Hôpital : à quand de nouvelles pratiques managériales ?
26 mars 2017
La situation dans les hôpitaux se dégrade du fait des réorganisations aveugles imposées par des plans d’économies qui se succèdent. A cela s’ajoute une pression des directions pour imposer les aspects négatifs du "lean management" (le coté participatif n’a jamais été dans leur vision), que notre syndicat a déjà dénoncé dans l’article http://www.syndicat-infirmier.com/L-hopital-face-au-lean-management.html
Vers de nouvelles pratiques managériales
Dans le milieu hospitalier, au contraire nous avons besoin d’un encadrement qui soit force d’adaptation et d’anticipation, afin d’agir de manière juste et coordonnée, dans une dynamique collective efficace, basée sur les compétences des professionnels de santé. Les infirmières ont souvent de bonnes idées, la question est de savoir si l’on veut les écouter.
Pour Thierry Amouroux, le Secrétaire Général du SNPI CFE-CGC, les directions doivent laisser l’encadrement redonner du sens aux actions entreprises afin de s’affranchir du carcan administratif, mobiliser les compétences pour résoudre les problèmes, et donner plus de libertés aux soignants pour les responsabiliser. L’hôpital doit sortir de la protocolisation excessive et laisser les professionnels de santé faire preuve de créativité et d’ingéniosité pour améliorer l’exercice quotidien.
L’administration a tendance à oublier que l’infirmière a par exemple pour compétences :
– Evaluer une situation clinique et établir un diagnostic dans le domaine infirmier
– Concevoir et conduire un projet de soins
– Initier et mettre en œuvre des soins éducatifs et préventifs
Pour le syndicat des professionnels infirmiers, il faudrait également prévoir une "boite à idées" qui permette à chaque soignant de faire un retour positif concernant un cadre avec lequel il a travaillé, sur les compétences appréciées et les pratiques de management qu’il préconise de développer. Pour éviter toute dérive, cette démarche serait anonyme et uniquement sur des points positifs : l’idée est de s’en inspirer pour étendre ce qui fonctionne bien, pas de créer un défouloir !
Pour un cadre, faire participer ses collaborateurs au processus de décisions est un moyen de les valoriser, en leur donnant une latitude, une marge d’initiative, et une forme de responsabilisation, afin de développer la cohésion de son équipe. Alors que l’information est trop souvent uniquement descendante, le cadre soignant doit faire le lien entre les attentes de la direction et les besoins de l’équipe pour assurer la qualité des soins.
L’exemple du Corps des sapeurs pompiers de Saône-et-Loire
Sur le terrain, les pompiers sont encouragés à prendre des initiatives et à être réactifs, mais de retour à la caserne, ils redevenaient des « rouages » du mécanisme, soumis aux règles hiérarchiques. Le directeur du Centre des sapeurs pompiers de Saône-et-Loire (SDIS 71 qui compte 2.500 pompiers), a alors mis en place un service nommé « Réseau d’intelligence territoriale » (R.I.A.), qui a pour vocation de mobiliser l’intelligence du grand nombre afin de résoudre les problématiques liées à l’incertitude et aux situations « sans solutions connues », au niveau de la lutte contre le feu et l’apport de secours dans le département. Les participants à cette initiative laissent de côté les catégories hiérarchiques, échangent, donnent et partagent leurs points de vue afin de trouver des solutions sur les préoccupations qu’ils rencontrent, dans un cadre privilégiant la liberté d’expression.
Voir également
– https://twitter.com/infirmierSNPI/status/856596659119239168