Le personnel infirmier n’a plus le temps de penser ses actes

26 août 2009

Article de la journaliste Hélène Truffaut paru sur le site www.miroirsocial.com le 26.08.09

Suite aux der­niè­res affai­res impli­quant des infir­miè­res, le SNPI met en cause le manque de per­son­nel et de moyens dans les établissements hos­pi­ta­liers.

Pour le Syndicat natio­nal des pro­fes­sion­nels infir­miers (SNPI) CFE-CGC, « le point de rup­ture est atteint ». Un com­mu­ni­qué du syn­di­cat rap­pelle la série noire qui a touché la pro­fes­sion ces der­niers mois. Dernières affai­res en date : une infir­mière a été sus­pen­due, « à titre conser­va­toire », à la suite du décès "acci­den­tel" de deux grands pré­ma­tu­rés à l’hôpi­tal du Havre, le 6 août der­nier, ainsi que l’annon­çait la direc­tion géné­rale de l’établissement.

Le 9 août, une autre infir­mière a été placée en garde à vue au com­mis­sa­riat de Bordeaux, avant d’être mise en examen et placée sous contrôle judi­ciaire pour homi­cide invo­lon­taire, après avoir admi­nis­tré une sur­dose de médi­ca­ments à un patient, décédé quel­ques heures plus tard. « Il convient de sou­li­gner la cons­cience pro­fes­sion­nelle de l’infir­mière qui, s’étant aper­çue immé­dia­te­ment de son erreur, a alerté, dans la foulée, la res­pon­sa­ble de l’établissement. Un méde­cin est appelé en urgence, mais, de manière sur­pre­nante, celui-ci ne se déplace pas et demande à sim­ple­ment sur­veiller la ten­sion du malade. Un lavage d’esto­mac n’est même pas demandé », pré­cise le syn­di­cat.

« Une infir­mière hos­pi­ta­lière n’est pas une tech­ni­cienne spé­cia­li­sée dans une usine à soins ! »

L’occa­sion, pour le SNPI, de rap­pe­ler que « chaque jour, à chaque geste, chaque infir­mière vit avec cette épée de Damoclès au dessus de la tête ». Et qu’avec les plans d’économies qui se suc­cè­dent dans les établissements, « le manque de per­son­nel, de moyens, de repos et d’un cadre de tra­vail cor­rect peut deve­nir source d’erreur ». « L’infir­mière a besoin de penser son action, et non d’être une simple exé­cu­tante. Une infir­mière hos­pi­ta­lière n’est pas une tech­ni­cienne spé­cia­li­sée dans une usine à soins ! » estime Thierry Amouroux, secré­taire géné­ral du SNPI CFE-CGC.

Et le syn­di­cat de conseiller aux infir­miè­res sala­riées de « pren­dre sans tarder une assu­rance res­pon­sa­bi­lité civile pro­fes­sion­nelle. » Et de « rem­plir une fiche d’alerte lors de chaque situa­tion dif­fi­cile, pour pré­ve­nir, par écrit, l’admi­nis­tra­teur de garde et les élus du CHSCT d’une situa­tion dan­ge­reuse. » Le syn­di­cat s’efforce également de cons­ti­tuer une banque de don­nées sur des pré­sen­ta­tions et étiquettes de médi­ca­ments qui majo­rent le risque d’erreur.

Source : http://www.miroir­so­cial.com/actua­lite/le-per­son­nel-infir­mier-n-a-plus-le-temps-de-penser-ses-actes

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