Pénibilité au travail

25 février 2006

L’exer­cice dura­ble du tra­vail dans cer­tai­nes condi­tions génère une péni­bi­lité créa­trice d’une usure pré­ma­tu­rée de la santé du sala­rié, dif­fi­ci­le­ment com­pa­ti­ble avec le main­tien dans l’emploi, sans adap­ta­tion avant l’âge légal de la retraite. L’espé­rance de vie sans atteinte à la santé, par­ti­cipe donc au socle de défi­ni­tion de la péni­bi­lité.

Pour la CFE-CGC, la péni­bi­lité peut être phy­si­que mais également men­tale et psy­chi­que. L’évolution du tra­vail et des orga­ni­sa­tions du tra­vail font monter en puis­sance les ris­ques psy­cho­so­ciaux comme source de la péni­bi­lité. La fixa­tion d’objec­tifs déme­su­rés au regard des moyens mobi­li­sa­bles est l’une des nom­breu­ses causes du stress d’ori­gine pro­fes­sion­nelle. Ces causes pro­fes­sion­nel­les peu­vent avoir un effet dévas­ta­teur sur la vie per­son­nelle. C’est ce qui se dégage des infor­ma­tions recueillies par l’Observatoire du stress de la CFE-CGC.

L’enca­dre­ment est très touché par le risque « stress », géné­ra­teur de mala­dies cardio-vas­cu­lai­res et psy­chi­ques.

Les deman­des spé­ci­fi­ques de la CFE-CGC :

Elles tien­nent compte des moyens à mettre en œuvre et de leur finan­ce­ment :

 En prio­rité, la pré­ven­tion qui doit s’assor­tir de mesu­res acti­ves, pré­vi­sion­nel­les et de sanc­tions pour non-réa­li­sa­tion. Dans cette pers­pec­tive d’évaluation des ris­ques pro­fes­sion­nels, le docu­ment unique pour­rait être valo­risé par les ser­vi­ces de santé au tra­vail. Une plus grande homo­gé­néi­sa­tion faci­li­te­rait son exploi­ta­tion de sorte qu’il pour­rait à son tour servir de base d’ana­lyse.

La pré­ven­tion passe par l’amé­lio­ra­tion de l’orga­ni­sa­tion et des condi­tions de tra­vail phy­si­ques mais aussi psy­cho­lo­gi­ques (ergo­no­mie, reconnais­sance, valo­ri­sa­tion du tra­vail,...). Il est néces­saire de redon­ner du sens au tra­vail, de consi­dé­rer les sala­riés, de moti­ver les per­son­nes en leur pro­po­sant des bilans de com­pé­tence, des for­ma­tions et de tenir compte de l’avis des sala­riés en tant qu’acteur de leurs condi­tions de tra­vail.

Cette pré­ven­tion sera d’autant plus effi­cace que le cursus pro­fes­sion­nel sera tracé et connu (« cur­ri­cu­lum labo­ris » tenu par la méde­cine du tra­vail). De plus, cette amé­lio­ra­tion doit faire l’objet d’une appro­che par­ti­cu­lière dans les peti­tes struc­tu­res, pour les­quel­les les besoins sont impor­tants et les moyens limi­tés.

 Pour la CFE-CGC, la méde­cine du tra­vail doit être plei­ne­ment asso­ciée à la ques­tion de la péni­bi­lité. Celle-ci, doit non seu­le­ment jouer un rôle en matière de pré­ven­tion de l’usure pro­fes­sion­nelle, mais également pour l’aide au trai­te­ment des sala­riés devant rele­ver des départs anti­ci­pés.

Une réflexion doit être menée sur les pré­co­ni­sa­tions des méde­cins du tra­vail qui très sou­vent ne sont pas sui­vies d’effet, ce qui est dom­ma­gea­ble à la santé des sala­riés.

 L’obli­ga­tion de reclas­se­ment quand cela est pos­si­ble (cela va de pair avec la for­ma­tion pro­fes­sion­nelle tout au long de la vie, l’amé­na­ge­ment du poste de tra­vail, l’alter­nance des ryth­mes, la mobi­lité fonc­tion­nelle,...). L’iden­ti­fi­ca­tion des com­pé­ten­ces trans­po­sa­bles permet d’envi­sa­ger des reconver­sions.

 La retraite anti­ci­pée (le risque zéro n’exis­tant pas, cette solu­tion doit être pré­ser­vée même si elle doit deve­nir l’excep­tion en raison d’une pré­ven­tion accrue). L’objec­tif majeur est la pré­ven­tion des ris­ques et non les départs anti­ci­pés. Toutefois, la CFE-CGC, sou­haite que les sys­tè­mes de bonus retraite per­du­rent sous forme de départ anti­cipé, pour les sala­riés expo­sés à de fortes péni­bi­li­tés ayant des effets irré­ver­si­bles sur la santé.

 Un ren­for­ce­ment du contrôle des ins­pec­teurs du tra­vail et la péna­li­sa­tion des entre­pri­ses qui ne font aucun effort en matière de pré­ven­tion.

 La mise en place d’un obser­va­toire de la péni­bi­lité au niveau de chaque bran­che pro­fes­sion­nelle.

Partager l'article
     

Rechercher sur le site


Dialoguer avec nous sur Facebook
Nous suivre sur Twitter
Nous suivre sur LinkedIn
Suivre notre Flux RSS

Chlordécone : quand l’État empoisonne et que les infirmières tentent de réparer

Combien de générations faudra-t-il encore pour réparer le désastre du chlordécone ? Aux (…)

Bébés qui meurent, enfants qui dorment dehors : le double abandon français

En France, en 2025, deux chiffres devraient nous empêcher de dormir. D’un côté, la mortalité (…)

Plan Bayrou : une brutalité sans précédent contre les patients et les soignants

Le Syndicat National des Professionnels Infirmiers (SNPI CFE-CGC) dénonce un plan d’économies de (…)

Médicaments cytotoxiques : sauver des vies en risquant la sienne

Ils sauvent des vies. Mais ils menacent aussi celles qui les administrent. Dans les services (…)

Protéger ceux qui soignent, c’est protéger la santé des français

À la suite d’une agression commise contre une infirmière libérale, une vingtaine d’organisations (…)

Notre voix, notre profession : pas de porte-parole autoproclamé pour les infirmiers !

Paris le 20 août 2025 - À l’heure où notre système de santé traverse une période de tension et (…)