parmi les inter­ve­nants à domi­cile contre 6,5% en moyenne pour l’ensem­ble des sala­riés.
 De plus, les condi­tions d’exer­cice de ces métiers sont très dif­fi­ci­les notam­ment par manque d’effec­tif. Les pos­tu­res, les ryth­mes de tra­vail sont mar­qués par une forte péni­bi­lité et se tra­dui­sent par un nombre d’acci­dents du tra­vail et de mala­dies pro­fes­sion­nel­les (« sinis­tra­lité ») trois fois supé­rieur à la moyenne natio­nale.
 Enfin, ces métiers sont mal connus et peu consi­dé­rés, en par­ti­cu­lier parmi les jeunes géné­ra­tions. Du reste, cette déva­lo­ri­sa­tion est le reflet du regard contem­po­rain porté sur nos aînés et, de manière géné­rale, sur les plus fra­gi­les dans notre société.

Principales mesu­res pro­po­sées par le rap­port EL KHOMRI sur l’attrac­ti­vité des métiers du grand âge et de l’auto­no­mie

Axe 1 : Assurer de meilleu­res condi­tions d’emploi et de rému­né­ra­tion
 Ouvrir 18 500 postes sup­plé­men­tai­res par an d’ici à fin 2024
Explication : Des ouver­tu­res de postes seront néces­sai­res dans les toutes pro­chai­nes années pour répon­dre aux besoins de prise en charge du grand âge, dans un contexte de vieillis­se­ment démo­gra­phi­que d’une part et de néces­saire aug­men­ta­tion du taux d’enca­dre­ment et du ren­for­ce­ment des temps col­lec­tifs d’autre part.
 Remettre à niveau au plus tard au 1er jan­vier 2021 les rému­né­ra­tions infé­rieu­res au SMIC dans les grilles des conven­tions col­lec­ti­ves à domi­cile
Explication : Aujourd’hui, les rému­né­ra­tions des métiers du grand âge sont infé­rieu­res au SMIC dans cer­tai­nes conven­tions col­lec­ti­ves, ce qui a pour consé­quence que les pro­fes­sion­nels res­tent payés au SMIC pen­dant une dizaine d’années. Il convient donc de remet­tre ces rému­né­ra­tions à niveau sans délai.
 Négocier une offre natio­nale com­pé­ti­tive pour équiper les accom­pa­gnants à domi­cile de véhi­cu­les pro­pres
Explication : Les accom­pa­gnants à domi­cile sup­por­tent, notam­ment en zone rurale, des frais impor­tants pour la mobi­lité d’un domi­cile à l’autre. Or, ces frais sont sou­vent insuf­fi­sam­ment indem­ni­sés.

Axe 2 : Donner une prio­rité forte à la réduc­tion de la sinis­tra­lité et à l’amé­lio­ra­tion de la qua­lité de vie au tra­vail
 Porter dans le cadre de la bran­che AT-MP de l’assu­rance-mala­die un pro­gramme natio­nal de lutte contre la sinis­tra­lité, ciblé sur ces métiers
Explication : Le taux d’acci­dents du tra­vail et de mala­dies pro­fes­sion­nel­les (AT-MP) est aujourd’hui tel­le­ment élevé dans le sec­teur du grand âge qu’un pro­gramme natio­nal spé­ci­fi­que appa­rait de plus en plus néces­saire.
 Imposer 4h de temps col­lec­tifs par mois d’équipe à domi­cile et en EHPAD
Explication : Les temps col­lec­tifs entre pro­fes­sion­nels (grou­pes de parole, échanges de bonnes pra­ti­ques, etc.) sont indis­pen­sa­bles pour garan­tir la qua­lité de la prise en charge des per­son­nes âgées et pour donner du sens au tra­vail des pro­fes­sion­nels.

Axe 3 : Moderniser les for­ma­tions et chan­ger l’image des métiers
 Supprimer le concours d’aide-soi­gnant pour la for­ma­tion ini­tiale et l’appren­tis­sage et assu­rer l’ins­crip­tion dans les cen­tres de for­ma­tion via Parcours sup pour la for­ma­tion ini­tiale
Explication : Face à la pénu­rie récente de can­di­dats, il convient de revoir en pro­fon­deur et d’ouvrir plus lar­ge­ment les condi­tions d’accès à ces for­ma­tions.
 Garantir sys­té­ma­ti­que­ment la gra­tuité de la for­ma­tion, hors frais d’ins­crip­tion, quelle que soit la situa­tion du can­di­dat
Explications : Aujourd’hui, 5% envi­ron des per­son­nes en for­ma­tion doi­vent payer leur for­ma­tion, en sus des frais d’ins­crip­tion, ce qui cons­ti­tue une iné­ga­lité à laquelle il convient de mettre fin.
 Réduire dras­ti­que­ment l’éventail des diplô­mes reconnus dans le champ de l’accom­pa­gne­ment des per­son­nes en perte d’auto­no­mie
Explications : Il existe aujourd’hui une soixan­taine de diplô­mes condui­sant aux métiers d’accom­pa­gnant des per­son­nes fra­gi­les1. Ce foi­son­ne­ment nuit gra­ve­ment à la visi­bi­lité et à l’attrac­ti­vité des métiers du grand âge.
 Porter à 10 % la part des diplô­mes d’aide-soi­gnant et d’accom­pa­gnant éducatif et social obte­nus par la voie de l’alter­nance
Explications : Très peu déve­loppé pour ces diplô­mes, l’appren­tis­sage est une voie effi­cace pour former rapi­de­ment et effi­ca­ce­ment des pro­fes­sion­nels à fort poten­tiel d’inser­tion dans le marché de l’emploi. Pour 100.000 per­son­nes for­mées par an cela repré­sen­tait 10.000 alter­nants (contre 600 par aujourd’hui).
 Porter à 25% la part des diplô­mes déli­vrés chaque année dans le cadre de la VAE en pri­vi­lé­giant la VAE col­lec­tive
Explications : Les pro­ces­sus de vali­da­tion des acquis de l’expé­rience (VAE) per­met­tent d’aug­men­ter rapi­de­ment le nombre de pro­fes­sion­nels et donc de répon­dre aux besoins de recru­te­ment des struc­tu­res. Pour 100.000 per­son­nes for­mées par an, cela repré­sen­tait 25000 per­son­nes.
 Permettre à tous les pro­fes­sion­nels exer­çant auprès des per­son­nes en perte d’auto­no­mie d’accé­der à une for­ma­tion spé­ci­fi­que en géron­to­lo­gie
Explications : Une for­ma­tion d’assis­tant de soins en géron­to­lo­gie (ASG, 140 heures) existe depuis le pre­mier plan cancer, mais aussi un pas­se­port géria­tri­que ins­crit à l’inven­taire depuis 2017 ; il s’agit d’en ouvrir l’accès à tous les pro­fes­sion­nels qui assis­tent quo­ti­dien­ne­ment les per­son­nes en perte d’auto­no­mie.
 Lancer une cam­pa­gne natio­nale de com­mu­ni­ca­tion pour chan­ger le regard de la société sur les per­son­nes âgées et les métiers du grand âge
Explications : Une grande cam­pa­gne de com­mu­ni­ca­tion sur les métiers du grand âge, aujourd’hui méconnus et déva­lo­ri­sés, per­met­trait de chan­ger le regard porté sur eux et donc de sus­ci­ter des voca­tions.

Axe 4 : Innover pour trans­for­mer les orga­ni­sa­tions
 Soutenir et évaluer les démar­ches inno­van­tes dans le champ de l’orga­ni­sa­tion du tra­vail
Explications : Ces démar­ches inno­van­tes concer­nent par exem­ple, le modèle des équipes auto­no­mes ins­piré de la méthode Burtzoorg, le label Humanitude fondé sur une nou­velle appro­che de la rela­tion des pro­fes­sion­nels avec les per­son­nes en perte d’auto­no­mie, ou le label Cap Handéo adossé à une démar­che de cer­ti­fi­ca­tion qua­lité.
 Reconnaître l’inté­rêt de la pra­ti­que avan­cée en géron­to­lo­gie et sou­te­nir son déve­lop­pe­ment
Explications : La pra­ti­que avan­cée permet à des infir­miè­res d’exer­cer des mis­sions et des com­pé­ten­ces pous­sées, jusque-là dévo­lues aux méde­cins ; la créa­tion d’une pra­ti­que avan­cée en géron­to­lo­gie per­met­trait de reconnai­tre davan­tage l’exper­tise des infir­miè­res et de mieux cou­vrir les besoins de prise en charge des per­son­nes âgées.

Axe 5 : Garantir la mobi­li­sa­tion et la coor­di­na­tion des acteurs et des finan­ce­ments au niveau natio­nal et dans les ter­ri­toi­res
 Créer une pla­te­forme dépar­te­men­tale des métiers du grand âge char­gée de mettre en œuvre un gui­chet unique de sécu­ri­sa­tion des recru­te­ments
Explications : Ces pla­te­for­mes dépar­te­men­ta­les auraient pour mis­sion d’orga­ni­ser la mobi­li­sa­tion et la coor­di­na­tion, au niveau local, autour des for­ma­tions aux métiers du grand âge, afin de sus­ci­ter des voca­tions et de per­met­tre aux can­di­dats de réus­sir leur par­cours de for­ma­tion et leur inser­tion pro­fes­sion­nelle.
 Assurer la mobi­li­sa­tion des finan­ce­ments natio­naux néces­sai­res à la mise en place des actions
Explications : Le finan­ce­ment de ce plan relève de dif­fé­rents acteurs ; leur coor­di­na­tion sera assu­rée par le comité natio­nal des métiers du grand âge à mettre en place.

Pour télé­char­ger le rap­port inté­gral :
https://soli­da­ri­tes-sante.gouv.fr/IMG/pdf/rap­port_el_khomri_-_plan_metiers_du_grand_age.pdf

Document(s) joint(s) à l'article
Rapport El Khomri metiers grand age - (3.2 Mio) - PDF
Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Oxyde d’éthylène : l’ombre toxique de la stérilisation plane sur les soignants

La stérilisation sauve des vies. Mais quand elle empoisonne ceux qui soignent, qui protège les (…)

Formation infirmière : la France choisit l’impasse pendant que le monde avance

Mieux formés, les infirmiers sauvent plus de vies. C’est prouvé, documenté, validé. Mais la (…)

Partout où la guerre détruit, les soins reconstruisent

La paix ne commence pas dans les traités, mais dans les gestes quotidiens. C’est l’un des (…)

Redéfinir l’infirmière, c’est refonder la santé

À quoi reconnaît-on une infirmière ? Par la blouse ? Les soins prodigués au chevet ? Trop (…)

Ratios infirmiers : une exigence mondiale, un combat syndical, une loi en attente

Tout le monde le reconnaît désormais : la qualité des soins dépend de la présence suffisante (…)

Le SNPI au Congrès mondial du CII, sous le signe du pouvoir infirmier

Du 9 au 13 juin 2025, la communauté infirmière internationale se donne rendez-vous à Helsinki, (…)