Grippe saisonnière : vaccination, épidémiologie

30 août 2009

La grippe se mani­feste le plus sou­vent, sous forme d’épidémies sai­son­niè­res. En France métro­po­li­taine, sur la base des don­nées his­to­ri­ques des épidémies grip­pa­les depuis 1984, le réseau Sentinelles estime, qu’entre 700 000 et 4,6 mil­lions de per­son­nes consul­tent pour syn­drome grip­pal lors d’une épidémie de grippe. En moyenne, 2,5 mil­lions de per­son­nes seraient concer­nées chaque année.
Entre 25 % et 50 % des consul­ta­tions concer­nent des jeunes de moins de 15 ans.

L’épidémie sur­vient entre les mois de novem­bre et d’avril et débute le plus fré­quem­ment fin décem­bre - début jan­vier. Elle dure en moyenne 9 semai­nes. La grippe peut entraî­ner des com­pli­ca­tions sévè­res chez les sujets à risque (per­son­nes âgées ou sujets fra­gi­li­sés par une patho­lo­gie chro­ni­que sous-jacente).

La mor­ta­lité impu­ta­ble à la grippe sai­son­nière concerne essen­tiel­le­ment les sujets âgés (plus de 90 % des décès liés à la grippe sur­vien­nent chez des per­son­nes de 65 ans et plus).

Mode de trans­mis­sion

Les virus de la grippe se trans­met­tent de per­sonne à per­sonne par les sécré­tions res­pi­ra­toi­res à l’occa­sion d’éternuements ou de toux. Plus rare­ment, ils peu­vent également se trans­met­tre par contact direct. Les lieux confi­nés et très fré­quen­tés (métro, bus, col­lec­ti­vi­tés sco­lai­res…) sont pro­pi­ces à la trans­mis­sion de ces virus.
La période d’incu­ba­tion de la mala­die varie de 1 à 3 jours.

Symptômes et formes cli­ni­ques

Le plus sou­vent, les symp­tô­mes de la grippe appa­rais­sent sou­dai­ne­ment. Fièvre, fati­gue, cour­ba­tu­res, maux de tête… sont les pre­miers signes de la mala­die. Ces symp­tô­mes dis­pa­rais­sent en une à deux semai­nes. Il s’agit d’une grippe simple. De nom­breux autres virus que ceux de la grippe occa­sion­nent un tableau cli­ni­que simi­laire.

Dans le cas d’une grippe « com­pli­quée » les com­pli­ca­tions sont dues aux virus eux-mêmes ou aux surin­fec­tions bac­té­rien­nes (pneu­mo­nie) qu’ils peu­vent engen­drer. En période d’épidémie, les grip­pes com­pli­quées tou­chent prin­ci­pa­le­ment les per­son­nes âgées et les per­son­nes fra­gi­li­sées (mala­die chro­ni­que, car­dia­que, pul­mo­naire, méta­bo­li­que, immu­no­lo­gi­que…).

Traitement

Le trai­te­ment est avant tout dirigé contre les symp­tô­mes : médi­ca­ments contre la fièvre, les dou­leurs…
Il existe également un trai­te­ment spé­ci­fi­que qui fait appel aux anti­vi­raux mais dont l’uti­li­sa­tion reste limi­tée. Pris pré­co­ce­ment, il dimi­nue alors la durée et l’inten­sité des symp­tô­mes. Le trai­te­ment par anti­vi­raux ne rem­place pas la vac­ci­na­tion contre la grippe.

Prévention : mesu­res d’hygiène

Certaines mesu­res d’hygiène sim­ples peu­vent contri­buer à limi­ter la trans­mis­sion de per­sonne à per­sonne :
Concernant le malade, dès le début des symp­tô­mes, il est recom­mandé au malade de :
- limi­ter les contacts avec d’autres per­son­nes et en par­ti­cu­lier les per­son­nes à risque ;
- se cou­vrir la bouche à chaque fois qu’il tousse ;
- se cou­vrir le nez à chaque fois qu’il éternue ;
- se mou­cher dans des mou­choirs en papier à usage unique jetés dans une pou­belle recou­verte d’un cou­ver­cle ;
- ne cra­cher que dans un mou­choir en papier à usage unique jeté dans une pou­belle recou­verte d’un cou­ver­cle.
Tous ces gestes doi­vent être suivis d’un lavage des mains.

Concernant l’entou­rage du malade, il est recom­mandé de :
- éviter les contacts rap­pro­chés avec les per­son­nes mala­des en par­ti­cu­lier pour les per­son­nes à risque ;
- se laver les mains à l’eau et au savon après contact avec le malade ou le maté­riel uti­lisé par le malade ;
- net­toyer les objets cou­ram­ment uti­li­sés par le sujet.

la vac­ci­na­tion anti­grip­pale

La vac­ci­na­tion cons­ti­tue le meilleur moyen de pro­tec­tion contre la grippe sai­son­nière. Elle doit être faite au moins deux semai­nes avant le début de la saison grip­pale (à l’appro­che de l’hiver). La vac­ci­na­tion doit être renou­ve­lée tous les ans chez les per­son­nes à risque.

La vac­ci­na­tion est pos­si­ble pour tous les indi­vi­dus à partir de l’âge de six mois ; elle est recom­man­dée pour les per­son­nes à risque de com­pli­ca­tions :
- les per­son­nes âgées de 65 ans et plus ;
- les per­son­nes (adul­tes et enfants) attein­tes de cer­tai­nes mala­dies chro­ni­ques ;
- les per­son­nes séjour­nant dans un établissement de santé de moyen et long séjour quel que soit leur âge (limi­ta­tion de la dif­fu­sion du virus dans une col­lec­ti­vité) ;
- aux enfants et ado­les­cents (de 6 mois à 18 ans) dont l’état de santé néces­site un trai­te­ment pro­longé par l’acide acé­tyl­sa­li­cy­li­que (essen­tiel­le­ment pour syn­drome de Kawasaki com­pli­qué et arthrite chro­ni­que juvé­nile).

La vac­ci­na­tion anti­grip­pale est également recom­man­dée aux per­son­nes en contact avec les per­son­nes à risque de com­pli­ca­tion et sus­cep­ti­bles de dis­sé­mi­ner le virus :
- pour l’entou­rage (per­son­nes rési­dants sous le même toit, la nour­rice et tous les contacts régu­liers du nour­ris­son) fami­lial des nour­ris­sons de moins de 6 mois pré­sen­tant des fac­teurs de risque de grippe grave.
- les pro­fes­sion­nels de santé ou tout pro­fes­sion­nel en contact régu­lier et pro­longé avec des sujets à risque ;
- le per­son­nel navi­gant des bateaux de croi­sière et des avions et le per­son­nel de l’indus­trie des voya­ges accom­pa­gnant les grou­pes de voya­geurs.

La vac­ci­na­tion anti­grip­pale est également inté­res­sante pour toutes les per­son­nes dési­rant éviter la gêne per­son­nelle ou pro­fes­sion­nelle occa­sion­née par la grippe. Les vac­cins uti­li­sés en France sont des vac­cins inac­ti­vés.

En raison des modi­fi­ca­tions cons­tan­tes des virus grip­paux, le vaccin contre la grippe peut dif­fé­rer dans sa com­po­si­tion d’une année à l’autre. Chaque année, l’Organisation mon­diale de la santé (OMS) émet une recom­man­da­tion sur les sou­ches qui doi­vent être inclu­ses dans le vaccin. Ce der­nier est élaboré avec les sou­ches qui ont cir­culé majo­ri­tai­re­ment durant l’hiver pré­cé­dent et qui sont le plus sus­cep­ti­bles d’être pré­sen­tes lors de l’hiver sui­vant.

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